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Ce fut le son de son alarme qui la tira de sommeil. Anna l'éteignit en grognant et se leva en enfouissant ses pieds dans ses babouches. Le week-end avait été terrible et à présent, il fallait retourner à la vie réelle. Rien que de pensé à la journée qui l'attendait, elle avait envie de se recoucher.

Au boulot, les choses étaient dans un état peu normal depuis que l'entreprise avait dut faire face à des plaintes de la part d'un client, et cerise sur le gâteau, son ami et patron Ryder McAllen avec qui elle avait travaillé pendant trois ans avait perdu la vie après des semaines passer à l'hôpital. Depuis, c'était Marc qui dirigeait l'entreprise - enfin, essayait.

Anna avait surtout marre des réunions incessantes qu'il organisait. Et ce matin, elle aurait de nouveau droit à ses discours.

Après une longue douche qui la réveilla totalement, elle choisit pour vêtement un pantalon moulant et un débardeur blanc que rejoignit un blazer noir. Tout en se chaussant de ses escarpins, elle s'assura qu'elle n'était pas en retard. Un dernier coup d'œil dans le miroir la rassura sur son état de fatigue et elle sortit de son appartement en saisissant ses clés au passage. En voyant sa pauvre Nissan, la jeune femme eut une aire désolée. La voiture mériterait bien un coup de neuf.

Arriver à l'entreprise, elle prit une profonde inspiration en songeant à la réunion qui l'attendait. Un coup porter à la vitre de sa voiture la fit sursauter, et elle se tourna vers le fouteur de trouble en lui lançant un regard de reproche.

— Tu m'as fait peur ! protesta-t-elle.

— Désolé, mais tu tardais à sortir. Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Charlie Brown en l'embrassant sur la joue.

Avec ses cheveux bruns, ses yeux bleus dotés de longs cils qui tombaient sur sa joue lorsqu'il clignait des paupières, Anna l'avait trouvé trop séduisant pour lui faire confiance quand June les avaient présentés. Cependant, lorsqu'elle avait compris qu'il aimait sincèrement son amie, Anna était revenue à de meilleurs sentiment.

Charlie avait définitivement gagné son cœur lorsqu'il l'avait aidé à obtenir un entretien à McKinley House. Depuis, ils étaient meilleur amis. Anna sortit son attaché case et son sac à main.

— Donne je te garde ça.

— Merci. La réunion est pour quelle heure exactement ?

Il regarda sa montre.

— Dans deux heures. C'est bien dommage que Ryder ne soit plus là.

Ces imbéciles ne font que des réunions. C'est vraiment embêtant ! Et dire que la situation de l'entreprise ne change même pas.

Anna approuva d'un hochement de tête.

— June t'a dit qu'elle partait en voyage ? Demanda-t-il en déposant l'attaché case sur la table d'Anna.

— Oui. Et ne fait pas cette tête. Ce n'est que pour quelques temps.

— Elle n'est revenue qu'il y a une semaine et elle repart déjà. Nous passons trop peu de temps ensemble.

— Elle ne changera de boulot pour rien au monde, tu le sais. Son travail est toute sa vie, mais elle aurait souhaité avoir plus de temps à passer avec toi. Ce sont les risques du métier.

— Je sais, mais ça m'embête. Toi et moi sommes encore plus proche, tu ne trouves pas ça étrange ?

— Tu sembles oublier qu'on travaille ensemble et qu'on n'a pas vraiment le choix que de se voir tous les jours, répliqua Anna en soulevant un sourcil moqueur. Si je n'étais pas l'amie de June, oui j'aurais trouvé ça étrange.

— Bon très bien tu as raison. Mais n'empêche, c'est ma petite amie et on se voie si rarement.

— Après ce voyage June sera libre pendant au moins deux mois si j'ai bien compris. Vous aurez là l'occasion de rattraper tout le temps perdu. Et puis elle est toujours là non ? Arrête de faire la tête et profite de sa présence.

— Tu es douée pour donner des conseils de couple, alors...

— J'ai un dossier important à finir, le coupa Anna en le poussant vers la porte. Trêve de bavardage.

— On se voit à la réunion, répondit Charlie en riant.

Anna savait déjà là où il voulait en venir. Tous ses proches se plaignaient de ne l'avoir jamais vue fréquenter d'hommes. Pourtant elle avait eu quelques rendez-vous galant, avec bien d'hommes séduisant. Mais cela ne suffisait pas, ils voulaient la voir amoureuse, engagée. C'était quelque chose qu'Anna ne se sentait pas capable de faire.

Mettant de côté ses pensées, elle se focalisa sur le travail qu'elle avait à faire. Quelques heures plus tard, elle se dirigeait vers la salle de réunion.
Après que tout le monde eu prit place, ils discutèrent de l'avancer des projets qui avaient été mis en cours, toujours dans le cadre de la survie de McKinley House. Si les choses continuaient ainsi, ils seront obligés de procédé aux grandes méthodes, le licenciement. Le mot n'était pas sorti, mais tout le monde le compris. Marc Guitterez prit la parole après avoir écouté les protestations.

— L''entreprise a rencontrée quelques difficultés il y a quelques mois comme vous le savez tous, commença-t-il. L'affaire Thompson ne nous a pas été bénéfique, et notre situation économique en a pris un sacré coup.

Anna, qui en avait assez des mêmes plaintes de Marc, échangea un coup d'œil moqueur avec Charlie. Après ça, il ne lui fallut pas longtemps pour s'évader dans son esprit. Elle pensa au mariage de son père, et se sentait fière d'avoir contribué à son bonheur. Elle s'en était toujours voulu de la mort de sa mère et avait longtemps espérer le voir fréquenter d'autres femmes. Son vœu s'était réalisé.

— Comme vous le savez également, notre entreprise dépend de la Dream Corporation depuis cette affaire, et c'est grâce à leur financement que nous pouvons espérer ne pas en venir à ces décisions drastiques qui vous font protester...

« Pourquoi ne pas nous détailler l'historique pendant qu'on y est » pensa Anna en sortant de ses pensées.

— Le PDG de Dream Corporation, Drike Ivanovitch, s'est proposé pour venir relever la barre...

Il s'interrompit sous le cri étranglé que venait de lancer Anna.

— Il y a un problème, Spier ? demanda-t-il en se penchant vers elle d'un air mécontent.

« Drike... Iva... Ivanovitch ? » balbutia Anna en son for intérieur, le cœur battant à un rythme effréné. Ce ne pouvait pas être le même que celui qu'elle connaissait ou du moins avait connue. Il y avait sûrement erreur sur la personne.

— Mademoiselle Spier, puis-je continuer ou avez-vous quelque chose à dire ? répéta Marc d'une voix encore plus froide.

— Non, je n'ai rien à dire, balbutia-t-elle en levant les yeux sur l'homme.

— Donc comme je disais, c'est un grand privilège pour moi que de le recevoir parmi nous. L'avoir à nos côtés constitue une force indispensable. Il est redouté dans le monde des affaires et en apprenant sa présence ici, notre entreprise ne pourra qu'attirer autant d'abeille qu'autrefois.

Déjà, Anna ne suivait plus. Elle se sentait étouffé. Ce devrait être un cauchemar. Oui, elle allait se réveillée et tout irait bien.

— C'est tout pour aujourd'hui. Merci, et bonne semaine à tous.

Oh non, ce n'était pas un rêve mais bien la réalité ! Comment ce faisait-il qu'elle entende parler de Drike Ivanovitch à son boulot, ici à New-York ? Cela faisait des années qu'elle ne l'avait pas vue, et là elle apprenait qu'il viendrait ici, qu'elle serait amenée à le voir chaque jour ? Un malaise la saisie soudain lorsqu'elle pensa qu'il était à New-York, dans la même ville qu'elle.

— Hé, tout va bien ? Tu m'as l'air bien pâle, remarqua Charlie en posant une main sur ses épaules.

Anna secoua vivement la tête et se leva comme une automate.

— Ça va Anna ?

— Je... je ne pense pas. Je ne me sens pas très bien.

— Tu n'es pas malade au moins ? demanda-t-il inquiet.

— Non... non, ne t'en fais pas, répondit-elle d'un air absent en se dirigeant vers son bureau.

Vengeance d'une amoureuse ≈Terminée ≈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant