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On viens de le faire

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On viens de le faire. On a réussi. Je peux enfin souffler, les autres sont sains et sauf, je le suis. J'ai tenu ma promesse. Maintenant je n'ai plus qu'une seule envie, rentrer chez moi et dormir. Même si tout ce que j'ai vu ce soir, va me hanter jusqu'à la fin de mes jours.

Trois morts en une nuit, quatre sur une journée, c'est beaucoup trop pour moi et ma conscience.

Je veux juste enfuir toute cette pression dans le sommeil.

Un énorme soupir s'échappe de ma gorge. On a battu le Tenjiku et ses "Rois Célestes" alors que cela semblait impossible pour la cinquantaine de membres qu'on était. La capacité de Takemichi de tous nous remotiver alors que tout nous semblait perdu, et l'entrée magistrale de Mikey quand on étais tous réellement à bout.

J'ai un pincement au cœur, je suis obligée de penser à toi, on aurait pu éviter plein de choses, si tout s'était passé autrement. Pourquoi t'as fait ça. Je me force à regarder en direction du ciel, même s'il neige et que les étoiles sont cachées, j'essaye d'étouffer les larmes qui ne demandent qu'à s'échapper.

— Tu me manques Keisuke, soufflais-je en essuyant mes larmes d'un revers de la manche.

Je ne suis qu'à quelques mètres de chez moi, j'aurais dû demander qu'on me dépose devant au lieu de dire que je souhaitais marcher. Mais chacun souhaitait être un peu seul pour faire le point sur tout ce qu'il s'était passé ces derniers jours.

Ce ne fait que renforcer ma solitude et le vide dans ma poitrine.

Je vois mon immeuble se dessiner au loin et je presse le pas, une longue douche et je vais au lit. Je passe le pas de la porte du hall d'entrée et grimpe rapidement les escaliers, je fais jouer doucement la clé dans la serrure qui du mal à s'ouvrir depuis quelques jours. Je pousse délicatement la porte pour ne pas réveiller ma mère avec le bruit de celle-là.

Mais une boule de poils se colle contre mes chevilles et commence à miauler, mon petit chat tigré gris qui ne demande qu'à manger.

— Du calme Urahara, murmurais-je à son attention, n'abaissant que mes doigts pour qu'il vienne se gratter contre.

J'enlève mes bottines toujours dans le plus grand des silences, avant de servir des croquettes à la bête affamée. Ma mère n'a pas l'air d'être là, sinon elle m'aurait déjà demander de faire dégager ce monstre insatiable. Quand il a l'air satisfait de sa ration, je me redirige dans la salle de bain.

Je pousse mon uniforme dans la machine et lance un programme pendant que l'eau de la douche chauffe, je remonte mes cheveux dans un chignon, pour protéger la plaie sur mon crâne. Contrairement à certain membres, je ne m'en suis pas trop mal sortie, une plaie ouverte dans le cuir chevelu, et un long malaise à cause de la douleur. Je m'évanouis trop facilement à cause d'elle. Je ne le réalise que maintenant mais c'est la deuxième fois, enfin la première fois, je crois que c'était le choc. Je dois simplement prendre soin de mes points de suture, et ça je le ferai après ma douche.

L'eau chaude viens détendre immédiatement mes muscles et picoter les plaies qui sont apparues à causes des coups que j'ai pris et que j'ai mis, et encore je ne me suis pas battue contre les "Rois Célestes", seulement les membres inconnus pour assurer les arrières du Toman et soutenir le peu de gars des diverses divisions qu'on avait.

Il y avait qu'une seule personne contre qui je voulais réellement me battre et elle n'était pas là. La connasse qui m'a niqué le crâne avec une brique, s'était évaporée. La seule chose que je demandais était une vengeance. Tu t'en prends à quelqu'un, au moins tu peux être présente  pour t'attendre à sa vengeance. 

Mon cœur continue de se serrer, c'est enfin fini. Des larmes de soulagement se mêle à l'eau qui tombe du pommeau, j'ai eu si peur pour chacun d'eux. Je ne pourrais plus supporter de perdre l'un d'eux. Je viens de perdre une de mes amies, j'essaye de tenir bon pour elle, mais maintenant c'est trop dur sans elle, toujours bienveillante et soucieuse des autres, c'est Emma. C'était Emma.

Je viens de perdre Keisuke, il y a quatre mois, et la plaie est loin de se refermer. Même, elle s'agrandit chaque jour où je n'arrive pas à penser à autre chose que sa mort dans les bras de Chifuyu et de la promesse qu'il m'a forcé à faire.

" Prends soins de Kazutora et reste près de Mikey. Et s'il te plaît ne t'empêche pas de tomber amoureuse après moi, tu mérites tout le bonheur du monde, même si ce n'est pas avec moi.

Promis ?

Au fait, je voulais que tu saches que je suis totalement dingue de toi, depuis notre première rencontre dans ce parc quand on était gamins."

Je suis incapable de la tenir plus longtemps, j'essaye de tenir la façade, de montrer que ça va. Mais chaque jour, je péris un peu plus, de ne plus entendre sa voix, ses engueulades avec sa mère, ses taquineries envers Chifuyu et moi, de ne plus voir ses longs cheveux flotter au vent, ou l'étincelle de malice qu'il y avait dans ses yeux avant de m'embrasser ou quand il jouait avec des chats.

J'arrive à peine à regarder Kazutora dans les yeux pendant plus de dix minutes. Je passe le voir régulièrement en prison, pour qu'on parle et à chaque fois je constate le poids de sa culpabilité, me réconfortant. C'est difficile de prendre soin de lui de cette manière.

Mais il reste toujours ce moment où je me rends compte, qu'il demeure un décalage entre les autres et moi. Bien sûr ils ont perdu un de leurs meilleurs amis, mais pas celui dont ils étaient fous amoureux au point de s'imaginer de partager sa vie. J'ai même commencé à délirer, en le voyant chez d'autres personnes qui lui ressemblent à peine.

Le deuil est un processus long et douloureux qu'on me répétait, mais rien ne m'aide à passer outre ou à avancer, je suis incapable de vivre avec la douleur que sa mort cause en moi.

Les larmes se calment en même temps que tous les pincements au niveau de mon cœur quand mes yeux se ferment lourdement. Je coupe l'eau et sors rapidement, me séchant totalement avant de mettre mon pyjama, je nettoie consciencieusement mes points de sutures toujours enflés. J'éteins la lumière en sortant et me dirige dans ma chambre.

J'ouvre au chat qui attend allongé de tout son long devant ma porte avant de le suivre dans ma chambre et de me glisser dans les draps avant que lui ne saute sur l'oreiller à côté du mien et le patonne tout en ronronnant.

Cette petit boule de poil est le meilleur cadeau qu'on aurait pu avoir Kazutora et moi, même s'il n'en a pas profité longtemps. Purée, je me souviendrai toujours de Baji qui nous l'a apporté le jour de notre anniversaire.

"Votre cadeau pour tous les deux, vous avez besoin de compagnie et maintenant que toi, Kazutora t'es rentré tu pourras t'en occuper quand Kisoku est chez votre père."

J'étouffe un sanglot, m'enfouissant dans mon oreiller et mes draps, souhaitant m'endormir rapidement pour échapper à tout avant de devoir tout recommencer demain.

J'étouffe un sanglot, m'enfouissant dans mon oreiller et mes draps, souhaitant m'endormir rapidement pour échapper à tout avant de devoir tout recommencer demain

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Livin' on a Prayer | Toman X Oc X Kanto ManjiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant