Chapitre quatrième : Fuite et discrétion

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         C'est parti pour un nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous plaira ! Un petit peu de stress (comme si ça n'était pas le cas depuis le début...) pour nos adolescents préfères ! Bonne lecture 📖


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          Cela faisait maintenant plusieurs minutes qu'Ariel était descendue et attendait ses deux camarades avec appréhension. Et s'ils ne revenaient jamais ? Et si elle les avait abandonnés à une mort terrible ? Et si elle avait pu les sauver ? Elle chassa ses mauvaises pensées de son esprit. Ils n'étaient pas morts, et ils reviendraient, elle le savait au plus profond de son être.

      Elle ne quittait pas du regard la fenêtre salvatrice, allant jusqu'à éviter de cligner des yeux. Pourtant, aucun signe d'eux ne se manifestait, ce qui faisait grandir la boule d'angoisse au sein du ventre de l'adolescente. Voyant que rien ne se passait, n'entendant plus les suppliques de ses camarades, elle décida de ne patienter que deux minutes de plus, pas trois, avant de grimper la gouttière pour retourner dans l'enfer qu'elle venait tout juste de quitter.

     À l'instant où elle adopta cette décision, Émeline s'assit sur le rebord, jeta un regard à Ariel pour la rassurer et patienta, immobile, le regard dirigé vers la classe. La brune se questionna sur son comportement. Pour quelle raison sa camarade demeurait ainsi ? Pourquoi Matthieu n'était pas avec elle ? Et s'il s'était fait attraper par le monstre ? Tué par l'homme ? Non. Émeline n'attendrait pas comme une idiote. Mais comment cela se faisait-il alors ? Toutes ses questions tournaient dans la tête d'Ariel lorsque le blond fit enfin son apparition.

     Il passa par la fenêtre la plus proche de la gouttière, du côté opposé à celui d'Émeline, puis s'accrocha au canal avant d'adresser quelques mots à la jeune fille près de lui. Elle acquiesça de la tête avec un air grave et grimpa sur le dos de Matthieu. Ce dernier eut énormément de difficultés à descendre, et frôla la chute vertigineuse à de très nombreuses reprises. Lorsqu'ils furent arrivés, sains et saufs, sur le sol de la cour, Ariel relâcha tout l'air qu'elle avait emmagasiné avec la pression. Elle se précipita vers eux et sauta dans les bras de sa camarade de classe en pleurant et faillit faire tomber cette dernière.


_ Merde, j'ai eu tellement peur de ne jamais vous revoir !


     Emeline la regarda, entièrement hébétée. Elle regarda tout autour d'elle, et son visage s'illumina.


_ Je... Je suis vivante ! Grâce à vous ! Merci du fond du cœur ! Je... Je... Woaw ! Je respire ! s'extasia l'unijambiste en pleurant sa joie.


      Ariel se mit à sourire comme une enfant. Depuis que son meilleur ami et elle avaient pris sous leur aile la jeune femme, elle se sentait comme responsable d'elle. La voir vivante et heureuse lui réchauffait le cœur. De tous ses camarades, hormis le blond, Émeline aurait été la plus grande perte à ses yeux. C'était une fille merveilleuse, pleine de sagesse et de gentillesse malgré son vécu. Elle était toujours restée elle-même, et même si elle avait une jambe en moins, elle ne se laissait pas faire, elle savait se battre autant physiquement que mentalement. Des fois, elle l'admirait, l'enviait, mais aussi la jalousait. À sa place, elle n'aurait pas été capable de supporter tout ce que ce handicap avait amené. Elle avait, de temps à autre, cette peur. Celle qu'un jour, son frère de cœur l'abandonne pour rester avec Émeline. Mais elle avait confiance en lui, du moins, jusqu'à ce jour.

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