Chapitre treizième : le colonel Ernest Garreau

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         Bonsoir la compagnie ! Un nouveau chapitre, mais cette fois du côté d'Ernest Gareau ! J'espère qu'il vous plaira ! En tout cas, j'ai adoré l'écrire du point de vue de ce personnage, chose que je n'avais jamais faite jusqu'alors ^^ Bonne lecture 📖


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 Le colonel Ernest Gareau était à l'étage de sa maison, lisant des rapports sur l'attaque de monstres tueurs d'adolescents. C'était un homme intelligent, redoutable, qui avait le don de soutirer un maximum d'indices, même les plus petits. Ce talent lui valait le respect de toutes les personnes qu'il avait croisées, que ce soit détenus, collègues, familles ou juste des personnes anodines. Ce qui faisait sa force, ça n'était pas uniquement cette aptitude. D'ailleurs, il n'avait jamais été un génie inné. Depuis toujours, il travaillait d'arrache pied, n'abandonnait jamais, était capable de faire n'importe quel sacrifice pour parvenir à ses fins. Son véritable don était son obstination. Tout le monde l'acclamait, et il aimait ça. La victoire. La gloire. Être le héros. Être sur le devant de la scène, jamais en coulisse, jamais derrière le rideau. Oui, il vivait pour ce sentiment de ne pas être rien.

Cette fois, cependant, il avait affaire à une drôle d'histoire. Il en avait vu des choses ; des violeurs, des meurtriers, des pédophiles, des marchands d'esclaves. Oui, il avait été en face de démons, des vrais. La face humaine que l'on cache tous, que l'on endigue car elle nous fait peur. Il adorait ça, voir tous ces gens dans la débauche, voir jusqu'où l'un de ses congénères pouvait aller. Mais il était souvent déçu, il s'ennuyait. Il avait affaire aux mêmes procédés, aux mêmes idées, tout le temps. Il avait déjà vu trop d'événements similaires, peu d'originalité. Alors quand ses supérieurs lui ont parlé d'une attaque terroriste dans une école, il avait refusé de s'en occuper. Encore un attentat s'était-il dit. Malheureusement, à ce moment, il était l'agent le plus proche. C'était avec dépit qu'il s'était affairé autour de l'école, donnant ses ordres aux soldats pour obtenir les meilleurs résultats et ainsi être une nouvelle fois un héros.

Pourtant, il avait échoué. Son tout premier fiasco depuis qu'il avait pris les commandes. Ils avaient tenté d'entrer dans l'enceinte de l'école, mais voilà qu'ils s'étaient retrouvés face à l'impossible ! Jamais, ô grand jamais Ernest n'avait été aussi stupéfait. Oui, tel était le bon mot. Pas même sa toute première mission de jeunot ne l'avait autant laissé coi. Un mur invisible ! INVISIBLE ! Et de surcroît, totalement indestructible ! Ils avaient tout tenté dans le temps qui leur avait été donné par ces génies pour mettre à mal la protection des terroristes, mais rien. Aucun résultat. NADA ! Même pas une égratignure ! En voyant tous ses efforts vain Ernest avait senti cette sensation si plaisante. Le plaisir. Le contentement. La jouissance. Ça y était, il avait trouvé quelqu'un à sa taille. Depuis le temps qu'il avait attendu.

_ Cessez le feu ! avait-il crié à ses hommes qui s'échinaient à faire tomber la paroi invisible.

Cela n'avait servi à rien, leur pitoyable armement n'avait pas été de taille contre la technologie de ces génies. A la fois remonté à bloc et enragé, Ernest s'était terré dans son bureau, dans le camion pour réfléchir. Que pouvait-il bien faire ? Ils avaient fait le tour de l'institution, et le mur était partout. Même au-dessus ! Les drônes envoyés s'étaient écrasés contre la paroi. Il ne leur avait resté qu'à poireauter, soumis à l'impitoyable attente de savoir ce qu'il se passait à l'intérieur.

_ Laissez-moi voir votre supérieur, c'est urgent !

La voix d'une femme avait alors résonné dans le parking. Elle était affolée. Ernest avait soupiré. Encore une fourmis qui va nous mettre des bâtons dans les pattes. L'homme barbu était sorti par l'arrière du camion et s'était dirigé vers la voix.

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