This Shadows and I

My Beautiful Boy

- Toc ! Toc ! ...

Je toquai à ma propre porte

- Oui ! J'arrive...

Hurla maman d'un ton faible, mais agacé. Elle vint ouvrir la porte, elle me vit et ne dit pas un seul mot. Laissant la porte ouverte et s'en allant s'assoir sur le canapé me laissant tel un étranger devant le seuil de la porte.

Après avoir lâché un soupir, je me décidai à rentrer et à refermer la porte derrière moi.

- Maman... Au fait... J'aimerais te parler d'une chose... Une chose très importante qui me tient particulièrement à cœur.

Lui ai-je dit en me grattant la nuque d'un air un peu gêné. Mais, comme je le pensais si bien, elle ne m'accorda aucune attention, au fait, je pense bien que je n'existe pas pour elle... Non, je n'existe plus pour elle...

- Tu pourrais au moins faire comme si c'était un inconnu qui te parlait maman, au moins comme cela, cette situation serait moins gênante...

Elle tourna son regard vers moi d'un air triste, ses yeux recroquevillés comme un mort-vivant, ses lèvres secs... Pourquoi elle ne s'hydrate pas cette conne. Elle porte toujours son foulard, ce même foulard que mon jumeau l'avait offert le jour de son anniversaire. Elle ne s'en sépare jamais, surtout lorsqu'elle est en ma présence.

- Pourquoi est-ce qu'il y a du sang sur ta manche ?

Me posa-t-elle la question...

« Incroyable, elle me parle, elle me parle enfin après tant d'indifférence, d'insouciance, de mépris... Oh mon Dieu... Après autant de temps ».

- Ah ça ? Je me suis fait une petite égratignure en jouant au foot... Désolé si le sang te dérange.

« Aller maman, dis-moi de venir près de toi, dis-moi que tu vas voir mon bras et essayer de soigner cette égratignure... Aller, encore un petit effort, ouvre ta putain de bouche et soit enfin une mère ».

- Non !

« Hein... ».

- Pardon ?

Elle augmente le volume de l'écran télé, et me dit d'un ton horriblement agacé, au fait non, il n'y a pas que son ton, mais aussi son visage. Son visage, elle me regardait avec un tel dédain, comme si elle avait la nausée rien qu'en discutant avec moi.

- Je m'en contre fou royalement de ta petite égratignure de merde, dégage de là, tu m'empêches de me concentrer sur mon feuillet.

M'a-t-elle dit...

« Oui, c'est ce qu'elle exprime à son fils, le seul fils qui lui reste. Pourquoi me déteste-t-elle autant ? Si c'était pour avoir ce genre de vie, pourquoi a-t-elle accepté de me mettre au monde. C'est incompréhensible. Elle est tellement horrible ! ».

- Pourquoi me hais-tu à ce point ? T'ai-je déjà déçu ? Pourquoi te comportes-tu comme si c'était ma faute tout ce qui semble t'arriver ? Tu as perdu ton travail, Mamie ne veut plus te parler, papa est parti sans rien nous dire, je suis le seul qui te reste... pourquoi ne m'aimes-tu pas ?

- La ferme !!

- NON ! Je l'ai trop fermé, maintenant dis-moi la vérité, pourquoi tu ne m'aimes pas ?

Comme si elle n'attendait que ça, elle se leva de son canapé et haussa le ton

- C'EST A CAUSE DE TOI QUE LE MALHEUR S'ABAT SUR NOUS... TOUT EST TA FAUTE.