Vengeance d'une amoureuse ≈Terminée ≈

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Octobre 2021, New York

- Si tu continues, je n'arriverai jamais à mettre ce nœud, protesta Anna en défaisant le nœud pour la deuxième fois.

- Ce n'est pas ma faute. J'ai les mains toutes moites.

Anna sourit et prit la main de son père avec compassion.

- C'est normal que tu sois stressé, mais ta future femme doit l'être encore plus. Comment comptez-vous vous marié si vous n'arrivez même pas à aller jusqu'à l'hôtel ?

En entendant parler d'Isabelle, son père recouvra aussitôt son énergie et son calme.

- Avec tout le mal que je me suis donnée, hors de question que ce mariage soit un désastre.

- Merci de me l'avoir ramené. Si je n'étais pas aussi têtu, elle ne serait pas partie, et si je ne t'avais pas, je ne l'aurais certainement plus jamais revu, souffla-t-il en portant sa main à ses lèvres.

- Que ne ferais-je pas pour mon papa adorer ?

Il l'attira à lui et la serra dans ses bras en lui caressant ses cheveux coupé cour. Anna se rappelait encore le jour où elle avait décidé de couper sa longue chevelure.

C'était quelques jours après qu'ils se soient installés à New-York. Alors qu'elle se promenait pour prendre ses marques dans cette grande ville, elle avait aperçu un salon de coiffure et y est entrée sans réfléchir. Malgré les protestations du coiffeur sur le fait qu'elle avait des cheveux magnifiques, elle avait insisté pour les couper jusque dans le cou, et avait opté pour une frange qui lui mangeait les yeux.

Lorsqu'elle était rentrée, son père avait été abasourdi. Il lui avait fallu quelques mois pour accepter la décision de sa fille de ne jamais laisser repousser sa crinière. Quatre ans plus tard, il avait rencontré Isabelle, une femme charmante qui plaisait au premier regard. Mais malgré l'attirance qu'il avait visiblement pour la jeune femme, il avait nié ses sentiments durant trois longues années. Dépité, la jeune femme était retournée dans son pays natal, en Afrique du sud et Anna avait dû prendre le premier avion en partance pour la convaincre de revenir. Grace à son esprit de persuasion, son père l'épouserait dans quelques heures.

- Je suis vraiment contente pour toi papa. Tu mérites tout le bonheur du monde et je sais qu'elle te le rendra.

- Il m'a fallu du temps pour comprendre que je pouvais refaire ma vie, sans toutefois rompre ma promesse d'aimer ta mère jusqu'à la fin de ma vie. J'ai de la chance d'avoir rencontré Isabelle. Elle m'apporte autant que ta mère m'a apporté et je suis heureux que vous vous entendez si bien toute les deux.

- Moi aussi. Cela faisait longtemps que j'attends ce moment. Alors papa, on finit ce nœud et on se met en route pour l'Église. Il ne faudrait surtout pas qu'Isabelle vienne avant toi.

Lorsqu'ils furent enfin prêts, ils se dirigèrent vers la voiture qu'ils avaient louée pour l'occasion. En voyant son père se diriger vers le siège conducteur, Anna le retint.

- Je ne vais certainement pas te laisser conduire dans ton état, protesta-t-elle en lui prenant les clés des mains. Tu es trop stressé pour conduire, tu risques de nous causer un accident.

- Je n'aime pas te voir conduire, tu le sais bien. Tous ces accidents de route...

- A 26 ans tu ne crois pas que je suis assez grande ? soupira Anna en entrant la voiture.

Arrivé devant l'église, son père se tortillait tellement les doigts qu'Anna les saisit dans le tiennes.

- J'espère que tu ne vas pas t'évanouir ? s'enquit-elle.
Il secoua la tête, prit une profonde inspiration et sorti de la voiture.