6# 30 mai

46 7 0
                                    

Je me réveille en sursaut et regarde l'heure. Trois heures du matin. Je n'arriverai pas à me rendormir. J'allume la lumière et m'assois sur mon lit pour respirer un peu. Je me lève finalement et reste quelques minutes devant mon miroir avant de voir que mon corps me fait penser à quelqu'un d'autre : Jeanne. J'attrape mon téléphone et lui envoie un message.

"Coucou ! Ça va ? J'ai oublié de te demander plus tôt, mais est-ce que tu es prise pour la deuxième étape ?"

Elle me répond rapidement

"Coucou ! Ouiii je vais super bien ! J'ai été prise à la deuxième étape ! Si tu es réveillée à cette heure, c'est que tu stresses et n'arrives pas à dormir, tu veux qu'on s'appelle ?"

Quelques secondes plus tard, sans même avoir eu le temps de lui dire oui, son visage apparaît sur mon écran. La voir me rassure, je ne serai pas perdue une fois à Paris. On discute beaucoup, de tout et de rien mais surtout du casting. Elle me donne pleins de conseils en plus. On s'aide mutuellement à choisir nos vêtements et à cinq heures, on raccroche. Cet appel m'a fait du bien, je ne sens plus mon estomac noué.

Je vais dans la cuisine et me prépare un café fort. Je l'amène dans ma chambre et retravaille mon texte, cherche les endroits où je pourrai improviser... Mais rapidement, travailler ce texte me fait stresser d'autant plus. J'abandonne et ouvre mon ordinateur ; je tombe directement sur la page que j'avais laissée ouverte hier soir : une composition. Je soupire et installe mon matériel, malheureusement mes cordes vocales ont très envie de chanter, contrairement à mon cerveau.

Au bout d'une heure, je perçois les bienfaits du chant sur moi : je suis complètement dans mon univers et ne pense à plus rien d'autre. J'ai fini une nouvelle chanson que je poste directement sur ma chaîne Youtube. Je souris en voyant les 250 abonnés. 100 personnes qui me suivent par pure obligation de ma part, et 150 personnes que je ne connais pas et qui aiment ma voix. C'est suffisant pour mon ego.

Le trajet jusqu'à la gare se déroule sans embûches, à part mon corps qui me fait me sentir de plus en plus mal au fur et à mesure que l'on s'approche de Paris. Ce malaise arrive à son comble au moment où le train me laisse seule sur le quai. Bon, seule est un bien grand mot car mes parents et Jean me suivent de près. La première chose qui m'attire dans une gare, c'est le piano. Comme à mon habitude, je m'approche donc de ce-dernier et aperçois une silhouette appuyée contre le mur. Elle s'approche de moi et je découvre son visage quelques secondes après : Thomas ! Je ne peux contenir ma joie de le voir ici et cours vers lui puis lui saute au cou. Il rigole en m'étreignant et en décollant mes pieds de quelques centimètres du sol. Je rigole avec lui en m'agrippant à lui pour éviter de tomber. Mon nez arrive dans sa nuque et je ne peux me retenir de sentir son doux parfum.

Il me lâche au bout de quelques secondes de pur bonheur. Je n'arrête pas de sourire ni de le regarder lorsque je le présente à mes parents. Ils sont ravis de le rencontrer. On se dirige tout les cinq vers un restaurant et Thomas s'impose comme notre guide. On mange tranquillement et je discute énormément avec Thomas. Je suis tout de même gênée car j'ai toujours l'impression qu'il me dévore du regard.

On se rend ensuite sur le lieu du casting. Je suis vraiment rassurée car c'est le même théâtre que la première fois. Je retrouve un peu mes repères en même temps que la jolie brune longiligne que j'avais croisée dans les toilettes. Elle lâche un petit cri strident en me voyant, ce qui me fait rire. Elle me fait un câlin, surexcitée. Thomas se joint à nous et nous discutons tous les trois, au milieu des autres filles surexcitées, jusqu'à ce que je sois appelée.

In Ema's lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant