Chapitre 17

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– Dis quelque chose, Clara. Tout et n'importe quoi, supplie Kai devant mon silence assourdissant.

Je ris nerveusement et tourne ma tête vers cette interminable mer. J'ai ni la force et ni la volonté de remettre ce sujet sur le tapis. Pour l'instant, je veux juste... profiter du paysage.

Vas-y, cherche une excuse...

– Je suis contente que tu t'es rétabli Kai. Ce jour-là tu étais comme un animal blessé. Caché derrière les buissons et gisant de ton sang, tu as vraiment de la chance que je suis passée par là.

Je laisse échapper un soupir et me lève en époussetant mon pantalon. Je poursuis :

– Peut-être c'est le destin qui a voulu qu'on se retrouve à nouveau. Je crois au destin, pour ma part.

– Oui, c'est probablement le destin.

Il se lève à son tour et un malaise s'installe entre nous avant que je lui propose qu'on aille manger. Une fois le repas servis, la télé nous annonce que la route est enfin débloquée et qu'on peut enfin repartir chez nous. Cette annonce est la meilleure nouvelle qu'on puisse me faire.

– Je crois qu'une fois de retour à Séoul, on fera comme si rien s'était passé, souffle Kai en jouant dans ses nouilles.

Je hausse un sourcil, interloquée.

– Pourquoi tu dis ça ?

– Enfin, je dis ça pour toi comme tu as installé ce fameuse limite. On l'a violé plusieurs fois et...

– Kai, je t'arrête tout de suite car rien ne s'est passé. Je t'ai sûrement aidé pour ta peur et tu m'a révélé que notre première rencontre date il y a deux ans mais tout ça c'est sans importance. On est collègue et je suis dans l'obligation de t'aider si tu en as besoin.

Kai me mire avec ses yeux sombres et son visage se s'assombrit tout d'un coup. De la sauce est entre ses lèvres et je m'apprête à l'essuyer avec mon mouchoir mais Kai attrape ma main en pleine action.

– Tu as de la sau...sauce, je bredouille avant qu'il arrache sèchement mon mouchoir.

– Je peux le faire tout seul. Aller viens, il est temps retourner chez nous, crache-t-il en essuyant sa bouche.

Il se lève brusquement avant de s'en aller avec ses pas lourds qui font trembler le parquet.

Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Après tout, je lui ai dis la strictement vérité et on dirait il n'a pas apprécié. Peu importe, il est trop susceptible.

Comme la trafic est fluide, Kai ne se prive pas d'accélérer jusqu'à atteindre les deux ans kilomètres par heure. Je sais qu'il est contrarié contre quelque chose et même si il me dit qu'il va bien, son visage le dénonce. Ça fait pas très longtemps qu'on se connaît mais son petit froncement de sourcil et ses mains qui se serrent sur son volant me disent clairement que j'ai fait une gaffe.

Seigneur Dieu, je réfléchis encore et encore jusqu'à une ampoule éclaire le peu de neurones qu'il me reste.

Si j'étais à sa place et qu'on m'aurait dit la même chose, ce n'est pas sûr que j'apprécierais venant... d'une personne qui m'aime. Quoi ?

Attendez, Kai m'aime ? Non, je pense qu'il est tout simplement susceptible...

Nous arrivons à la capitale et Kai me dépose devant mon immeuble. Je sors de ma voiture en lui lançant une bonne journée avant de me précipiter jusqu'à mon appartement. Une fois que je pose mon pied dans mon petit cocon, un soulagement immense apaise mes épaules et je décide de prendre un bain avant d'avertir Ae-Cha que je suis de retour chez moi.

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