Épilogue

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«Etre heureux ne signifie pas que tout est parfait.
Cela signifie que vous avez décidé
de regarder au-delà des imperfections. » Aristote

Voici la citation qui hante mon être depuis deux jours. Je l'ai trouvé dans un des bouquins de Kai et ça m'impressionne que cet homme est tout le contraire de son apparence. Derrière ses tatouages qui lui couvre  les bras et le dos et son air froid comme la Sibérie, Kai est doux avec moi. Et ça me plaît beaucoup.

Je l'observe de loin en train de discuter avec sa tante et l'odeur du poisson cru me rappelle une énième fois que la prochaine fois je n'écouterais plus jamais Kai.

Cet endroit est terrible.

Je pousse un soupir presque désolé avant de m'éloigner d'eux pour me promener au bord de la mer. Deux semaines se sont passées et mes pensées deviennent un peu plus clairs dans mon esprit. Je n'arrive toujours pas à croire de tout ce qu'il s'est passé en Colombie et je ne sais toujours pas si je m'en veux d'avoir tué ma soeur ou non.

Tout ce reproduit et malheureusement j'ai bien l'impression que c'est une malédiction familial. Mon père a tué son frère et moi je tue ma soeur.

À vrai dire j'ai toujours voulu éviter d'en arriver à ce stade mais quand ces mots ont franchi de ses lèvres, je voulais à tout prix couler son sang et la voir mourir sous mes yeux.

« Oui, c'est moi. C'est bien ta petite soeur qui a buté la prunelle de tes yeux. »

Je ferme mes yeux et serre mes poings. Ces mots me font toujours autant d'effet. Je pose mes fesses brutalement sur le sable chaud et croise mes jambes avant d'observer l'horizon.

Après tout, Kai a raison.

J'ai eu ce que je souhaitais et j'avais conscience que tuer Ivy ne ramènera pas Tara à la vie. Tout ça c'était pour une histoire de vengeance.

Tara fait partie de mon passé et je dois l'accepter. Même si ça me paraît dure comme étape je sais que je peux compter sur Kai.

Mon avenir c'est lui et je ne veux pas le perdre.

– J'ai cru pendant un moment que tu t'es enfui d'ici.

Je lève mon regard et sourit à Kai qui s'installe près de moi.

– J'ai pensé mais je suis dit que ça ne va pas te plaire... Je me sentais de trop chez ta tante.

– Tu la détestes encore ?

– Non mais je la porte pas dans mon cœur. Si elle a toujours sa peur de l'étranger je doute fort si on pourra discuter dans la même pièce. Elle m'évite depuis que je suis ici, je lui dis d'un air las.

J'ai oublié que sa tante vivait ici et qu'elle a peur de moi. Peur parce que je ne suis pas dans les critères physiques d'une coréenne. Je ne suis juste une étrangère qui a la peau basanée, grosse dans la norme coréenne et qui ai des yeux gris chelou. Ça me désole ce genre de comportement.

– J'espère dans le futur vous allez vous entendre, soupire Kai. Ça me tient à cœur.

Je roule des yeux.

– D'ailleurs tu as fini à régler tes petites choses ? je lui demande en faisant les guillemets avec mes doigts. On repart quand ?

Il sourit crispé et pivote sa tête.

– Oui, j'ai terminé et on peut repartir dès aujourd'hui si tu souhaites. Mais toi, tu sens mieux avec ces jours de repos ?

– Beaucoup mieux. J'ai pris le temps de me focaliser et faire le tri dans mes pensées. On va dire... on va dire que je suis prête aller de l'avant et j'aurai besoin de ton aide si un jour je veux abandonner.

LEGACYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant