Chapitre 20

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Nous nous fixons sans rien dire. Même si son regard a un côté hypnotisant, mon âme n'est pas apaisé et je tente de m'éloigner de lui mais Kai me serre plus fort entre ses bras.

Le cœur battant à la chamade, mes idées ne sont pas claires et je perds tous mes moyens dans ce regard obscur. Je parviens à lui demander avec une voix peu sûre de moi :

– Pourquoi tu fais ça ?

Il reste longtemps silencieux toujours en m'observant et cela m'angoisse de plus en plus. Je n'ai ni le courage de me débattre ni le courage de lui adresser une énième fois la parole. Tout d'un coup, comme si le bon Dieu lui a chuchoté à l'oreille, Kai me lâche brusquement et j'ai failli tomber si je me suis pas rattrapée grâce à l'étagère.

– Je ne voulais pas que tu voies tout de suite le croquis, se justifie-t-il rapidement.

Devant mon air confus, il rajoute maladroitement :

– Je dois avant tout le peindre et ensuite je te montrerai. Et si, tu te rinces le visage ? Ne t'inquiète pas,  je rigolais pour la peinture. Ça s'enlève facilement sous l'eau.

– Je vais me rincer le visage et je vais retourner chez moi.

– Tu ne souhaites pas passer la nuit ici ? Si tu pars, tu vas prendre deux heures avant de retourner chez toi et en plus, il commence à faire nuit.

Mais à quoi il joue ? Il joue à un jeu énervant avec moi et j'avoue je me perds avec lui. Ses actions ne s'accordent pas avec ses mots, enfin Kai est un vrai pêle-mêle et j'arrive pas voir le jour avec lui. Il y a quelques instant, il me tenait dans ses bras en prétextant qu'il faut absolument que je ne vois pas son dessin et là il me propose de dormir chez lui ?

Qu'est-ce qu'il fabrique avec mon coeur ? Et pourquoi je me sens si flageole avec lui ?

– Je crois pas, non. La meilleure chose que je puisse faire c'est retourner chez moi, j'affirme fermement.

Il hoche lentement la tête et je pars rincer mon visage de cette peinture bleue et de prendre mes affaires et partir mais il me retient à la dernière minute.

Mon pauvre organe vitale ne va jamais survivre s'il continue à jouer au chat et à la souris.

– Reste, je t'en prie.

– Et pourquoi je ferai ça, Kai ? J'ai passé une dure journée et j'en ai eu plus qu'assez avec toi, je m'emporte en le poussant loin de moi.

– Si tu me laissais m'exprimer...

– Non, putain ! Ta présence m'énerve ! J'ai l'impression d'être ta balle d'anti-stress et je subis toutes tes indécisions. Tu te rends même pas compte à quel point tu me rends folle et c'est mon pauvre coeur qui en souffre !

Il me fixe, incrédule et je décide de m'en aller, les joues rouges de colère. Bordel, j'étais tellement en colère que je me suis même pas rendue compte que j'ai tout déballer dans ma langue natal, l'espagnol.

Dieu merci, il ne comprend aucun mot en espagnol sinon je pense pas qu'on aurait mis un terme à notre discussion.

J'entre furieusement dans ma voiture et claque colériquement la portière. Je prends un grand souffle, les sourcils toujours froncés.

Respire Clara.... Inspire.... Expire.

Je répète cet exercice plusieurs fois avant de retrouver un semblant de paix intérieur. Je prends mon téléphone et consulte les dernières nouvelles avant qu'un détail m'attire l'attention.

Un mauvais temps s'annonce pour Séoul et selon les infos, il y aura de l'orage et des averses pour toute la nuit.

Encore une fois.

LEGACYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant