Chapitre 5

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29 décembre 1997

Severus passa le portail du Manoir Malfoy, le visage fermé, sa cape noire claquant sur ses pas. D'un pas raide et discipliné, il monta jusqu'à l'étage. Il arriva dans la salle réservée aux réunions avec le Seigneur des Ténèbres. C'était autrefois une salle à manger avec une longue table en bois verni. Le Lord avait décidé de se débarrasser du meuble et avait fait installer un trône face à la cheminée, à l'autre bout de la pièce. Cela laissait une place relative pour que ses fidèles -seul les plus qualifiés avait cette chance- viennent se prosterner à ses pieds.

Quand Severus arriva dans la salle du trône et qu'il s'agenouilla devant son Maître, il remarqua qu'il était seul. Il s'empêcha d'en déduire toute information. Il était seul. C'était un fait. Il ne fallait pas se pencher sur ce que cela pouvait dire pour lui.

« Mon cher Ssseveruss. »

La voix était douce, malgré son sifflement aussi aigu qu'un reptile.

« Le garççon n'a toujours pas été retrouvé. »

Severus sentit la colère gonfler dans son ton. Le Seigneur des Ténèbres n'acceptait pas que Potter ait pu lui filer entre les doigts alors qu'il était à la merci de son serpent qui avait momentanément prit l'apparence de Bathilda Tourdesac.

« J'en suis navré mon Maître. J'ai multiplié mes recherches et fait joué de mes relations mais il semble que Potter se soit volatilisé.

- C'est impossssible ! S'écria-t-il. J'exige que tu le retrouves. 

- Oui, mon Maître. »

Sa prestation n'était visiblement pas suffisante pour calmer la frustration du Lord Noir. Severus fut percuté par un puissant Doloris. Alors même que la douleur faisait hurler ses muscles et saigner son esprit, il se força à rester impassible. Cela dura 5 fois, en tout. À la troisième, les forces de Severus l'avait quitté et il s'était écroulé sur le sol, convulsant misérablement, délesté de toute dignité.

Merlin, qu'est-ce qu'il haïssait Potter et ses manières Gryffondoresques à cet instant. C'était un sentiment foudroyant. Qui lui permettait de ne pas sombrer complètement dans les affres de la douleur.

Finalement, le Seigneur des Ténèbres se résolut à arrêter.

« J'aime ssentir ta haine envers lui Sssseverusss, déclara-t-il, une lueur dangereuse dans le regard. Va, maintenant. Tu as une sssemaine. Ne me déççois pas mon cher Ssseveruss. Ou je peux t'assssurer que notre petite sséance d'aujourd'hui ssera un doux ssouvenir comparé à cce qu'il t'attend ssssi tu échoues. »

Severus voulut répondre mais sa voix refusa d'émettre le moindre son. Il dut mobiliser toutes ses forces pour se remettre debout, occultant son corps qui hurlait et ses membres qui tremblaient.

Severus ne sut jamais comment il trouva la force de parvenir jusqu'à son bureau. La dernière chose dont il se rappelait, c'était d'ouvrir la porte de la pièce, avant que sa vision ne se trouble et qu'un grand froid l'envahisse.

Entendant le retour de Severus, une silhouette sortit de l'ombre. Voyant Severus écroulé à même le sol, inconscient, la personne lança un sortilège de lévitation sur le corps souffrant de Severus et le transporta jusqu'à ses appartements, relié au bureau par une porte cachée dont peu de personnes avaient connaissance. Le sorcier l'allongea sur le canapé, raviva le feu dans la cheminée et s'en alla chercher des potions dans le petit laboratoire de Severus.

D'un geste ferme mas doux, avec la dextérité d'un geste qu'on a exécuté de nombreuses fois, il fit avaler la mixture à Severus. Il débarrassa le sorcier inconscient de sa lourde cape, le laissant en chemise noire simple. Elle semblait soudainement moins terrifiante, la terreur des cachots, sa maigreur et sa fatigue ainsi exposées à la lumière rougeoyante du feu.

Maître TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant