Chapitre 18 : Jules

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Bon, vous voulez un debrief sur la suite des évènements j’imagine ? Très bien !

Alors, pour commencer, Hercule a montré son court-métrage au réalisateur après plusieurs semaines de montage et effets spéciaux dessus. Et vous savez quoi ? Mon ami a été embauché à la fin de sa licence ! Il travaille maintenant en tant que responsable monteur et effets spéciaux pour une société dont je n’ai pas le droit de citer le nom. Ne vous inquiétez pas pour lui, il devrait avoir des beaux jours devant lui. Seulement, il n’y a pas d’omelettes sans casser d’œufs ; par conséquent, il a dû passer devant le juge et a écopé d’une semaine d’intérêt général pour avoir fait perdre son temps à la police. Heureusement que le réalisateur lui a offert les services d’un bon avocat, sinon il aurait sans doute eu une sanction plus sévère. Mais bon, tout est bien qui finit bien pour ainsi dire. 

D’ailleurs, en ce qui concerne la police, vous vous demandez certainement s’ils ont vraiment tiré sur le faux meurtrier ? Non, bien évidemment. En arrivant sur les lieux, le réalisateur les a tout de suite prévenus de la supercherie et ils sont repartis en fulminant. Ceux que Baptiste a vu étaient tous des acteurs. Encore une explication supplémentaire !

En ce qui concerne ma relation avec Justine, nous vivons des jours heureux. J’arrête l’armée dans quelques semaines pour vivre normalement avec elle. On emménagera ensemble par la suite. Personnellement, je verrai dans quoi je me reconvertirai. Ce ne sont pas les métiers qui manquent ! Là, Justine est encore en période d’essai dans une maison d’édition. Elle lit des manuscrits à longueur de journée, mais ça ne la dérange pas plus que ça. Elle adore lire, et heureusement puisque c’est son job !

Marie et Baptiste, quant à eux, sont toujours ensemble et continuent de vivre leur vie routinière. Mon ami a cependant choppé une phobie des forêts et ne regarde plus de films d’horreur. Ah oui, et il déteste le prénom Gay.

Par contre, il y a tout de même quelque chose qui me fait froid dans le dos, encore à l’heure où je vous parle. En effet, j’avais parlé à Hercule de la montée de stress qu’il avait réussi à instaurer grâce à la fausse légende et à la petite histoire de fantôme. Il en avait profité pour m’annoncer :

— L’histoire de Bart et du majordome a été inventée par un des deux acteurs jouant les meurtriers. Je l’ai arrangé à ma sauce. Elle t’as fait frissonner tant que ça ?

J’avais esquissé un sourire nerveux à ce moment.

— Bah un peu, surtout avec ton comédien qui faisait vachement flipper.

Il avait froncé les sourcils et je me souviens bien qu’à ce moment, mon cœur s’est enserré très fort. Des sueurs froides avaient mêmes perlées le long de mon échine.

— Comment ça ? m’avait-il demandé.

— Bah, le comédien qui portait le masque au sourire blanc au milieu du visage avec un haut-de-forme sur la tête. Tu sais, dans la forêt.

Hercule s’était mis à rire, et j’avais suivi pour ne pas l’affoler. À ce moment, j’avais compris que tout était faux. Tout faisait partie du scénario. Sauf cet incident.

Aujourd’hui encore je me pose trois questions effrayantes ; qui était cet individu ? Que voulait-il ? Et surtout, comment savait-il pour le haut-de-forme et la combinaison de majordome ?

Les réponses ne sont pas écrites, et je ne les aurais certainement jamais.

Quoi qu’il en soit, le doute persiste. Je n’ai de cesse de me demander si mon esprit ne confond pas mirage et réalité. Ou encore fantôme et fiction.

Peut-être que, finalement, tout n’a pas forcément d’explication. Laissons le mystère là où il est et ne cherchons pas à le déterrer.

Car, parfois, le silence est la meilleure des protections.

Cardiaque (Thriller) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant