Chapitre 14 :

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POV Camilo :

—   Oui, là-dedans.

—   Mais...

—   Je sais que c'est loin d'égaler vos maisons, mais c'est ici que j'ai toujours vécu.

Sans en dire davantage, il se laissa glisser entre les racines du vieil arbre. Je m'approchai doucement, et tenta de regarder à l'intérieur, mais il y faisait trop sombre pour que je puisse distinguer quoi que ce soit.

—   Qu'est-ce que tu attends pour descendre ? me dit la voix d'Alex, dont le visage apparu dans l'entrée de sa tanière.  Le déluge ?

Je me contentai de souffler, le sourire aux lèvres, et de me laisser tomber dans le trou.

—   Uargh ! criai-je lorsque mes pieds touchèrent le sol plus vite que je ne l'avais prévu.

—   Tu as besoin d'aide ?

Le ton d'Alex était moqueur, mais on pouvait sentir l'inquiétude transpercer dans sa voix.

—   Moi ? Besoin d'aide ? Bien sûr que non ! ripostai-je tandis que mon torse était encore à la surface et mes jambes sous l'arbre.

—   Pff, bien sûr !

Il ne dit rien de plus et ne sembla pas esquisser un mouvement pour m'aider, me laissant me débattre inutilement. Au bout d'une trentaine de secondes qui étaient sans doute les plus longues et embarrassantes de ma vie, j'abandonnai et fini par grommeler :

—   Alex ?

—   Mh ?

—   ...

—   Bon si tu n'as rien à dire... Je vais juste faire ça.

À ces mots, il prit le bas de ma chemise qui s'était remonté, et le remis en place d'un mouvement sec, et se rassis un peu plus loin.

—   Ah ? Merci...

—   Y a-t-il autre chose ?

—   ... Aide-moi, s'il te plaît...

—   Oh ! serais-tu coincé ?

Cette fois, l'inquiétude n'était pas présente dans sa voix. Pas du tout.

—   Moi ? Coincé ? ...Oui. Tu peux m'aider s'il te plaît ?

Alex fut soudain pris d'un fou rire. J'avais l'impression que c'était la première fois que je l'entendais ainsi. Son rire semblait être contagieux, car quelques minutes plus tard, bientôt, je me mis à rire avec lui, malgré la pluie qui commençait à s'intensifier.

—   Bon, dit-il après s'être calmé. Voyons ce qu'on peut faire.

Alex s'approcha de moi et ajouta :

—   Tes genoux sont justes bloqués à cause de la surprise. Essaie de te détendre.

Je relaxai mes jambes, mais ne parvenais toujours pas à me glisser entre les racines. Alex fini par passer ses mains derrière mes genoux et m'interpella :

—   Je vais te faire plier les genoux, fait attention à ne pas te blesser !

—   Hein ? Ok !

Mes genoux cédèrent, et je sentis les mains d'Alex remonter le long de mes jambes pour aller se loger dans le bas de mon dos tandis que je tombais sur le sol.

J'ouvris les yeux que j'avais fermés durant ma chute, et me retrouva nez à nez avec Alex, rouge comme une pivoine.

—   A-ah ! Désolé ! s'écria-t-il en levant les mains. Tu n'as rien de cassé ?

—   Non ! Tout va bien ! Et toi ?

—   E-euh... Idem !

Il s'écarta de moi et détourna le regard, gêné. Un silence inconfortable s'installa entre nous et s'étira pendant ce qui me parut une éternité avant d'être brisé par un bruit assourdissant à l'extérieur. Ensuite, la pluie légère s'intensifia en une pluie diluvienne qui empli immédiatement l'air de son odeur.

Je m'éloignai un peu de l'entrée et me retrouvai coude à coude avec Alex. Ce dernier tremblait comme une feuille, le visage blanc de fièvre et ses bras enroulés atour de ses genoux pour tenter de se procurer un peu de chaleur.

—   Alex ? murmurai-je. Tu as quelque chose pour calmer ta fièvre ici ?

Il ne répondit qu'avec un faible mouvement négatif de la tête. Ses yeux se fermait tandis qu'il s'appuyait davantage contre les parois. Je retirai mon ruana pour le lui enfiler, mais il m'en empêcha me prenant le poignet.

—   Arrête, marmonna-t-il faiblement. Tu vas tomber malade !

—   Lorsque je commencerai à avoir de la fièvre, le jour se sera levé et la pluie se sera calmée, sinon arrêtée. Toi, tu risques d'y rester si tu ne fais pas attention !

Alex allait répliquer quand une violente quinte de toux le fit se plier en deux. Lorsqu'il se redressa, je le forçai à enfiler le ruana et l'empêcha de l'enlever en le prenant dans mes bras.

—   Camilo ! s'écria le malade avant de tousser encore une fois.

—   Ouups ! Comme c'est dommage ! Je suis tombé malade ! Tu vas devoir continuer à me tenir chaud cette nuit, sinon je vais avoir beauuucoup de fièvre !

—   ...Camilo...

Alex se blottit soudain contre moi, son visage caché contre mon cou, et ses bras autour de moi. Je pouvais sentir la chaleur qui émanait de son front brûlant à travers le tissu de ma chemise.

—   T'es vraiment idiot, continua-t-il en resserrant encore son étreinte. Le pire idiot que je n'ai jamais rencontré.

—   Tu n'as pas rencontré grand monde, en même temps.

Il se contenta de souffler bruyamment en secouant légèrement la tête, toujours blotti contre moi.

Just another love story (Camilo Madrigal x male OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant