MIROIR DU MONDE: De l'autre côté du miroir.

XIII

Une dizaine d'heure ne s'était même pas encore écoulée, pourtant l'adolescente avait l'impression d'avoir passé des jours voire même des nuits entières dans cet endroit qu'elle détestait tant. Elle avait été enfermée contre son gré dans cette cellule aux barreaux épais et n'avait aucun plan pour se sortir de ce pétrin.

Exténuée à force de demander de l'aide qui n'arrivera jamais, Daenara se laissa glisser contre le mur de sa prison qui d'après elle deviendra sans doute sa nouvelle maison. Nouvelle maison, jusqu'au jour de son exécution. Abattu par sa solitude et ainsi que sa détresse, elle se mit à ressasser dans son esprit la raison aussi stupide soit-elle qui l'avait conduit au milieu de ce trou pourrie.

Il avait suffi qu'elle prononce son prénom pour contrarier toute l'assemblée dans laquelle elle se trouvait. Aussi tôt que ce mot à sept lettres fut prononcé, elle s'était retrouvée encerclée par des elfes. Mais pas n'importe lesquels. Grâce à leur carrure, ces créatures se démarquaient des autres de leur espèce. Ils possédaient des muscles épais et comme des soldats de l'antiquité, étaient armés de lances, flèches et arbalètes.

Ce n'était pas faute d'avoir essayé de se débattre pour sa liberté et sa survie mais il fallait avouer que devant un village de créatures bénis par la nature, elle ne pouvait rien.

Maintenant, notre héroïne à la peau mate se retrouvait là, seule, assise dans la pénombre telle la prisonnière qu'elle était.

Lorsqu'elle y repensait, tout ceci avait commencé après sa rencontre avec l'elfe Avidiya. Si seulement elle n'avait pas commis cette erreur qui était de lui venir en aide, c'est sûr, elle n'en serait pas là actuellement. Mais son sens de la justice avait prit possession d'elle et elle avait agit sans réfléchir aux conséquences.

« Non Danenara, tu ne dois pas penser à de telles choses. Sans cette fille, tu serais probablement morte à cet instant, c'est elle qui t'a rétabli de tes blessures et remis sur pieds. Elle avait tout simplement pensé bien faire en l'emmenant ici. Rien n'est de sa faute. » pensait l'adolescente.

Les yeux rivés en direction du sol, une larme échappa au contrôle de Daenara. Son cœur se serrait à tel point qu'elle avait désormais du mal à respirer. Elle ne savait quoi faire, elle s'était mise dans une situation embarrassante qui lui laissait la sombre impression qu'elle ne s'en sortirait jamais. Lorsque ses pensées se tournèrent en direction de ces personnes qu'elle avait abandonnées sur sa terre natale afin de mener à bien cette quête, des réflexions sombres prirent possession de son esprit. Le temps lui était compté, elle savait que chaque jour qui passait, des gens périssaient. Elle était leur unique espoir, cette fleur était l'unique chance pour ces gens de retrouver un jour ne serait-ce qu'un semblant de sourire. Mais malheureusement, cela ne pourrait être possible, du moins, pas temps qu'elle restait enfermée dans ce lieu misérable.

Pourtant, comme pour lui donner une lueur d'espoir, un bruissement se fît entendre non loin. Là où on pouvait à peine apercevoir la lumière de la douce lune, des sons étranges se succédèrent. L'adolescente s'éloigna de la seule ouverture qu'elle avait dans cette prison  pour avoir une plus grande vue sur ce qui se passait à l'extérieur. Mais malheureusement, tout ce qu'elle ne pouvait voir n'était qu'un astre rond aux lueurs bleuâtres qui dominait le ciel.

Lorsque des bruits de pas s'avançaient de cette petite ouvertures qui était à quelques mètres au dessus de sa tête, la brune sentit son cœur se serrer. Elle ne savait quoi faire. Étaient-ils enfin venus pour en finir avec elle ? Si c'était réellement le cas, ils seraient passés par la porte d'entrée et non par cette petite ouverture qui lui servait de fenêtre.

Était-ce l'un des elfes villageois qui avait décidé de faire lui-même le travail sans attendre l'ordre de la reine ? Elle n'en savait rien.

Tout ce qu'elle savait à cet instant était qu'elle avait failli à sa mission et que son peuple périra par sa faute.