La fille de la pluie (Naruto)

19

Une douleur lancinante dans le crâne, Amaya entrouvrit difficilement les yeux. L'endroit dans lequel elle se trouvait était sombre et froid. Lentement et alors qu'elle tentait de se relever, une sensation de légèreté se fit ressentir dans son corps. Plus loin, une vieille porte en bois apparut, baignée d'une étrange lueur réconfortante. Prise d'une puissante intuition, Amaya se dirigea sans la moindre peur jusqu'à elle.

A peine eut-elle le temps de tourner la poignée métallique, qu'une vague de chaleur l'enveloppa, réchauffant tout son être. Sous ses yeux, la vieille porte s'ouvrit sur une pièce de taille moyenne. L'endroit était calme. Une petite table basse reposait sur un vieux parquet et les tapisseries jaunies des murs témoignaient des nombreuses années qui s'étaient écoulées.

Soudain, les larmes lui montèrent au yeux. Là, devant elle, se détachait dans les rayons de soleil la silhouette d'une personne qu'elle n'avait pas revue depuis bien trop longtemps.

-O... Oniisan ?

La voix tremblante, Amaya n'en croyait pas ses yeux. Comme son frère pouvait-il se tenir là, droit devant elle ? S'agissait-il d'une illusion ? D'un sort particulièrement cruel ?

-Salut Amaya. Tu as bien grandi.

-Yori ? C'est vraiment toi ? Ce n'est pas un piège ?

-C'est vraiment moi, petite sœur.

-Mais... Mais comment ?

-Tu ne te souviens de rien ?

La brune fronça les sourcils. Se souvenir ? Mais se souvenir de quoi ? Après quelques instants d'incertitudes, les récents évènements de Konoha lui revinrent en mémoire. Les différentes attaques dans les rues, son combat contre Pain, la mort de Kakashi, et sa propre mort. Réalisant peu à peu ce qui lui était arrivé, Amaya se sentit prise de vertige.

-Je... je suis morte ?

-J'en ai bien peur Amaya.

Alors que l'idée d'avoir définitivement quitté le monde des vivants prenait doucement place dans son esprit, elle se surprit à reconnaître la pièce dans laquelle ils se trouvaient. Le vieux parquet et l'armoire remplie de babioles en tout genre de son enfance suffirent à lui remémorer de nombreux souvenirs. Bien que sa vie ait radicalement changé alors qu'elle n'avait que dix ans, son enfance aux côtés de son grand frère lui avait toujours paru heureuse.

-Alors, c'est à ça que ressemble le paradis ?

-Pas exactement. sourit tendrement le jeune homme. Tu te trouves à la frontière des deux mondes.

-Oh, je vois. souffla-t-elle avant de prendre avec un air résigné. Et je suppose que si tu es ici, c'est pour m'annoncer que je n'ai pas vraiment fait partie des gentils, c'est bien ça ?

-Même si je le voulais, je n'aurai pas le pouvoir de décider de ton sort petite sœur. Mais pour tout te dire, si je suis ici, c'est uniquement parce que c'est ce que tu as souhaité au moment de ta mort.

Amaya acquiesça au paroles de son frère avec un sourire entendu avant de reprendre sa contemplation de la pièce.

-Tu te souviens des takoyakis d'obaasan ? demanda Yori.

-Définitivement les meilleurs que j'ai pu goûter. Même si la quantité de gingembre qu'elle utilisait pouvait sembler démesurée par moment.

-Mais c'est ce qui les rendait si uniques. Je me souviens d'une fois où tu as tellement insisté pour l'aider à les préparer que tu as fini par te renverser de l'huile brûlante dessus.

-C'est vrai. rigola Amaya. Grand-mère était tellement en colère ce jour-là. J'ai bien cru que la cicatrice que j'avais gagnée allait me faire déshériter.