Je ne te redirai

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Que te dire, que tu n'aies pas déjà entendu ?

Quel enfer, que tu n'aies pas déjà parcouru ?

Quel exemple, vois donc cet homme sans peine parvenu !

Écoute-le, pour toi son cœur il met à nu.

Permets-moi une question : Sais-tu le terme zeugma ?

C'est un bien laid mot, mais mon ange ne t'y trompe pas,

Grâce à lui je raccourcis mon élocution,

Économise ton temps de mes répétitions

Je ne te redirai la force de mon amour,

Et combien tu me manques même dans les moins beaux jours,

Je n'vois plus que par toi, golem d'âme insufflée

Qui tuerait tous ceux qui ton suffrage veulent troubler.

Faillir à ton approche d'un trop-plein de tendresse,

Quand toi tu es tristoune, mon âme elle se compresse,

Car je suis bien ton clown, le phare de ton bonheur,

Qui éclairera ton porche une infinité d'heures.

Déjà j'ai l'impression d'en avoir beaucoup dit !

C'est bien ce faux-jeton dont la langue se délie.

Peu farouche je te crie : sur moi il faut miser !

Mon unique ambition est d'être ton allié.

Mon plaidoyer s'achève à tes lèvres suspendues,

Celui qui veut bien croire n'est jamais qu'ingénu,

Je ne mourrais p'têtre pas, si de toi on m'éloigne,

Mais las, désincarné, reste le vide qui m'empoigne.

PoèmesWhere stories live. Discover now