" Elle était belle elle voulait juste du feu "

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« Qui veut des merguez ? » Demanda Mek en criant.

Devika leva vigoureusement la main et je la regardais en riant ; on aurait dit une enfant à qui on venait de poser une question.

« Fais péter les brochettes plutôt ! » Répondit Sneazz en rigolant.

Ça faisait du bien de le voir rire un peu, ça faisait bien longtemps que je ne l'avais pas vu ainsi. J'étais arrivé chez Mekra depuis une heure et déjà je comprenais ce qui le faisait aller mieux, il parlait. Il ne parlait pas avec nous, il parlait avec Dev', de tout et de rien, de Mélanie, de ses sons, de ses envies. Elle avait réussi à percer sa petite carapace, chose qu'aucun de nous n'étions en moyen de le faire. Quelque part, Devika apaisait Sneazz, le rendait plus serein et le faisait sourire et je ne l'en appréciait que plus. Je comprenais pourquoi, il y a quelques semaines, Mekra l'avait invitée à une de nos soirées, je commençais à comprendre pourquoi il l'aimait bien, pourquoi tous les gars l'aimaient bien. Elle était douce, apaisante, drôle et avait l'air d'être une bonne amie. Je crois que c'est à ce moment là que j'ai réalisé que j'aimerais être son ami, pour avoir toujours cette petite dose de soleil dans les moments sombres.

« Dev ? Tu joues quand la prochaine fois ? » Demanda Haks.

« C'est bientôt fini les gars ! Je suis quasi entièrement libre. J'avoue que j'ai un peu de mal à me faire à ce nouveau rythme de vie. »

« Tu ne devais pas jouer bientôt ? » Demandais-je, quasi sûr qu'elle me l'avait dit.

« Alors si mais finalement ça a été annulé, il y a eu un problème avec la salle. On fera une dernière représentation à Toulon dans 2 semaines donc mon planning s'est bien allégé. »

« Toulon ? Je comptais y aller dans deux semaine aussi. Je vais peut-être dire à ma mère de retourner te voir, elle avait adoré. »

« Oh mais c'est vrai que tes parents sont là-bas. Bah écoute si tu veux je lui réserve une place, elle n'aura rien à payer et je l'emmènerais faire un petit tour dans les coulisses à la fin. »

« Tu ferais ça ? » Souriais-je, étonné par tant de gentillesse.

« Évidemment ! Ça me ferait plaisir ! »

« T'es géniale. Mais sinon les gars on se fait un petit week-end chez mes parents, y a de quoi nous loger, on n'est pas loin de la salle et ça nous permettrait de souffler un peu. » Proposais-je.

A la tête de Moh et Hakim je me rendis compte que je venais d'avoir une bête d'idée. J'envoyais vite fait un message à Idriss et Nek pour leur proposer, certain que ça leur ferait autant de bien qu'à moi.

« Je suis partante ! Je serais sûrement un peu triste de faire ma dernière représentation donc ça me fera du bien de voir un peu de monde. » Annonça Devika.

Je mettais une main discrètement sur la cuisse de Devika qui mit sa main sur la mienne et me fit un petit sourire. Je ressentais une espèce d'attraction envers ce petit soleil et je comptais bien en profiter.

La soirée se passa sous nos rires, c'était vraiment bonne ambiance et quand il fut l'heure de partir je demandais à Devika si elle voulait passer prendre un dernier verre chez moi, chose qu'elle accepta directement. Elle fit un câlin aux gars et nous partîmes à mon appartement. Sur la route nous avons discuté de tout et de rien, comme deux vieux potes et j'aimais clairement cette ambiance sans prise de tête.

Arrivés chez moi je lui proposa un verre mais elle fonça directement sur mes lèvres, ne me laissant pas le temps de réagir.

« J'en ai eu envie toute la soirée. » Murmura-t-elle.

Je l'embrassais à mon tour, c'était agréable. Je l'ai portée jusqu'à ma chambre et je l'ai déshabillée lentement, profitant de chaque parcelle de son corps que je trouvais beau. Elle commença à me mordiller le cou, me faisant la serrer plus fort contre moi.

Ce qui se passa ensuite ne regardait que nous mais je peux assurément vous dire que ce fut très agréable. Alors que nous étions couchés nus, l'un à côté de l'autre, elle se mit debout et me regarda sérieusement.

« Deen ? J'ai un truc à te demander. »

« Dis toujours gamine. »

Même si nous venions de coucher ensemble, de prendre beaucoup de plaisir, elle n'en restait pas moins une gamine à mes yeux.

« Je veux que tu me promettes un truc. »

« Oula, quoi ? »

« Je veux que tu me promettes que quoi qu'il arrive, on restera potes. »

« Je peux te le promettre ça. »

« Je veux une promesse du petit doigt, je ne crois qu'aux promesses du petit doigt. »

Encore une particularité de la jeune indienne que je trouvais attendrissante. Je tendis mon petit doigt pour accrocher le sien.

« Je te promets que quoi qu'il se passe, nous resterons amis avant tout. »

Elle me lâcha un sourire, se coucha à mes côtés et ne tarda pas à s'endormir. A l'époque je ne le savais pas mais je venais de faire la pire promesse, celle que j'aurais du mal à tenir, celle qui me rendra dingue à la fin.

IncendioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant