Les VT4 qui transportaient les terroristes et les soldats s'arrêtèrent devant la prison la plus sécurisée de France, Datura. Elle était composée de cinq bâtiments positionnés en cercle. Quatre d'entre eux abritaient des catégories de prisonniers classés selon leurs crimes et leur dangerosité. Le dernier était réservé au personnel, aux arrivants, à l'administration et aux soins. Les bâtiments composés de geôles étaient nommés de A à D. Les coupables ayant commis les fautes les moins graves se retrouvaient dans le bâtiment D tandis que les criminels les plus redoutables étaient confinés dans le A.
Les soldats firent descendre les terroristes des véhicules et les escortèrent jusqu'au bâtiment administratif. Les deux compagnons de Raphaël furent placer dans une cellule d'attente commune tandis que le chef fut installé dans une autre geôle d'attente aux coté d'une femme. Dans ces pièces se trouvaient deux lits superposés, un lavabo et une petite étagère. Le strict minimum pour des prisonniers qui ne resteraient pas dans ces cellules très longtemps. Raphaël avança lentement dans la loge de fortune, observant chaque parcelle de son toit temporaire._ Qui l'aurait cru ? Je me retrouve avec un cinglé qui a une gueule d'ange.
Le terroriste arrêta sa contemplation pour poser ses yeux sur sa colocataire. Sa chevelure rousse était abondante. Elle atteignait ses reins sans difficultés pendant qu'une frange cachait son front. Les tâches de rousseurs qui parsemaient ses joues lui donnaient un air enfantin malgré ses yeux scrutateurs qui démontraient chez elle une intelligence redoutable. Elle se leva du lit sur lequel elle était assise et s'approcha tout doucement de son nouveau compagnon. Sa démarche féline lui procurait une élégance et une assurance indubitables. La porte derrière le garçon se ferma.
_ Eh bien quoi ? Tu es trop timide pour parler ? Ou... est-ce que je te fais tellement d'effet que tu en perds tes mots ? dit-elle en ricanant.
Elle posa sa main contre la porte sur laquelle il était appuyé, collée à sa tête. Il la repoussa en soupirant.
_ Bien sûr que non. Vous êtes une cougar ? lui demanda-t-il avec sérieux.
La femme grimaça en levant les mains en l'air.
_ Mais qu'est-ce que tu racontes ? Elle laissa un temps de silence avant de tendre la main. Je suis Isabelle, alias Isa. Et toi ?
Raphaël hésita. Il ne voulait pas parler à cette femme. Il ne voulait parler à personne. Son père le lui avait formellement interdit. Ne parle jamais à quelqu'un de l'extérieur. Qui plus est, cette femme se retrouvait en prison, autant dire qu'elle n'était pas digne de confiance. Il ignora sa main et passa à côté d'elle.
_ Désolé, mais je préfère qu'on ne discute pas.
Isabelle baissa sa main et se retourna vers lui, les bras croisés.
_ J'ai pris le lit du bas.
Il acquiesça et grimpa à la petite échelle qui lui permettait d'atteindre le matelas le plus haut. Son action fut difficile, ses menottes l'empêchèrent d'écarter les mains pour attraper les barreaux séparés. Lorsqu'il réussit finalement, il se coucha en silence et regarda le plafond pour se plonger dans de sombres réflexions. Que devait-il faire maintenant qu'il était pris au piège ? Tenter de s'enfuir seul, avec ses deux camarades ou attendre patiemment qu'on vienne le libérer ? Fuir seul, sans ses deux meilleurs amis n'était aucunement envisageable. Mais à trois, était-ce faisable ? Il ne connaissait pas grand-chose à cette prison, mais il se trouvait dans le bâtiment administratif. La sécurité n'était pas aussi importante que dans les bâtiments réservés aux criminels, d'autant plus qu'il serait certainement considéré comme l'un des plus dangereux. S'il voulait partir, il devait le faire avant d'être transféré. Cependant, il savait que son père viendrait le sortir de là dès qu'il prendrait conscience de sa capture. Mais que ferait-t-il de ses amis ? Les abandonnerait-t-il ? Il y avait de grandes chances que ce soit le cas puisqu'il ne les appréciait pas. Il n'aime personne, de toute façon. Il soupira sous les yeux d'Isabelle qui l'observait sans relâche. De ce qu'il savait, les nouveaux prisonniers avaient le droit de passer un seul et unique appel de trois minutes. S'il l'appelait, il serait libre en moins de vingt-quatre heures. Cependant, il ne pouvait pas faire ça à ses camarades. Le jeune homme se redressa. Il avait pris sa décision. Il tenterait de s'échapper, mais pour cela, il avait besoin d'aide. Il regarda sa colocataire.
VOUS LISEZ
Les Êtres Parfaits
AventureAvez-vous déjà entendu parler du mythe des êtres parfaits et des dieux ? Non ? Jamais ? Dans ce cas, laissez-moi vous le conter... Ariel, Emeline et Matthieu pensaient commencer une nouvelle journée qui contribuerai à leur quotidien passé...