Chapitre 58

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Drago se faisait accoster de tous les côtés, en particulier par des filles dont les yeux brillaient lorsqu'il daignait leur donner une réponse. Il réussit enfin à s'installer à mes côtés et tourna la tête vers moi.

《 Serait-ce un sourire ? Me moquais-je.

Il leva les yeux au ciel avant de me lancer son fameux sourire en coin.

Il sortit la balle dorée de sa poche et me la tendit.

《 Elle est pour toi.

— Pour moi ? Je n'étais même pas sur le terrain.

— Ça ne veut pas dire que tu n'as pas aidé à la victoire. Ton analyse de leur style de jeu s'est avérée très utile.

— Ne fais pas semblant, je ne t'ai rien appris. Tu savais déjà que la force brute n'était pas dans leurs habitudes.

— Cesse dont de négocier et accepte ta part de victoire. 》

Je pris le Vif d'or et le rangeais dans ma poche.

Offrir un Vif d'or était quelque chose de symbolique chez les Skyes. Mon père avait offert son premier Vif d'or remporté à Poudlard à ma mère, bien avant qu'ils se mettent ensemble. Ils n'étaient qu'amis à cette époque mais c'était le moyen qu'il avait trouvé de lui montrer son affection. Il m'avait offert le Vif d'or du premier match qu'il avait joué et remporté juste après ma naissance. Ce dernier était d'ailleurs rangé précieusement dans ma chambre, au manoir Skyes.

Je remerciais Drago et Blaise se laissa tomber sur nous.

《 Tu es lourd Blaise. Râlais-je faussement.

— C'est les muscles. Répondit-il avec un clin d'œil.

— Ça ne serait pas les deux parts de pudding que tu as englouti ce midi ? Demanda Pansy.

— Mais vous vous êtes liguées contre moi ! Drago, aide-moi, au nom de la solidarité masculine.

— Étant donné que tu m'écrases aussi, je ne peux pas contredire Holly.

— Très bien. Puisque c'est comme ça, je vais aller montrer mes muscles à de vrais connaisseurs. 》

Il se releva et partit discuter avec d'autres membres de l'équipe.

Nous rîmes.

Je réussis à me glisser hors de la salle commune en milieu d'après-midi pour rejoindre la bibliothèque.

Je m'installais et commençais à rédiger un énième devoir de Potions réclamé par le professeur Rogue.

Je posais mes affaires à une table et partis parcourir les allées à la recherche de livres intéressants. Une fois les bras chargés, je repris la direction de ma table où je déposais le tout avec le plus de discrétion possible. Je commençais à me plonger dans ma lecture, une plume et un parchemin à proximité.

La chaise à côté de moi fut tirée. Je sursautais. J'étais tellement passionnée par ma lecture que je ne l'avais même pas entendu arriver.

《 Je n'y crois pas, tu travailles encore ? Demanda Drago.

— Et toi, tu fuis. Ris-je. Laisse-moi deviner. Des groupies trop collantes ?

— Qu'est-ce que tu veux... C'est dur d'être célèbre. 》

Je levais les yeux au ciel.

Il attrapa mon livre et regarda la couverture.

《 Pour Rogue en plus ? Tu es sûre de ne pas être une Serdaigle ? Le vieux Choixpeau a dû se tromper.

— Ma mère était à Serdaigle.

— Je comprends mieux pourquoi tu passes ta vie ici. Au manoir Malefoy, tout un étage est réservé aux livres. Il couvre d'ailleurs des sujets bien plus intéressants.

— Du style ?

— L'arbre généalogique des familles de Sang-Pur, des livres de Potions bien plus avancées, des éditions originales de certains livres... Cita-t-il. Il y a même un manuscrit de Tolkien. Ça m'étonne même que les moldus n'aient pas deviné qu'il n'était pas des leurs.

— La magie les a toujours fascinés. Cela fait des siècles qu'ils ont oublié notre réelle existence.

— Les choses devraient peut-être changer. 》

Je haussais les épaules, ne voulant pas débattre avec lui sur ce sujet.

Je tentais de me reconcentrer mais la présence du blond m'en empêchait.

《 Tu ne m'as jamais dit ce que tu voulais faire plus tard. Remarqua Drago. Enfin, tu vas récupérer la société de ton père et même si tu t'y connais en balais, ça n'a pas l'air d'être ton principal centre d'intérêt.

— Viens. Dis-je en remballant mes affaires.

Mrs Pince détestait que le silence de son temple des livres ne soit rompu, même par de simples chuchotements.

Je pris sa main et l'emmenais jusqu'à la sortie. Je lui fis parcourir la moitié du château dans le silence, en direction de la tour d'astronomie.

《 Médicomage. Répondis-je en m'asseyant.

— Ce n'est vraiment pas facile comme métier. Surtout que les femmes qui travaillent sont mal vues dans notre milieu.

— Ma mère travaillait. C'est d'ailleurs l'un des plus gros scandales qui a éclaté au sein de sa famille depuis au moins un siècle.

— C'est pour elle que tu veux soigner, pas vrai ?

— Oui. Souriais-je tristement. Je veux tout faire pour aider à guérir ou au moins à soulager. J'aimerais empêcher d'autres sorciers de perdre l'un de leurs proches. Voir souffrir quelqu'un que l'on aime est la chose la plus dure à supporter, encore pire qu'une douleur physique. 》

Drago ne répondit pas, pensif.

Je posais ma tête sur son épaule. Nous étions seuls, je pouvais donc me permettre d'agir de la sorte.

《 Et toi ? Demandais-je d'un ton plus léger.

— Facile ! Reprendre le flambeau des entreprises Malefoy. Ça va te faire un paquet de B.U.S.E. et d'A.S.P.I.C. à valider.

— C'est pour ça que je passe beaucoup de temps à la bibliothèque, même après une victoire de Serpentard face aux Serdaigle. Ris-je. Il va me falloir un E aux A.S.P.I.C. de potions, de botanique, de métamorphose, de sortilèges et de défense contre les forces du Mal. Je voudrais garder l'étude des runes aussi mais je ne suis pas sûre de réussir ma B.U.S.E.

— Waouh. Sacré programme. Je pense garder les mêmes matières l'année prochaine sauf l'étude des runes. Le reste ne me tente pas. 》

Je lui lançais un sourire, n'ayant rien de particulier à répondre à ça.

Nous restâmes assis de la sorte jusqu'au repas du soir, à admirer le lac et les montagnes juste devant nous.

PrefectsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant