5. SUPERNOVA

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>Point de vue Tsukiyomi<

Le championnat était terminé et Bakugo avait – à mon grand désespoir – encore gagné cette année.

La première épreuve consistait en un exercice de sauvetage. Je m'étais qualifiée sans difficulté comme toute notre classe, sauf Kaminari qui avait encore une fois abusé de son alter. La seconde épreuve fut plus ardue. Les 40 participants avaient été placés dans une zone urbaine. 16 drapeaux étaient dissimulés et des indices étaient disponibles de-ci de-là pour les retrouver. Pour compliquer la tâche, 5 professeurs jouaient le rôle de vilains. Je réussis à me qualifier tant bien que mal. Sur les 16 élèves restants, nous étions 10 de la section héroïque A et 6 de la section héroïque B.

La dernière épreuve était un tournoi, comme d'habitude. Je me qualifiai jusqu'en demi-finale en battant successivement Shoji et Asui. Midoriya m'ingligea ensuite une défaite sans conteste. Difficile de rivaliser avec son alter qu'il maîtrisait de mieux en mieux, même diminué par son combat en quart contre Todoroki.

Bakugo était arrivé en finale en battant Iida, Kobayashi de la section B et Takahashi. J'avais encouragé Takahashi jusqu'au bout mais je crois que cela avait plus motivé Bakugo à l'écraser qu'autre chose. Oups. J'étais allée rejoindre Takahashi à l'infirmerie pour le réconforter. Sa nature l'empêcha de se morfondre, il était vraiment adorable.

 
 
*** 10 jours plus tard ***

L'été n'était pas encore arrivé mais l'air était déjà étouffant, ce qui me rendait encore plus intolérante aux sautes d'humeur excessives de Bakugo. Déjà plus d'une semaine depuis le championnat mais cela ne l'empêchait pas de fanfaronner encore et toujours. L'humilité ne faisait décidément pas partie de son vocabulaire.

La pause de milieu d'après-midi se terminait et il restait une dizaine de minutes avant la reprise. Je discutais avec Kirishima et Iida de l'actualité. Un groupe de super-villains avait fait irruption la veille et avait détruit tout un quartier de la ville. Les villains n'étaient pas particulièrement forts mais très nombreux. Plusieurs héros professionnels et plusieurs civils furent blessés dont certains très gravement. Le pronostic vital de l'un des héros était d'ailleurs engagé. Mes camarades et moi partagions nos inquiétudes quant à la recrudescence des groupes de villains, heureusement peu organisés.

Bakugo crut bon d'intervenir.

« Arrêtez de vous apitoyer. Un héros incapable de se protéger lui-même et des civils n'a rien d'un vrai héros. »

Iida était visiblement affecté par ce que Bakugo venait de dire. Je me rappelai que son frère avait été grièvement blessé par Stain l'an dernier. Bakugo n'avait-il donc aucune considération pour ses camarades ?

« Sonde ton audience avant de faire de telle déclaration. » lui dis-je.

Il leva les yeux.

« Je me fous bien de votre avis. Et j'ajouterai que pour ce qui est des civils, ce n'est pas parce qu'on n'est pas un héros professionnel qu'on ne doit pas savoir se défendre ».

J'étais excédée par ses propos. Il me touchait au plus profond de moi et j'avais du mal à croire qu'il pensait ce qu'il disait.

Je me levai et balayai la chaise sur laquelle il était assis, il tomba brutalement par terre. Il se releva, enragé. Il m'attrapa par une épaule et me plaqua contre un mur, une main armée sur ma gorge. Mes pieds ne touchaient plus terre que par les pointes. Je commençai à suffoquer. Ses yeux brulaient de rage. Je m'agrippai à son bras, remontai mes genoux pour pousser son torse avec mes pieds. Sa force était trop grande. Je commençais dangereusement à manquer d'air.

Iida, Midoriya et Kirishima s'y étaient mis à trois pour essayer de le faire lâcher. Les autres élèves le sommèrent de me relâcher, Ashido le suppliait, son visage à 10 cm du sien. Il ne sourcillait pas. Je dirais même qu'il n'entendait pas. Mes gestes devinrent désordonnés. Bakugo compris que j'étais sur le point de perdre connaissance et me relâcha brusquement. Je tombai au sol comme un sac.

Ashido s'empressa de me demander comment j'allais. J'haletais lourdement, tentant de remplir mes poumons de l'oxygène qui leur manquait tant.

« Tu es un putain de dégénéré ! » arrivai-je à dire, pantelante.

Bakugo ne répondit pas.

Aizawa-sensei entra alors que j'étais encore au sol.

« Qu'est-ce qui se passe ici ? ».

Il croisa mon regard et fixa la marque rouge qui s'était formée sur mon cou. Il fixa ensuite Bakugo dont les poings étaient serrés.

« Bakugo ! Explique-... »

Je ne le laissai pas finir sa phrase. Je me relevai un peu trop vite et titubai. Je repris mon équilibre et attrapai mon sac puis m'approchai de la sortie en m'adressant à Aizawa-sensei.

« Veuillez m'excuser mais je ne me sens pas bien. Je préfère rentrer. »

Ma voix était frêle. Mes cordes vocales indéniablement touchées. Je n'attendis pas l'accord d'Aizawa-sensei et sortis de la classe en coup de vent.

Je courus jusqu'aux dortoirs. Mes larmes allèrent contre ma volonté et déferlèrent sur mes joues. J'étais déjà trop essoufflée et finit la route en trottinant. Je montai difficilement les marches pour arriver à ma chambre. Je fermai la porte derrière moi et m'effondrai au sol, vidée. Que lui et moi ne nous entendions pas était une chose, mais cette fois-ci, j'avais lu dans ses yeux une haine froide qui m'avait glacée. Je me laissai sombrer dans un sommeil dense.

Le soleil avait commencé à se coucher quand je repris connaissance, toujours allongée sur le sol. Quelqu'un tambourinait à ma porte, je reconnus la voix d'Ashido. Je me levai avec peine et ouvris la pote. Elle était accompagnée de Uraraka et Jirô. Elles me racontèrent ce qu'il s'était passé après mon départ. Apparemment, Kirishima était furax. Il avait passé un sacré savon à Bakugo en lui disant qu'il avait dépassé les limites et qu'il avait intérêt à se ressaisir et régler ses propres problèmes s'il espérait qu'ils restent amis. Bakugo ne dit plus un mot jusqu'à la fin des cours et disparut juste après sans que personne ne sache où il était parti.

« Tu vas avoir un sacré bleu » dit Uraraka.

« Ne t'inquiète pas pour ça. » répliquai-je. Nous discutâmes quelques minutes et leur demandai de ne plus parler de l'incident.

Elles restèrent un peu puis me proposèrent d'aller dîner. Je n'avais pas faim alors elles finirent par partir. Je m'allongeai sur mon lit et me recroquevillai. Je restai ainsi un long moment, éveillée. Le soleil s'était couché et le bâtiment était calme. J'entendis alors des pas – reconnaissables parmi tous - puis une porte qui s'ouvrait et se refermait doucement. La chambre d'en face, sans aucun doute. Bakugo était rentré. Je fermais les yeux et dormis jusqu'au petit matin.

Une histoire de Bang (Bakugo x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant