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La plante de mon pied tape contre le sol de la salle d'attente rapidement, extrêmement rapidement

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La plante de mon pied tape contre le sol de la salle d'attente rapidement, extrêmement rapidement. Mais il n'y a personne qui est là pour relever les signes de ma nervosité. Je n'avais rien contre les hôpitaux auparavant, mais depuis l'accident je supporte très mal cette ambiance, l'odeur de l'aseptisant qui me prend au nez, les néons blancs au plafond qui grésillent dès qu'ils deviennent usés. Ce lieu qui regorge d'émotions fortes et négatives de mon côté.

J'aurais pu m'en sortir avec plus de séquelles à cause du coma. Je ne sais pas si c'est de la chance ou le karma qui s'acharne contre moi. J'aurais pu faire de la rééducation, avoir des problèmes de locution, ou de mémoire. Je n'ai pas dû être une bonne personne dans mes vies précédentes, depuis le temps, j'en suis convaincue.

Je soupire légèrement en essuyant légèrement la poussière qui couvre la pointe de ma bottine. Pour la deuxième fois de ma vie, je me rends chez le gynécologue, et pour la deuxième fois, ce n'est pas comme je l'aurais pensé. C'est tellement différent depuis l'accident. Je n'arrive pas à trouver mon équilibre depuis. Ni à me sentir comme une personne normale.

Mon pied tape encore plus fort le carrelage, en lisant les inscriptions des affiches qui concernent la maternité et la contraception. Il n'y en a aucune sur la ménopause précoce, ni les symptômes que les hormones de substitution provoquent, ni sur les maladies qui m'attendent si je ne les prends pas, ni sur celle que je peux avoir si je n'ai pas de traitement.

Ma gorge se serre de plus en plus en y pensant. C'est donc ça ma vie. La ménopause, un foyer hostile et une forte probabilité de mourir avant l'âge normal de celle-ci. J'aurais dû y rester, ça aurait été mieux pour tout le monde. Cela aurait été tellement plus simple. Plus de problème, ni rien. Juste la mort et ce qui attend après elle.

Pas ce tourment infernal que mon corps m'impose, les bouffées de chaleur et les crises de panique qui se mêlent l'une à l'autre, ni mon sommeil saccadé. Même si cela reste contradictoire, aux yeux de ma famille; la seule chose positive qui en ressort est ma prise de poids, assez légère, mais suffisante pour le moment, plus elle est lente, mieux elle sera, c'est ce que j'essaye de me dire. Particulièrement, au niveau de la poitrine, il a fallu que ce soit quelqu'un d'autre qui me le fasse remarquer pour moi aussi je le fasse à mon tour. Pourtant je passe mon temps devant le miroir à prier pour que les huiles et les crèmes effacent mes cicatrices.

Pourquoi je suis beaucoup plus calme quand je suis en train d'attendre le psy pour lui raconter tous mes ressentis par rapport à l'accident et les sensations que j'ai ? Peut-être parce que ce n'est pas la même mise à nue, que je n'ai pas l'impression à n'être réduite qu'à un corps. Parce qu'elle s'intéresse à moi, qu'on me demande enfin comment je me sens sans attendre le "ça va" habituel en réponse.

Mlle Shinomi, demande la doctoresse. C'est à votre tour.

Je hoche la tête en me relevant en lissant les plis de mon pantalon et en attrapant mes affaires posées sur le siège à côté. J'ai une prise de sang qui date de la semaine dernière et qui doit confirmer que mon organisme s'adapte aux médicaments.

Livin' on a Prayer | Toman X Oc X Kanto ManjiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant