|Chapitre 10|

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Mes vêtements étaient à moitié mouillés alors que je n'étais même pas sortie du bateau. L'eau gelait déjà mes orteils, me faisant grimacer alors que je montais cette échelle. 

Derrière moi, tout le monde s'était arrêté de parler, surprit par mon initiative. Mais rapidement, des mains m'attrapèrent par la taille et me tirèrent en arrière, me faisant lâcher l'échelle sans que je ne puisse rien faire. 

Je laissa échapper un grognement de rage en me retrouvant une nouvelle fois dans l'eau froide et tourna la tête vers celui qui m'avait rattrapé. 

-qu'est-ce que tu fais?? Tu voulais que quelqu'un se dévoue non? 

-Pas toi. Grogna Alex. 

-Pourquoi pas??

Le garçon me regarda un instant en silence, entrouvrant la bouche comme si il cherchait ses mots. Pour ma part je ne comprenais pas. Il fallait que quelqu'un débarque. Autant que ce soit quelqu'un de volontaire plutôt que d'obliger Gibson. 

-Regardes toi. Finit par répondre Alex. Tu es la plus légère d'entre nous. Même si tu débarquais il faudrait que quelqu'un d'autre le fasse aussi. 

Je fronça un peu plus les sourcils en jetant un regard vers les autres. Si Gibson avait toujours une arme pointée vers lui, tous les regards étaient posés sur nous et à première vu, ils semblaient tous d'accord avec Alex. J'étais plus petite et plus légère que eux... Mon sacrifice ne servirait pas à grand chose. 

Je me sentis alors encore moins utile. J'étais une infirmière mais je n'avais pas de patients ni de matériel. Et lorsque je voulais aider, proposant ma vie contre la leur, ce n'était pas possible non plus... J'étais juste un poids. Un fardeau que j'avais obligé les garçons à balader avec eux en refusant de rejoindre le bateau de l'Officier Jones. 

Me mordant la lèvres avec honte, je releva les yeux vers le soldat qui se tenait toujours près de moi:

-Je ne pourrais pas vivre en sachant que Gibson est mort par ma faute. Sans lui nous ne serions pas là... Soufflais-je néanmoins, ne pouvant me résoudre à laisser tomber le français.

Soudain, de nouvelles balles frappèrent le bateau. Visiblement les Allemands n'étaient pas partit et ils tenaient à couler ce bateau pour que personne ne puisse l'utiliser. Gibson profita de cet instant pour attraper l'arme pointée sur lui et la relever vers le plafond, essayant de sauver sa peau.  Le soldat face à lui s'agrippa comme il pu à son fusil et les autres se jetèrent sur eux pour faire lâcher prise au français. 

Le groupe eut du mal à tenir debout à cause de l'eau qui atteignait presque le niveau de ma poitrine et ils nous entraînèrent involontairement avec eux en basculant dans la flotte. 

L'eau froide s'infiltra dans l'intégralité de ma tenue. Mes muscles se crispèrent et je grimaça en me cognant contre un bidon en essayant de ne pas me faire emporter dans le fond du bateau. Il me fallut quelques secondes pour me redresser et sortir la tête de l'eau pour reprendre mon souffle. Passant une main sur mon visage pour en dégager les cheveux, je regarda autour de moi le coeur battant.  Les soldats se redressaient à leur tour, recrachant l'eau qu'ils avaient faillit avaler dans leur chute. 

Alex et Gibson ne tardèrent pas à se relever devant moi, haletant, leurs cheveux trempés se collant à leurs front. 

-On flotte! Déclara Gibson.

Je m'agrippa au pilier central du bateau et regarda autour de moi. Effectivement, même si l'eau continuait d'entrer dans la coque, le bateau semblait encore tenir bon. Et de par les mouvements de celui-ci, nous ne pouvions que être en train de flotter. 

A flotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant