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Une fine couche de neige s'abat dans la rue. C'est rare quand il neige à la fin du mois de février, ce n'est pas trop mal comme spectacle, mais je suis incapable de l'apprécier. Mon besoin de sombrer est de plus en plus pressant.

Les flocons se déposant au sol ne tardent pas à prendre une légère teinte carmin avant de fondre à cause de la chaleur qui se dégage de cette couleur. Tout est condamné à mourir, même ce qui n'est pas vivant.

Le bourdonnement constant de mes oreilles m'enfoncent plus profondément dans ma perte. Lentement ma vision se décline, elle aussi est incapable de continuer à tenir face à cette douleur.

Mon corps me lâche à chaque seconde qui passe. Je suis tiraillée de partout, je ne suis plus de capable de résister à me laisser céder à la faiblesse qui s'impose à moi. Chacune des parcelles découvertes de ma peau me brûlent à cause des température hivernale, me laissant en proie à une anesthésie irréversible.

Mes poumons se soulèvent cherchant à évacuer l'air s'empoisonnant à l'intérieur d'eux, pour recracher un fin filet coloré par ma bouche. Cette traîné s'ajoute à celle d'une plaie ouverte d'un côté de mon visage qui me démange. Cependant, ça ne fait que m'affaiblir plus qu'autre chose, à cause de la douleur qui les transperce.

Chacune des pensées sur le reste de mon corps me fait atrocement mal.

La simple action de respirer pour survivre dans un espoir naïf, me blesse. Mais tant que j'arrive à faire ça, ça devrait aller ? D'autres douleurs me parcourent, mais elles me semblent toutes vaines à côté du martellement dans ma tête et de ma respiration.

Ma vision se voile, ma conscience s'affaiblit par la même occasion.

C'est donc ça qui m'attend ?

Mon cadavre découvert par les voisins qui souhaitent reprendre leur voiture ou jeter leur poubelle.

Ou il m'aurait fait disparaître une fois qu'il serait sûr que je représenterais plus une gêne pour lui.

C'est tout ce que j'ai toujours compris, j'étais une gêne, désirée à moitié qui a finit par encombrer plus qu'autre chose. Dans leur monde il est plus facile de se débarrasser de ce qui gêne que de l'ignorer et d'apprendre à vivre avec. Ils craignent les représailles qu'ils peuvent engendrer après dans leur idéal collectif.

Je me résume à ça. Un dommage collatéral qui mérite ce qui lui arrive à cause de son ingratitude. Si j'étais encore capable de pleurer, je ne reteindrais plus les larmes désirant dégouliner sur mes joues. Il faut que je sois au bord du précipice pour que je me rende compte compte que j'ai gaspillé quinze ans de mon énergie pour chercher son attention et son approbation alors qu'on m'avait averti.

Pourquoi quand j'ai enfin renoncé, que je commençais à m'amuser pendant les derniers mois. Tout m'a glissé entre les doigts. D'une simple parole inquisitrice suivit d'une contestation pour me retrouver ici.

J'ai peur.

Je ne sais pas ce qui m'attend après, tout semble se concrétiser à cause des fourmillements qui disparaissent de mes membres.

Les douleurs arrivent au point de m'abrutir l'esprit. Les pensées ne cohérent plus entre elles.

Rien ne me retient, je n'attends que de céder, me laissant succomber à la douleur que mon corps m'impose. Ce doit être ce putain instinct de survis, celui qui fait que le cerveau relâche une dose d'adrénaline dans l'espoir que ça continue. Mais tout n'est qu'une question de temps.

J'ai l'impression de frissonner alors qu'il n'en est rien. Mes inspirations ralentissent considérablement, moins intenses et profondes, la distance avec l'extérieur qui m'entoure se conforte dans le martellement régulier de mon crâne.

Livin' on a Prayer | Toman X Oc X Kanto ManjiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant