Chapitre 15- Le lendemain

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Quand Aurélien rouvrir difficilement les yeux le lendemain matin après une nuit sans cauchemars, il ne se souvenait plus de comment il était parvenu à rentrer se coucher.

Il se concentra en regardant le plafond pendant de longues minutes quand soudain :

« Putain de merde »

Se dit il alors qu'il se remémorait tout juste les souvenirs de veille, les joues devenues soudainement rouges vives.

Il avait embrassé Guillaume, à plusieurs reprises, longuement, tendrement puis sauvagement. Il avait sentit sa peau brûlante contre la sienne, son souffle chaud dans son cou, son odeur enivrante, ses mains sur ses hanches, le goût salé de ses lèvres, ses, ses putains de lèvres..

Il fut coupé dans ses souvenirs sulfureux par des pensées envahissantes venant de ses peurs profondes :

Mais et si il allait regretter ces baisers ? Et si maintenant il ne voudrait plus me parler ? Ne plus être mon ami ?

« Et si, et si il me chassait ? »

Cette idée nouvelle tournait en boucle en lui. Il va me chasser comme mes parents l'ont fait, il ne peut pas m'aimer je suis sale. Il se projetait déjà seul dehors, dormir à la rue n'était pas le plus grave, non du tout le plus grave était de perdre Guillaume.
Guillaume était tout ce qu'il lui restait au monde, le seul qui voulait encore de lui, le seul qui lui avait tendu la main.

J'ai encore tout foiré »

« Putain putain putain » se répétait il en silence la tête entre les mains, terriblement angoissé.

Il avait pourtant appris que c'était mal, que c'était sale ce genre de choses. Il avait déjà tout perdu pour s'être laissé tomber amoureux.

« Il ne faut surtout pas que lui aussi s'en souvienne »

Avait il espéré quand il entendit une voix familière lui adresser :

- « Hey salut »

Aurélien jette un rapide coup d'œil vers Guillaume qui l'observait depuis l'entrée du salon, une tasse de café à la main, les yeux tirés de fatigue, les cheveux en pagailles et..

Le plus jeune se cacha immédiatement sous sa couette en s'apercevant que le plus vieux était en caleçon

-« Je te vois toujours hein orel »se moqua Guillaume gentiment

-« Non tu me vois pas » répondit-il embarrassé

« Mais qu'elle est donc cette masse informe recouverte d'une couverture sur mon canapé ? » faisait mine de s'interroger l'homme au bonnet en s'approchant.

« Alors déjà la masse informe elle t'emmerde et ensuite apporte lui un café »

« Hum? » insista le plus vieux en attendant le mot magique.

« S'il te plaît Guillaume » ajouta la voix étouffée sous la couette

Le prié s'éloigna quelques instant puis revient une tasse de café fumante à la main

Aurélien se redressa et le laissa s'asseoir à ses côtés.

« On fait quoi ce matin ?» lui demanda t'il pour rompre le blanc qui règnait dans la pièce.

« Heu chepa mais il est 15h »

Le silence s'installa de nouveaux entre eux, Aurélien pouvait sentir la respiration de son ami à ses côtés et il en tremblait.

Guillaume se tourna soudainement vers lui et lui prit la main.

Au contact de leurs peaux le plus jeune frissonnait, les souvenirs de la veille l'envahissaient alors qu'il tentait de ne rien laisser paraître.

«  Dit tu te souviens toi de hier ? » lui avait demandé le basané en serrant fortement sa main dans les sienne, le regard suppliant.

Il sentait Guillaume appuyer sur ses phalanges, comme si il voulait s'accrocher désespérément à lui en attente d'une réponse.
Milles questions se bousculaient dans l'esprit d'Aurélien qui baissait les yeux pour éviter ceux de l'autre. Son corps entier lui brûlait, il ne savait pas, il je savait plus. Puis il lâcha finalement sans même se rendre compte qu'il avait parlé :

« Non, je ne me souviens plus de rien »

Guillaume lâcha sa main qui retomba sur ses genoux et se décala un peu sur le canapé puis dit la gorge nouée :

« Moi non plus, je ne me souviens de rien »

OrelXGringe-EnsembleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant