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Le lendemain matin, Anna avait dû maquiller ses yeux avec beaucoup d'anticernes. Et parce que June ne l'aurait jamais laissé sortie de sa maison habiller d'un pantalon informe et d'une chemise, elle portait ce matin-là une jupe blanche étroite qui lui arrivait aux genoux, et un chemisier vert. Son amie l'avait convaincu de lâcher ses cheveux et de mettre un rouge à lèvres corail, illuminant ses lèvres pulpeuses.

— Au moins comme ça, impossible de deviner que tu as le cœur briser, assura June en regardant son chef d'œuvre. Elle est comment ?

— Jolie, répondit Charlie en souriant.

— Merci de me remonter le moral, sourit Anna en prenant son sac à main.

— En route.

A cause d'un embouteillage, il leur fallut plus de temps pour atteindre l'entreprise. Cela permis à Anna de mieux se préparer pour affronter Drike. Mais ils arrivèrent au même moment que lui, et durent prendre l'ascenseur ensemble.

— Bonsoir Drike, lança Charlie, comme Anna refusait de faire le premier pas.

— Bonsoir vous deux, répondit-il en leur adressant un signe de tête bref.

Anna avait plusieurs fois jeté des coups d'œils-de-pie désespérer à Charlie, qui lui répondait, à travers des clins d'œil, de garder son calme. Mais comment pouvait-elle garder son calme alors que l'odeur du parfum de Drike lui parvenait ? Comment pouvait-elle tenir la tête froide alors qu'il n'avait pas daigner lui adresser un regard ?

Lorsqu'ils arrivèrent à leur étage, Charlie leur souhaita une bonne journée, et à Anna, un discret « Bonne chance » auquel elle répondit en écarquillant les yeux.

Drike l'avait devancé — bien sûr, il n'avait aucune raison de l'attendre — et elle put le regarder à loisir. Aurait-elle le courage d'aller le voir ? Et surtout, de lui dire se quelle ressentait ? se demanda-t-elle en sortant la clé de la porte. Ils étaient à présent chacun devant la leur, et pendant qu'ils l'ouvrait, s'efforçaient de ne pas se regarder. Anna pouvait sentir la tension qui émanait de Drike. Leurs portes s'ouvrirent et se refermèrent au même moment derrière eux et Anna s'y adossa, le souffle lourd, avant qu'un petit rire lui échappe.

Le travail ne manquait pas aujourd'hui et elle travailla sans relâche. Mais elle n'oubliait pas ce qu'elle avait à faire.

Voilà pourquoi, à quelques minutes de la pause, elle paniquait. Il fallait qu'elle aille parler à Drike. Si elle ne le faisait pas maintenant, jamais elle n'aurait le courage. Comme si June avait lu dans ses pensées, son portable vibra sur la table.

« Il est resté à l'hôpital durant tout le temps que tu y es restée. Drike Ivanovitch est raide dingue de toi, alors arrête de le faire souffrir et va lui parler. »

Anna relu plusieurs fois le message de June, choquée d'apprendre cette nouvelle. Il était resté à l'hôpital ? Mais pourquoi ne l'avait-on rien dit ? Pourquoi le lui avait-il caché ?

« Pourquoi me l'avez-vous caché ? »

« Lève-toi de ton fauteuil et va le lui demander. » répliqua June.

Anna sourit et se décida à aller le voir. Mais au lieux de frapper, elle resta plantée là comme si la porte allait s'ouvrir toute seule.

— Anna ?

Drike n'était même pas dans son bureau ! La jeune femme se retourna brusquement. Qu'il la surprenne à sa porte en train de danser sur ses pieds, n'était en rien ce qu'elle s'était imaginée.

— Il faut que tu arrêtes de sursauter comme ça, dit-il en s'avançant vers elle. Tu voulais me voir ?

— Euh... non, répondit-elle avant de se diriger vers son bureau à grands pas.

Vengeance d'une amoureuse ≈Terminée ≈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant