Chapitre IV

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Confortablement attablée à la salle à manger, Derya consultait ses documents tout en prenant une tasse de café. Sylvia faisait sans doute le meilleur café du monde, se disait-elle tout en le dégustant.

_Je suis de retour !! Cria une voix près de son oreille.

Derya sursauta de surprise, renversant au passage du café sur son tailleur bleu.
Elle se leva pour observer le visage de son frère qui était mi-amusé, mi-penaud

_ Liam! Commença-t-elle en soupirant ; regarde ce que tu as fais, lui reprocha-t-elle en lui montrant son pantalon.
_Je t'en offrirai un autre petite sœur, promis; Promit Liam en prenant sa soeur dans ses bras.

Derya savoura sa petite étreinte avec son frère

_ Tu m'as manqué petite sœur, dit-il en la relâchant
_Toi aussi , répondit Derya; mais là je dois aller me changer pour aller travailler
_ Tu n'attends pas Erin? elle voulait te voir; lui annonça son frère
_ Je suis déjà en retard, plus tard peut-être, je ne pars que demain
_ Déjà !! Se plaignit Liam avec une moue de petit garçon

Liam avait tout d'un petit adolescent. Avec ses cheveux noirs un peu long, son visage enfantin, et son sourire de gamin, on se croirait devant un garçon de 18ans alors qu'il en avait 32. Il lui sourit de ses dents blanches. Sa technique de chantage affectif la plus travaillée sans doute.

_Pas cette fois Liam, je ne me ferai pas avoir, Dit Derya en montant les escaliers.

Une fois changée, Derya partit chez DL IMMOBILIER. Elle avait trop de travail ce matin .
Elle se mit de suite sur son dossier laissé la veille et se concentra dessus.

_Madame, toqua quelqu'un à la porte; les informations que vous désiriez sont là !
_Entrez et déposez les moi .

L'employé lui déposa les informations tant attendu du député d'hier puis parti. Elle était emplit d'une grande curiosité sur le jeune homme d'hier.
Elle se mit de suite à parcourir le petit document, abandonnant un moment son travail.
Harian Kennedy, 30ans, Député provincial, orphelin...; elle ne ratait aucune info

_ Madame, il y a quelqu'un pour vous
_ Est-ce important ?
_Il dit que vous attendiez sa visite. Il est député madame.

De suite, Derya compris de qui il s'agissait. Alors comme ça il avait su la retrouver!

_Faites le entrez.

Derya se leva pour accueillir son invité au même moment que ce dernier pénétrait dans son bureau.
Un moment, les deux restèrent silencieux, se contemplant l'un l'autre, les yeux dans les yeux, avant qu' Harian ne prenne la parole.

_ Très chère gouverneure ; salua-t-il poliment
_ M.le député, répliqua Derya tout aussi poliment; Mettez-vous je vous en prie
Revoir cet homme qu'elle avait rencontré hier dans un état des plus piteux si impeccablement vêtu lui fit un choc. Elle ne s'y attendait vraiment pas. Il portait un costume noir bien coupé sur une chemise blanche d'un éclat parfait. Il était si grand, quelle préférait se mettre pour ne pas se sentir minuscule devant cet homme de qui émanait un telle force et une telle assurance.

_On dirait que je n'aurais pas besoin de me présenté, dit Harian en remarquant le dossier sur le table.
_Ne m'en voulez pas, je voulais juste être suffisamment renseigné à votre sujet
_ Cela est tout à fait normal, j'ai fait de même pour vous retrouvez après tout, répondit-il avec un minuscule sourire.

Il pris une pause avant de pouvoir reprendre plus sérieusement :

_Je voulais moi-même remercier ma bonne samaritaine d'avoir aidé un irresponsable comme moi, et m'excuser de mon comportement peu honorable.

Derya l'écoutait parler et ne put s'empêcher de trouver sa voix magnifique. Une voix à la fois grave, dur, avec une pointe de douceur.

_ Suis-je excusé ? Demanda Harian en lui offrant un chaleureux sourire.

Derya répondit à son sourire sans s'empêcher de le trouver mignon.

_ Vous êtes pleinement excusé M.Kennedy, soyez sans crainte je ne vous en tiendrai pas rigueur.
_ Dans ce cas puis-je offrir un café à Madame?
_Ooohh désolé, je suis débordée aujourd'hui ; s'excusa Derya, un autre jour peut-être
_ D'accord, je vous attendrez. Passez une belle journée très chère ; Fit Harian en lui baisant la main.

Il quitta ensuite la pièce, y laissant son parfum flotter.
Elle ne se rendit compte que plus tard qu'en quelques sortes elle lui donnait rendez-vous. Qu'est-ce qui lui avait prit?
Plus tard dans la journée, après être passée au gouvernorat, elle partit dans son restaurant habituel pour prendre un petit repas et rentrer chez elle. Elle y fut accueillie avec la même convivialité habituelle et on la plaça à sa table habituelle. Elle était si concentrée par son téléphone que quand elle entendit un "Bien le bonsoir gouverneure", elle faillit faire tomber ce dernier.
Elle leva ses yeux et revit les yeux turquoise du député.

_Vous?
_ Oui moi! S'exclama-t-il avec une pointe d'humour et son petit sourire
_Mais, que faites-vous ici?
_Je suis un habitué ici, répondit-il avec un sourire ; et pourtant c'est la première fois que je vous vois.
_Je suis aussi une habituée, répondit lentement Derya
_Ça tombe bien! Fit-il tout souriant ; je pourrais m'occuper du dîner pour vous remerciez.
_Oh, ce n'est pas la peine, réfusa-t-elle
_C'est non discutable Madame, trancha le jeune député
_C'est d'accord, céda Derya avec un soupir

Le serveur vint à cet instant même pour prendre leur commande. Derya commanda ce qu'elle avait l'habitude de manger, et Harian aussi.
Ils prirent leur dîner dans la bonne humeur, Harian essayant de détendre Derya avec des anecdotes ridicules et des blagues assez bêtes. Elle ne put s'empêcher de le trouver charmant et agréable.

_Il est maintenant le moment pour moi de prendre congé de vous honorable, Dit Derya en se levant ; j'ai passé une agréable soirée en votre compagnie.
_Moi de même, mais je vous en prie appelé moi Harian, évitons trop de formalités.

Derya le regarda, se demandant si elle devait se montrer si amicale avec un inconnu ; après tout, elle ne l'avait rencontrer qu'hier. Mais aussi elle savait qu'elle ne pourrait lui refuser cela.

_Bien Harian, passez une bonne nuit, salua-t-elle avant de s'en aller, consciente du regard insistant sur son dos.
Pour la première fois, elle se sentait moins fatiguée en rentrant à la maison, un léger sourire sur les lèvres.

   POURQUOI PAS TOI?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant