Chapitre 62

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Dimanche 9 mai 1996

11 h

Je fis un dernier signe à mon père avant qu'il ne disparaisse dans un nuage de fumée.

Il avait compris que quelque chose se tramait dans ma vie mais respectait mon choix de ne pas en parler. Mes oncles quant à eux, n'avaient pu s'empêcher de fourrer leur nez et d'essayer de me tirer le maximum d'informations. J'avais résisté, promettant aux trois que je n'hésiterais pas à en parler si cela tournait mal.

Je me concentrais sur Jade qui commença à me raconter sa semaine de vacances chez Liam.

La porte du compartiment s'ouvrit sur Théo et Drago. Ils s'installèrent avec nous. Le dernier s'assit à côté de moi, face à nos deux amis. Étant tous deux dans la confidence, ils ne seraient pas étonnés de nous voir l'un à côté de l'autre à parler comme si de rien n'était.

Nous avions échangé pas mal de hiboux pendant les quinze derniers jours et nous étions d'accord. Aucune démonstration d'affection en public. J'avais déjà hâte d'être le soir même pour le retrouver dans la salle commune.

22 h

Je sortis du dortoir à pas feutrés et rejoignis la salle commune.

Drago était déjà là, assit face à l'âtre, les yeux perdus dans le vide. J'avançais à pas de loup et vins me poster derrière lui.

Je passais mes mains sur ses épaules et les posaient sur son torse.

Je vis un sourire en coin franchir ses lèvres.

Je fis le tour du canapé et m'assis à côté de lui. Avant que je ne touche l'assise, il me tira, me faisant m'asseoir sur ses genoux.

Il fit taire mon rire en m'embrassant avec passion. Nous passâmes plusieurs minutes à alterner entre baisers et reprise d'air.

《 On dirait que je t'ai manqué. Ris-je.

— Ce n'est pas mon style. 》

Je me calais contre lui, ma tête dans son cou.

《 La journée est passée trop lentement. Râlais-je.

Il rit.

《 Fallait pas te gêner. Dit-il. Ils sont tous les deux au courant.

— On a dit pas en public.

— Ce n'est pas en public, c'est tes meilleurs amis. 》

Je secouai la tête de gauche à droite.

《 Je comprends que tu aies peur mais de là à faire comme si je n'existais pas, il y a une marge. Tu peux me parler, personne ne s'en souciera.

— Tu es trop populaire, évidemment que les gens se soucient de toi. Dès qu'ils peuvent se mêler des affaires des autres, ils le font.

— Tu n'assumes pas, en réalité ? 》

Je me redressais pour lui faire face.

《 Bien sûr que si, j'assume. Répondis-je.

— Tu t'es tout de suite affichée avec l'autre scroutt. Claqua-t-il.

— Justement, je sais désormais que je ne veux pas être montrée comme un trophée. M'agaçais-je.

— C'est sûr que le parfait intello, c'est mieux que le fils d'un homme qui a été accusé d'être un mangemort.

— Ne dis pas ça. Je me fiche complètement de ton père ou même de ton nom de famille. Je veux juste retarder le moment où l'on me collera de nouveau une cible dans le dos en permanence.

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