18# 12 juillet

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Je me réveille en plein milieu de la nuit. J'ai mis énormément de temps à m'endormir et le sommeil n'a pas duré longtemps. Je passe de longues minutes à me retourner encore et encore dans le grand lit. Je finis par me lever et vais me promener dans la maison. Je découvre Timothée dans la cuisine, torse nu, en train de se préparer un café.

- Tu as les yeux rouges, me dit-il doucement.

- Certainement, j'ai beaucoup pleuré.

- Moi aussi.

Face à mon regard interloqué, il se justifie.

- Tu ne sais pas à quel point c'était dur pour moi de te voir souffrir comme ça.

- Ça n'aurait pas dû te faire mal.

- Peut-être.

Il me sert une tasse de café, et nous buvons tranquillement. Comme d'habitude, aucun de nous deux ne parle. Nous écoutons le bruit du silence, comme si les mots allaient alourdir nos sentiments. Simplement sentir sa présence, savoir que je dors dans son appartement, m'apaise. Nous partageons la tristesse de l'autre pendant plusieurs minutes. Nous échangeons les gorgées de café, sans un mot. C'est une sorte de communion où chacun respecte l'autre tout en lui apportant un soutient impalpable.

Sans le savoir, les larmes roulent de nouveau sur mes joues. Je ne les contrôle pas vraiment. C'est comme si elles décidaient enfin de sortir, après un mois et demi d'emprisonnement face à Thomas. Timothée me prend dans ses bras. Son menton se pose naturellement sur le haut de ma tête, et mon nez se retrouve dans son cou. Je sens ses larmes tomber sur mes cheveux. J'ai l'impression que ma vie a été mise au ralenti. Chaque action que je fais dure plusieurs minutes, mais elle est très intense.

Il finit par articuler doucement.

- J'ai quelque chose à te montrer.

- Hum ?

Il détache ses bras de ma taille et attrape son téléphone. Il me le tend quelques secondes plus tard.

- Regarde ça.

Son téléphone affiche plusieurs clichés de deux personnes marchant côte à côte, de dos. Je mets plusieurs secondes avant de comprendre qu'il s'agit de Timothée et moi, lorsque nous allions à la salle de sport hier.

- On a été aperçus ensemble, et maintenant tout le monde se demande qui tu es.

- C'est mal ? demandai-je inquiète.

- Non, ça veut juste dire qu'il faut te trouver une équipe rapidement. Un agent au minimum. J'ai déjà trouvé des candidats. Enfin, pas moi, mon agent l'a fait pour moi. C'est des personnes qu'il connait et qui sont très bien.

- Il faut qu'elles rentrent dans mon budget.

- De toute façon, ils sont payés un pourcentage de ton salaire. Donc, plus ils te trouveront des contrats, plus ils seront payés.

- Ok, merci.

Timothée est tellement enthousiaste qu'il est obligé de s'arrêter pour reprendre sa respiration.

- Mais du coup, ils ont trouvé qui je suis ? demandai-je pour meubler le silence.

- Pas encore, mais je pense qu'ils vont vite le savoir, et les spéculations vont arriver.

- Ils vont penser qu'on sort ensemble ?

- Ils attendent que ça. Ils savent que je suis célibataire, et ils me voient me promener dans la rue avec une fille. Ils ne réfléchissent pas plus que ça.

Je soupire et ferme les yeux quelques instants, avant de dire.

- On fait quoi du coup ?

- Mon agent arrive à la maison pour que vous discutiez ensemble, vu qu'on ne travaille pas aujourd'hui.

In Ema's lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant