𝒲𝑒 𝓁𝒾𝓋𝑒 𝒻𝑜𝓇 𝓉𝒽𝑒 𝒻𝒾𝑔𝒽𝓉 𝓌𝒽𝑒𝓃 𝒾𝓉'𝓈 𝒶𝓁𝓁 𝓉𝒽𝒶𝓉 𝓌𝑒'𝓋𝑒 𝑔𝑜𝓉
➳ On vit pour le combat quand c'est tout ce qu'on a
Préquel de Come Get Her et suite de Stand by Me
Deux héroïnes, issues de deux gangs différents se retrouven...
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C'est avec la peur au ventre que je sors de ma chambre. Ça fait à peine une heure que je suis rentrée et je sais l'enfer qui m'attend. Le reste de ma famille est invité pour le repas comme mon grand-père est là et qu'à chaque fois, ça devient une réunion de famille. Tous ses fils viennent avec leurs femmes et leurs sales gosses.
Même si les températures commencent à remonter, j'ai un pull assez ample et un pantalon qui l'est aussi pour cacher un maximum de temps leur cible préférée. J'aimerais tellement me fondre dans le décor de la salle à manger pour y échapper.
Je m'installe déjà dans un des coins de la table pour être éloignée autant que possible des adultes. Mes poumons se soulèvent lourdement, atrocement lourdement, et contre ma volonté. Je suis au bord de la crise de panique. Je ne veux pas. Je ne peux pas.
Je ne peux pas y échapper. J'ai trop peur des représailles. Ma gorge s'étrangle tellement rapidement en sentant la panique monter. Je suis prise au piège, il se resserre tellement sur moi qu'il doit être en train de me lacérer.
Je sais qu'ils vont me détruire. Je sais que leur seul plaisir est de s'en prendre à moi. Et cela depuis toujours.
Mon front se pose sur mes mains jointes. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Ça a toujours été comme ça. Je ne les ai jamais connu avec une autre façon de se comporter. Même quand j'étais petite, ils étaient comme ça. Je me souviens des rejets que j'ai eu, de la jalousie que j'avais envers mes cousins à cause de toute l'attention qu'ils avaient. Ils étaient traités comme de véritables princes.
Ce sont eux qui hériteront de tout. Ils ont toujours été dans des écoles privées, élevés dans le prestige et l'abondance de ce milieu social, ils iront dans des universités prestigieuses et prendront la relève de leurs pères. Ils ont tout pour réussir et ils continuent de se plaindre du fait qu'il leur manque toujours quelque chose.
C'est seulement récemment que je me suis rendue compte que je n'obtiendrais rien de leur part.
Je ne suis rien pour eux.
Je suis seulement leur bouc-émissaire. La personne sur laquelle ils peuvent décharger toute leur frustration.
J'en ai voulu à Izana de m'avoir craché sans aucune délicatesse la réalité de ce qu'il se passait avec eux.
Je ne sais pas comment il est parvenu à savoir ça. Mais la réalisation a été un tel choc que je n'en revenais pas, qu'ils ne pouvaient pas faire ça. Ils étaient censés être ma famille, c'était impossible qu'ils me fassent ça. Mais, je ne faisais que d'y penser et au fil des jours tout s'expliquait. Et j'y ai trouvé un soulagement, ce n'est pas ma faute.
Ce n'est pas de ma faute.
Mais cela ne m'empêche pas de perdre tout ce qui me détermine. Je ne peux pas me révolter. Je ne peux rien faire. La peur me noue tellement l'estomac.
