La veille du concours, Clara se sentit extrêmement nerveuse. Pendant les cinq dernières semaines, elle avait travaillé une heure et demi par jour. Comme on était en juin, les profs ne donnaient plus beaucoup de devoirs, permettant à Clara de se concentrer sur le concours.
Elle avait modifié son programme d'entrainement pour se concentrer sur les défauts de Noisette : les combinaisons, les fins de parcours et les obstacles très éloignés.
Sophie, elle aussi invitée à Mamary, essayait par tous les moyens de l'empêcher de s'entrainer : elle volait ses devoirs, l'accusait d'être la cause de tous ses « malheurs » et essayait de lui avoir des retenues.
Heureusement, les prof se désintéressaient complètement de son petit numéro. La prof d'histoire avait même dispensé de devoirs Clara pour qu'elle puisse s'entrainer.
Il était six heures du soir, et Clara préparait ses affaires : des granulés et du foin, de l'argile et des bandes de repos, son kit de pansage, la selle et le filet de Noisette, plus divers équipements, dont des friandises et des guêtres. Clara fit un dernier câlin à sa ponette, qui ne comprenait pas l'agitation de sa cavalière. Au sac qu'elle préparait, Noisette avait compris qu'elles sortaient en concours le lendemain. Mais ça avait au contraire excité la Connemara. Elle adorait les concours, et avait surtout aimé le dernier, quand elle avait fini troisième.
Clara sortit. À contre coeur du pré et se dirigea vers chez elle. Sa mère devait l'aider à faire son sac, car la jeune fille allait passer deux nuits sur un lit de camp dans le van, prêté par le centre équestre local.
« Ma chérie, tu ne prends pas assez de choses, déclara Mme Pinson à sa fille.
- Maman, je ne peux pas prendre beaucoup de choses, répliqua Clara. Je n'ai pas beaucoup de place.
- Mais quand même. Prend un pantalon en plus, et un pull aussi. Finis toute seule, je dois aller préparer tes repas. N'oublie pas la glacière, surtout ! »
Mme Pinson sortit de la chambre, laissant Clara toute seule avec son trac. Celle-ci décida d'aller donner sa ration du soir à Noisette. Comme elle ne s'était pas changé après son entrainement, elle sortit directement et marcha jusqu'au pré.
Noisette l'attendait à la barrière. Noisette l'attendait toujours quand elle venait. La ponette hennit joyeusement en voyant sa cavalière.
« Toi t'es pas stressée » remarqua Clare en lui caressant la tête.
Pour toute réponse, la ponette hennit doucement et avança sa tête.
« Oui, tu vas manger » assura Clara.
Elle alla chercher le seau dans la cabane, consciente que Noisette ne la quittait pas des yeux. Comment Noisette avait-elle pu autant changer en quelques mois à peine ? En mars, la ponette aurait bougé du fond du pré seulement en voyant en seau de granulés. Maintenant, elle passait des heures à coté de la barrière, espérant que Clara vienne la caresser, lui donner des friandises.
Clara réapparaît et rentra dans le pré. Noisette était déjà là, et tenta de voler quelques granulés en introduisant son nez dans le seau.
« Hé, s'esclaffa Clara. Attends un peu ! Tu as si faim que ça ? »
Clara atteignit l'abri et déposa le seau à l'intérieur. Noisette se jette dessus, à croire qu'elle n'avait pas manger depuis des années. Clara dut même la retenir un peu.
Dès que Noisette eut fini les granulés et léché le seau, Clara le reprit, et, accompagné de Noisette, elle fit le chemin du retour.
« À demain ma belle, bonne nuit ! » dit Clara en fermant la barrière.
Noisette hennit en la voyant partir.
VOUS LISEZ
Noisette, une Connemara [TOME 1] [TERMINÉ]
General FictionNoisette est une ponette assez particulière : indomptée, elle supporte mal les humains mais cache au fond d'elle une passion et un don pour le saut d'obstacles. Et ça, seule Clara, 12 ans, Galop 4, l'a compris. À force de patience et de douceur, sau...