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Il y a toujours ce malaise au fond de ma poitrine dès que je me retrouve dans cet arrondissement

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Il y a toujours ce malaise au fond de ma poitrine dès que je me retrouve dans cet arrondissement. Celui qui m'opprime la cage thoracique, ne laissant pas d'autre choix qu'à mes poumons que de se soulever plus lentement comme si mon inconscient cherchait à ce que je sois plus vigilante à ce qui m'entoure. Le même malaise qui fait que je suis incapable de jeter des coups d'œil aux ruelles qui bordent les propriétés, la peur au ventre de voir se jouer la scène qui hante chacune de mes nuits depuis des semaines dans l'une d'elle.

La nuit s'est déjà installée depuis quelques heures. C'est devenu assez rare que je revienne ici durant la journée. De toute manière, si je le fais, j'essaye de m'assurer de tous les détails qui feront que je ne le croiserai pas. Là-bas, je ne suis considérée uniquement comme la vermine qui ronge le bois et dont on arrive pas à venir à bout, pas comme une habitante, ou un invité qu'on n'apprécierait pas, non je suis la pire des vermines.

Mes muscles se raidissent en voyant mes plans anéantis. Malgré l'heure qui commence à décliner vers un jour nouveau, il y a toujours de la lumière à l'intérieur. Dans chacune des pièces principales. Ma respiration, toujours aussi lente, ne semble pas vouloir reprendre sa vitesse normale pour me laisser le droit à un instant de réflexion.

Comme toujours je comptais passer en douce, dans le noir, sans faire de bruit pour ne pas perturber la routine nocturne du propriétaire de la maison.

Depuis le temps, je devrais m'entêter à laisser ma fenêtre ouverte pour faire le mur au lieu de faire comme si j'étais chez moi. Parce que ce n'est pas le cas.

C'est chez mon géniteur, rien de plus. C'est déjà assez dur de me battre contre mon instinct de survie qui me hurle de changer de nom, de ville, afin de commencer une nouvelle vie. Au fond rien ne me retiendrait de faire ça, j'ai assez d'argent sur mes comptes pour tenir un petit moment. Mais j'en suis incapable. Je ne suis pas assez courageuse pour ça. Malgré toutes les horreurs, j'ai un confort qui va de pair avec ma routine. Tant que je continue comme je l'ai toujours fait, je devrais le supporter.

Je serre un peu plus mes doigts autours de la hanse de mon sac de sport, m'encourageant à soupirer lourdement pour reprendre le contrôle de mon corps. Je n'ai pas l'énergie nécessaire pour faire autre chose qu'aller dans ma chambre, pas grave si je dois me faire disputer.

Il ne pourra pas m'arriver pire que ce que je vis déjà.

Rien ne peut être pire.

Deux à trois fois par semaine, je m'entraîne dans un dojo jusqu'à ce qu'on me fasse dégager. Comme c'est un ami de papi qui le gère et que quand il est là, on s'entraîne là-bas, et que je pratique là-bas depuis toujours, ils ont trouvé un arrangement. Je m'entraîne quand je veux et en échange je donne cours presque bénévolement aux débutants pendant le week-end. Je ne suis pas particulièrement douée avec les enfants et la pédagogie, mais visiblement ils ont l'air de revenir et je n'ai pas de plaintes des parents me disant que je les traumatise. Tant que ça m'éloigne d'ici, ça me convient très bien.

Livin' on a Prayer | Toman X Oc X Kanto ManjiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant