11. Qui est le problème ?

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Aujourd'hui.
Marley.
Jeu. 18 /09.
11h03.

Nous nous devisageons mutuellement depuis une longue minute. Sa mains n'a toujours pas lâchée mon poignet et mon cœur n'a toujours pas arrêter de battre à vive allure face à celui qui se trouve devant moi.

Est-ce qu'il m'a reconnue maintenant qu'on se regarde d'aussi près ? Parce que moi, oui.

Décidée à sortir de cette situation, je prend mon courage à deux mains et prend la parole pour dire quelque chose que je vais sûrement regretter :

- Heu, oui ?

Ma prise de parole soudaine semble le perturbé car il sursaute légèrement, comme revenant à la réalité.

- Je- heu, Marley ?

Et pour la quatrième fois en l'espace de dix minutes, je ne respire plus. C'est bien réel et il m'a reconnue. Il se souvient de moi. Sa voix est beaucoup plus rauque que quand je l'ai quitté, en onze ans, il a grandit et est devenu un homme.

Ses cheveux et ses traits n'ont pas changé mais sa carrure s'est affirmée. Si je ne le connaissais pas, j'aurais presque peur de lui. Il n'est plus le petit Hayden que j'ai connu. Et je ne suis plus la petite Marley qu'il a connue.

Je ne sais pas ce que je dois faire, partir, rester, le câliner, le gifler ?

Bordel.

- Pardon ? Qui êtes-vous ?

- Heu je suis Hay-, il se stop dans sa phrase et relâche mon poignet, je suis désolé, passez une bonne journée.

Sa main passe nerveusement dans ses cheveux, certain tique n'ont pas changés. Et retourne sur ses pas afin de retourner au café.

L'air circule à nouveau dans mes poumons et je ferme les yeux, bouleversée par ce qu'il vient de se passer.

Mon meilleur ami que j'ai quitté il y a onze ans était devant moi et j'ai fais semblant de ne pas savoir qui il est.

À ce moment précis, je suis la plus grosse conne de l'univers.

Mais je ne perd pas plus de temps et marche jusqu'à l'université. Je me dirige immédiatement vers la bibliothèque et m'installe dans un endroit où personne n'est présent. Je me laisse tombée sur une chaise et fixe le plafond.

Les souvenirs me frappent de plein fouet mais je n'arrive pas à les repousser, bien trop heureuse d'avoir un jour ressentis ce sentiment de bonheur. Je me remémore les anniversaires passés ensemble, les après-midis dans ma chambre, les sorties cinémas, les cabanes dans la forêt, les bêtises faites ensembles, nos fou-rires, nos mélanges étranges typique d'Hayden et Marley, les regards envieux des autres enfants, nos peines, nos pleurs et plein d'autres choses encore.

Nous avons tout vécu ensemble. On a grandit ensemble, découvert le monde extérieur.

Il était là quand j'ai eu mes premières règles, c'est lui qui m'a aidé. Lui qui a dit à sa mère que je les avait pendant que je souffrais à l'étage, allongée dans son lit sans comprendre ce qu'il m'arrivait. Hayden a été le premier homme de ma vie après mon père.

Et aujourd'hui, j'ai fais mine d'être accostée par un inconnu.

J'aimerai tellement demander conseil à quelqu'un, j'aimerai tellement avoir quelqu'un à qui parler de ce qu'il m'arrive. J'ai besoin de conseil parce que, cette situation, je ne pourrai pas m'en débarrasser sans l'aide de personne.

Mais une troisième problème s'ajoute au deux précédents ( celui de mon petit ami est le premier et celui de Hayden le deuxième.) : je n'ai personne à qui parler. Seuls mes parents sont au courant de ce qu'il s'est passé. D'à quel point j'ai souffert en me rendant compte que jamais il ne me répondrais.

Et aujourd'hui, maintenant que je lui ai fais face, onze ans après, ma haine envers lui ne s'est pas estompée au contraire elle est encore plus présente qu'avant.

Pourquoi ? Parce qu'il avait l'air heureux. Il a l'air d'être passé à autre chose d'avoir avancer.

Putain.

Et si le problème n'était pas lui ? Peut-être que c'est moi. Après tout, c'est moi qui ne passe pas à autre chose. C'est moi qui sans cesse me ressasse le passé. C'est moi qui rouvre indéfiniment mes blessures qui peines à cicatriser. Et je le déteste pour ça.

Je le déteste pour être aussi présent en moi.

Je le déteste pour ne pas avoir répondu à toutes mes tentatives de recontactement.

Je le déteste d'avoir été tellement parfait que je ne peux arrêter de le comparer à tout le monde.

Mais je me déteste tout autant à ce moment précis.

Je me déteste d'avoir repoussée la seule chance que je les choses redeviennent peut être comme avant.

L'envie d'appeler ma mère se fait de plus en plus insupportable mais je ne dois pas le faire. Ma mère a aussi été déçue de devoir quittée sa meilleure amie. Alors je ne peux lui annoncer que je l'ai revu mais que j'ai fais semblant de ne pas savoir qui il était.

Ça lui briserai le cœur. Je n'ai pas la possibilité non plus d'en parler à mon petit ami. Il ne sait rien de cette histoire, il ne sait rien de l'homme avec qui j'ai grandis. Il ne sait rien.

Et je ne lui en parlerai pas tant que l'occasion ne s'offrira pas à moi. Steven n'est pas obligé de savoir. De plus, je sais parfaitement qu'après lui avoir annoncé, il s'en moquera complètement. Ce genre chose de l'intéresse pas. Et ce n'est pas parce que je suis sa petite amie que ça va changer.

Ne voulant plus pensée à ce qu'il s'est passé quelque temps avant, je sors de mon sac mon ordinateur et me mets à travailler.

C'est la seule chose qui pourra me faire oublier, du moins, temporairement Hayden.

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𝐄𝐋𝐄𝐕𝐄𝐍 𝐘𝐄𝐀𝐑𝐒 𝐀𝐅𝐓𝐄𝐑 // 𝐌.𝐓 & 𝐇.𝐆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant