Chapitre 3

110 5 0
                                    

Nous avions perdu. Harry Potter, le garçon qui a survécu, avait attrapé le Vif d'or avec la bouche.

《 Ce n'est pas juste. Pesta ma meilleure amie. Il est en première année, il ne peut pas jouer, c'est le règlement. 》

Les Gryffondor sautaient de joie. Qu'ils étaient insupportables ! Le capitaine de l'équipe de Serpentard, Marcus Flint, hurlait depuis déjà quinze bonnes minutes que Potter n'avait pas attrapé le Vif d'or et il avait tous les Serpentard derrière lui.

Ma meilleure amie, en rage, quitta les tribunes pour retourner à la salle commune. Je la suivis et tentais de lui changer les idées.

L'ambiance au déjeuner était plus que tendue. Les Serpentard ne faisaient que de lancer des regards remplis de haine aux rouges et or. Ces derniers ne trouvant rien de mieux que de narguer notre maison.

《 Tu vas arrêter de bouder ? Lui demandais-je doucement.

— Non.

— Tu boudes parce que Gryffondor a gagné ou parce que Potter a battu Terence Higgs ? 》

Elle leva soudainement la tête à l'entente du nom de l'attrapeur de notre maison. Jade réfléchit quelques secondes.

《 Les deux. Conclut-elle.

Je lui lançais un regard accompagné d'un sourire en coin.

L'attrapeur avait été désigné par Jade comme le plus beau garçon du château. Elle ne pouvait pas s'empêcher de baver devant lui.

Il était grand, blond et bâti par des années d'entraînement. Ses yeux bleus étaient aussi vifs que ceux d'un aigle, lui permettant ainsi de repérer le Vif d'or rapidement et de faire gagner notre équipe.

《 Oui bon d'accord, parce que Terence Higgs a été humilié. Admit-elle.

— Terence Higgs, quelqu'un a dit Terence Higgs ? Intervint Pansy, l'une de nos colocataires, sortie de nulle part.

— Oui et ? Lui répondit Jade de manière insolente.

— Tu t'es pris pour qui l'infâme sang-mêlé ? Répliqua Parkinson. De toutes façons, il est à moi. 》

Jade soutint son regard.

Ce n'était pas la première fois qu'elles avaient un accrochage verbal. Parkinson avait tendance à la prendre de haut. Manière qu'elle utilisait également sur tous ceux qui n'étaient pas de Sang-Pur. Jade étant quant à elle très têtue, elle osait lui répondre ce qui était loin de plaire à notre colocataire.

《 Ça c'est ce qu'on verra. Siffla ma meilleure amie.

Parkinson se jeta sur elle par-dessus la table. Elles commencèrent à se tirer les cheveux, se mordre et s'insulter. Je me reculais pour ne pas me prendre le pied de Parkinson quand je trébuchais. Je fus rattrapée par deux mains pâles qui me remirent sur pieds dans la cohue.

《 Je t'avais dit de bien choisir tes amis. Murmura Malefoy à mon oreille avant de s'écarter.

Les deux filles furent mises en retenue toute l'après-midi et trente points furent retirés à Serpentard.

Après avoir accompagné Jade jusqu'à la salle de Potions où elle allait passer son après-midi à récurer des chaudrons sans baguette, je rejoignis la salle commune.

La salle était pleine de monde et extrêmement bruyante. Je sortis donc dans le parc pour prendre l'air. J'entrepris de faire un tour du lac. Je m'arrêtais au pied d'un arbre et me perdis dans mes pensées.

J'adorais Poudlard mais le Manoir Skyes me manquait beaucoup. Mon père me manquait plus que tout. Lui et moi étions très proches, encore plus depuis le décès de ma mère. Elle aussi me manquait terriblement.

Le fil de mes pensées fut interrompu par des bruits de pas. Je tournais la tête et vis Nott, surprit de me trouver ici.

《 Skyes. Me salua-t-il poliment.

— Nott. Répondis-je.

— Je vois que tu as trouvé mon petit paradis.

— Pardon, tu veux que je m'en aille ?

— Non, c'est bon. Ne t'inquiète pas. Sourit-il chaleureusement.

Il s'assit à côté de moi et sortit un livre. Nous passâmes l'après-midi à discuter de tout et de rien jusqu'au dîner. J'appris à connaître Théodore au-delà de son nom de famille. Je l'avais déjà croisé à divers événements, tout comme la plupart des Sang-Pur du Royaume-Uni. C'était un garçon très intelligent, plutôt solitaire et qui adorait lire. Nous nous ressemblions plus que je ne le croyais.

Je ne fréquentais pas beaucoup de Sang-Pur car mes parents ne supportaient pas leurs idées radicales et leurs façons hautaines de s'adresser à tous ceux qui n'avaient pas le même sang qu'eux ainsi que leurs manières toutes plus hypocrites les unes que les autres.

Nous nous séparâmes une fois dans la Grande Salle. Je m'installais seule en attendant ma meilleure amie.

Les plats apparurent sur la table. Je commençais à remplir mon assiette de tous les délicieux mets que nous proposaient les elfes.

《 Non mais il n'a qu'à les nettoyer lui-même ses chaudrons ! Râla Jade en s'asseyant à côté de moi. Regarde mes ongles. 》

Elle me tendit ses mains.

《 Je n'ai plus qu'à recommencer. Il sait que le vernis ça coûte cher ? 》

Je fus ravie de la retrouver. Elle m'avait manqué alors que nous n'avions été séparées qu'une après-midi. Comment cela allait être aux vacances de Noël ?

《 Tu aurais dû la voir à se plaindre et à grimacer à l'idée d'approcher d'un chaudron. J'ai dû faire la moitié des siens en plus des miens parce qu'elle n'était pas fichue de se bouger. Elle s'est tapé le culot de réclamer des gants en plus. Rogue a évidemment refusé et quand il est parti elle a tenté d'appeler un elfe pour le faire à sa place. Mais quelle scroutt celle-là ! 》

Je me concentrais sur le récit de ma meilleure amie à propos des différents moyens de récurer un chaudron, tentant d'oublier que les vacances arrivaient à grands pas.


Lundi 23 décembre 1991

18 h

Nous descendîmes du train et posâmes nos malles sur le quai. Je pris ma meilleure amie dans mes bras, les larmes aux yeux. Nous n'allions pas nous voir pendant deux longues semaines.

《 On s'écrira, pas vrai ? Demandais-je.

— Je vais t'envoyer un hibou tous les jours, promis. Je te raconterais toutes les bêtises d'Hélios. Je suis sûre qu'il a dû en faire plein depuis que je suis partie. 》

Nous finîmes par nous séparer et partir chacune de notre côté. Je sautais dans les bras de mon père et lui fit un énorme câlin. Il m'avait tellement manqué. Horus s'agitait dans sa cage, ravie de le revoir. Mon père prit ma malle et nous quittâmes la gare pour rentrer à la maison.

PrefectsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant