|NDA: A chaque chapitre, découvrez le visage des personnages principaux juste au dessus|
"29 mai 1940.
Cela faisait presque 9 mois que la seconde Guerre Mondiale avait éclatée. 6 jours plutôt, deux divisions de panzers dirigés par le Général allemand Heinz Guderian avaient réussit à couper les armées alliées en deux, isolant un million de soldats britanniques, français et belges entre la Manche et les troupes allemandes qui continuaient d'avancer dangereusement vers la côte.
Se met alors en place un programme d'évacuation des soldats britanniques obligés de se retrancher au nord de Dunkerque. Les forces françaises présentes dans le secteur tentent alors de les protéger jusqu'à l'arriver des navires censés ramener les britanniques en Angleterre. Mais certains de ces navires furent coulés par les chasseurs allemand et les soldats, qui pensaient bientôt rentrer chez eux, se retrouvèrent piégés, priant pour que le navire qui viendrait les chercher résiste aux attaques.
De l'autre côté de la Manche, les bateaux de civils commencèrent à être réquisitionnés et les Destroyers disponibles furent remplit de provisions, gilets de sauvetages, couvertures, médecins et infirmières pour aller au secours des soldats.
C'est ainsi que moi, Annabeth Anson, je me retrouve sur le Destroyer HMS Vivacious D36, à destination de Dunkerque.
En devenant infirmière, je ne pensais pas que je finirais sur un bateau de cette ampleur, envoyée pour récupérer des soldats épuisés sur le point de se faire abattre par les Allemands. Mais cette mission me plaît. Toute ma vie j'ai entendu parlé des soldats envoyés au front. Et aujourd'hui, je peux enfin être utile et surtout, être confronté à la vérité. La réalité. Pas celle que les journaux ramènent chaque matins.
En ce qui concerne mes dernières semaines sur terre, j'avais été recrutée à la clinique du port. Mais les heures y étaient longues. Nous avons attendu les blessés durant plusieurs jours. Mais seul 1 navire sur 4 est revenu. Et en y repensant, je réalise que ma mission est périlleuse et que je n'ai aucune garantie de survie. "
Je releva la tête pour observer la mer en soupirant doucement. J'espérais de tout cœur que le Destroyer D36 survive. Mais il y avait peu d'espoir pour l'instant. La Royal Air Force était absente et les chasseurs Allemand abattaient les navires quand l'envie leur prenait. En fait, les bateaux étaient envoyés pour sauver des hommes. Mais c'était une mission suicide. Et maintenant que le navire se trouvait au milieu de la Manche, tout le monde le réalisait petit à petit.
Pour nous occuper l'esprit en tant que infirmières, nous mettions en place le ravitaillement dans l'espace intérieur du bateau pendant que d'autres observaient l'horizon, cherchant à apercevoir un avion ou un autre navire.
J'huma l'air marin une dernière fois puis rangea mon carnet dans la poche de ma blouse. Ce petit cahier aux pages blanches était une façon pour moi de passer le temps et de me vider la tête. Si la clinique était pleine, le silence régnait en maître et la peur prenait place dans le navire.
Je n'étais jamais allée à la guerre. Mais je côtoyais ceux qui en revenaient. Et après avoir vu un nombre incalculable d'hommes traumatisés au point de ne plus supporter la vue d'une arme, je ne pouvais que m'inquiéter à l'idée d'aller sur un terrain aussi sensible que celui de la France aujourd'hui.
Tout de même décidée à leur apporter mon aide et à donner un peu de réconfort à tous ces soldats, je me leva et m'approcha d'un tas de couvertures soigneusement pliées. Pour le moment, tout ce que j'avais à faire était de travailler. Il fallait encore mettre en place la zone d'accueil des soldats et les provisions qui attendaient sur le pont depuis notre embarquement devaient à tout prix être rentrés pour ne pas prendre l'humidité. Je souleva les couvertures et traversa donc le bateau avant d'entrer à l'intérieur, descendant les nombreuses marches avec précaution. Je m'approcha ensuite d'un coin de la pièce où se trouvaient trois robinets, y déposant les couvertures. En relevant la tête, je croisa mon reflet dans un miroir et la réalité me refrappa durement.
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A flot
Aventura26 mai 1940. Séparée des troupes françaises situées au sud, l'armée britannique et plusieurs unités françaises et belges battent en retraite vers le nord de la France. Démarre alors la bataille de Dunkerque, aussi appelé l'opération Dynamo, qui co...