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Ce fut le clic de son téléphone portable qui la réveilla. Anna s'immergea de son sommeil peu profond et cligna des yeux avant de tendre une main paresseuse sur la petite table de nuit où reposait l'appareil. Elle se força à se rappeler à qui appartenait ce numéro. Puis elle se souvint que Maria avait dit que Drike avait appelé pendant qu'elle dormait. Elle fronça les sourcils et réfléchit. De quoi voulait-il lui parler à cette heure de la nuit ? Il était 3h du matin, et après la journée qu'il avait eue, il devait être tombé de sommeil.

— Allo ?

Une respiration hachée lui parvint, et le cœur d'Anna fit une embardé. Elle se rappela la respiration saccadée de Drike au moment où il se penchait sur son sein...

Anna sentit ceux-ci se dresser imperceptiblement, et leur contact contre sa chemise de nuit en coton fût douloureux.

— Anna ? C'est Drike à l'appareil.

Trop profonde, remarqua-t-elle en s'efforçant à respirer normalement. Prenant une profonde inspiration, elle régula sa respiration.

— Oui ? Il y a un problème ?

Sa voix était claire, constata-t-elle avec soulagement.

— Tu ne dors pas ? demanda Drike.

— Tu m'as réveillé. 

— Désolé.

Un silence s'installa et elle eut envie de raccrocher pour arrêter de sentir son cœur battre aussi fort. Elle avait 26 ans. Elle n'était plus une gamine, enfin ! Elle pouvait aisément répondre à l'appel d'un homme détestable sans pour autant sentir tous ses membres s'échauffer. Qu'importait les sentiments qui l'assaillaient. « Tout ce que je veux de lui, c'est qu'il souffre comme j'ai souffert » se dit-elle avec fermeté.

— Que me-veux-tu Drike ? demanda-t-elle plus strictement.

— Mes parents donnent une réception à la maison...

— Non.

— Non ?

— Je sais ce que tu vas dire. Que ta mère m'a invité à me joindre à votre table ?

— Oui...

— En tant que qui ? Que leur as-tu raconté ?

— Elle a fait ses déductions toute seule...

Anna failli s'étrangler. Ses déductions ? Drike parlait-il vraiment comme s'ils étaient un couple ? Elle avait peine à le croire. Il voulait donc vraiment d'elle. Elle était sur la bonne voie.

— Anna, tu m'écoutes ?

— Oui...

— Tu viendras ?

— Tu veux que je vienne ?

— Sinon je ne serai pas au téléphone à 3h du matin à te le demander. Oui, je veux que tu sois à notre table.

— Alors j'y serai.

— Attend.

— Oui ?

— Tu arrives à trouver le sommeil ? Parce que moi non.

— Je dormais comme un bébé jusqu'à ce que tu appelles, répondit-elle.

— Je n'arrête pas de penser à ce qui s'est passé hier, affirma Drike.

— Je viendrai manger chez toi ce soir et non couché avec toi, Drike. Je te préviens.

— Un homme prévenu en vaut deux. Toutefois, je n'essaye pas de te convaincre de te mettre dans mon lit, Anna. Je veux juste passer plus de temps avec toi et je veux qu'on arrête de se prendre la tête.

Vengeance d'une amoureuse ≈Terminée ≈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant