Chapitre 9

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Ma soirée avec Kai repasse à vive allure dans ma tête. La soirée où on a picolé comme je ne sais pas comment. Chaque détail me torture l'esprit et je m'éloigne rapidement de Kai, l'esprit totalement embrumé. Ce soir-là, il n'était pas totalement ivre, je m'en rappelle maintenant ! Il m'a emmené chez moi afin que je me reposais je l'ai supplié de rester avec moi en prétextant que j'ai peur dormir seule. Ah, mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond dans ma tête ?! C'est moi la forceuse dans cette histoire.

— Un problème Clara ? Tu es toute pâle...

– Je... je vais bien. Je vais te laisser avec tes occupations...

Après tout, tous les mafieux sont aveuglés par les femmes. Mon père est la preuve qu'une femme ne lui suffit pas à regarder.

– J'ai rien avoir avec tout ça. Tu vois ce type ? Je devais lui rencontrer concernant l'attaque au mariage d'Owen. Il s'avère que ce gars a plusieurs oreilles au sein de Yakuzas, m'explique-t-il en pointant de loin un gars vêtu en noir.

Un grand soulagement apaise mon cœur et je hoche simplement la tête.

– Et tu ne pouvais pas le rencontrer...

– Non. Ce gars n'est pas facile d'accès donc je profite ce soir pour le parler.  Tu es venu pourquoi, du coup ?

Son regard sombre attend une réponse et je racle ma gorge en balayant d'un regard furtif la pièce en cherchant une réponse convaincante.

– Eh bien, je voulais vérifier si tu fais bien ton travail. J'espère que t'avances rapidement sur les recherches, dis-je, gênée par cette ambiance.

– J'avance plus car tu ne veux pas donner plus de détails. Comment faire des recherches avec peu d'informations ? Un nom ne suffit pas et tu m'as dit que tu veux gérer le cas de Jung toi-même.

Je tique, suis-je obligée de lui dire tout mon secret ? Je voulais à tout prix rester discrète et dévoiler peu d'informations sur cet assassinat...

– Je vais te laisser. Je te dirai plus tard.

Je ne lui laisse pas de temps de répliquer et m'éloigne de lui. Le rouge aux joues, je décide de rester pour encore quelques heures à cette soirée et je rentre chez moi dans les alentours de une heure du matin. Quand je me sèche les cheveux, la scène de l'autre fois me hante encore l'esprit et je frappe le haut de mon front, totalement honteuse. Comment je vais faire face à Kai demain ? Oh mon Dieu, j'ai tellement honte...

Le lendemain, après une rude conversation téléphonique avec Bella, je pars à mon entrepôt et travaille sans regarder l'heure mais à un certain moment, je me perds sur mon ordinateur et Ae-Cha s'accoste près de moi avant de pousser des exclamations.

— Woaw, c'est donc ça qui t'occupe pendant tes heures perdues ? Pourquoi tu n'as pas voulue te reconvertir en architecte ? me demande-t-elle en examinant ma maquette sur l'écran.

— C'est vrai quand j'étais plus jeune, j'aimais dessiner des grandes villas mais je suis habituée à avoir une vie compliquée. Me reconvertir à une vie normale me parait trop simple pour moi.

— Ça te dirais de construire une maison pour moi ? Un jour, tu construiras ta maison, dis-moi ? Tu ne dois pas laisser ce talent de côté.

— Ae-Cha, tu es une nomade. Te construire une maison te servira à rien et quant à moi, je construirai la mienne quand j'aurai fondée une famille, autrement dit jamais, dis- je avant de fermer mon ordinateur.

Une moue triste apparaît sur son visage mais j'ignore en prenant mon téléphone et ouvrir les messages d'Owen. Aujourd'hui, il part faire ses noces avec sa femme aux Maldives et il ne manque pas de se la péter par message. Je secoue ma tête et encore une fois, mon père me téléphone.

LEGACYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant