"Cette histoire me rend malade "

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« Bon Sneazz, qu'est-ce qu'il y a ? Ça fait des semaines que tu as changé, je te reconnais plus, personne ne te reconnaît plus. On est tes potes, on est là pour toi donc balance. »

Sneazz me regarda avec étonnement, un peu perdu. Si il pensait que son changement de comportement était passé inaperçu, il se plantait bien. Il draguait toutes les filles qu'il croisait, il nous évitait, il était souvent de mauvaise humeur et on ne le voyait quasiment plus au studio, comme s'il avait tout arrêté.

« Mec j'ai pas envie d'en parler. »

« Pourtant il va falloir, y a un truc qui va pas et on peut pas te laisser comme ça. » Lui répondit Mekra du tac au tac.

Il baissa la tête, sembla réfléchir puis prit la bière qui était à côté de lui avant de la finir cul sec.

« On sait que tu traînes avec Devika et j'ai pas envie que tu fasses le con avec elle, elle n'a pas besoin de ça. »

« Devika est juste une amie Mekra, elle me fait du bien, elle me change les idées, il ne se passe rien de plus entre nous. »

« On a toujours été là les uns pour les autres Sneazz, ça changera jamais alors dis nous, on est là. » Tenta Idriss.

« Ok mais il va me falloir plus qu'une bière. » Répondit Sneazz.

Mekra sortit un pack plein de bières.

« On avait prévu le coup. »

« C'est juste que... c'est trop compliqué pour moi. »

« On peut tout entendre, on peut essayer de te comprendre mais laisse nous une porte ouverte mec. »

« Vous vous souvenez de Mélanie ? » Nous demanda-t-il.

« La petite brune avec qui tu étais ? »

« Elle oui. Ben ça s'est fini entre nous. C'est la première fois que j'étais aussi amoureux et elle a tout arrêté alors qu'elle disait m'aimer. Elle a ruiné tout ce qui se passait entre nous. »

« Et tu sais pourquoi ? »

« Parce qu'elle est putain d'instable. C'est une fille qui n'a aimé qu'un homme dans sa vie et qui, je pense, l'aimera toujours. Je sais que je suis pas parfait mais j'ai essayé de lui donner le meilleur de moi-même. Au départ ça allait bien, on était plans cul, on passait de beaux moments et puis j'ai fini par tomber amoureux de sa personnalité. C'est une femme enfant attachante, je suis amoureux de chacun de ses mouvements, de son allure, de sa voix, de sa manière de penser. Elle m'a dit qu'elle était attachée à moi elle aussi et je pensais qu'on allait sur une bonne voie. Mais il y a un mois elle a rompu. Elle m'a dit qu'elle ne m'aimait pas, qu'elle n'était pas attachée à moi et qu'elle préférait ne pas m'avoir dans sa vie, sans aucune raison. Sauf que moi je suis juste fou amoureux d'une femme qui ne veut pas de moi et ça me fait câbler. Je sais plus quoi faire, j'arrive pas à l'oublier. »

Je ne trouvais rien à répondre. Je m'y connaissais peu en amour alors je laissais les gars répondre àma place, eux qui avaient déjà eu une histoire. Alors que Fram allait parler, la baie vitrée des frères s'ouvrit sur la petite Devika, son éternel grand sourire accroché à son visage.

« Dev, est-ce que ça te dérange de nous.. » Commença Mekra.

« Elle est au courant les gars. » Annonça Sneazzy.

D'accord. Donc pendant des semaines il a caché son mal être à ses potes depuis toujours mais il a tout dit à une fille qu'il connaissait depuis peu. C'était limite vexant. Devika posa son pack de bières sur la table et s'assit à côté de moi.

« Les gars je sais juste pas quoi faire alors ouais, j'ai peut-être un mode de vie pas super sain en ce moment mais j'ai besoin de ça. Maintenant que vous savez on peut passer à autre chose et faire le barbecue qui était prévu ? »

« Je m'occupe du feu ! » S'exclama Devika.

« Toi Calamity Jane, t'approches même pas le barbecue. » Rigola Idriss.

« Mais.. » Protesta-t-elle.

Les frères se mirent à faire le barbecue pendant que nous entamions les bières. L'ambiance était bonne, tout le monde avait l'air bien, même Sneazz, comme si on lui avait enlevé un petit peu de sa tristesse.

« Quelqu'un peut me dire où sont les toilettes ? » Demanda soudain Devika

« Deen tu lui montres ? Je laisse pas Id tout seul avec le barbecue, ce pyromane là. » Annonça Mek.

Je conduisis Devika jusqu'aux toilettes et alors qu'elle allait entrer, elle me regarda.

« Je me disais que... » Commença-t-elle.

Je ne la laissais pas finir sa phrase et l'embrassais contre le mur. J'en avais envie sur l'instant et elle se montra plutôt réceptive.

« Oh ok. » Finit-elle par dire, un peu surprise.

« J'en avais envie. »

« Moi aussi. »

Honnêtement je crois que c'est ce « moi aussi » qui a démarré l'histoire qui a fini par me détruire mentalement.

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