LIES

Chapitre I - Souvenirs oubliés

– Vite ! Appelez une ambulance !

– Je m'en charge ! hurla une voix qui me sembla loin.

Mes yeux étaient à demi ouverts, mais je peinais à les laisser ainsi. Je ne sentais plus mon corps, comme si mon âme s'était séparée de lui. Comme si j'étais devenue un esprit et c'était normal, vu ce qu'il venait de m'arriver.

– Mademoiselle ! Laissez vos yeux ouverts ! Ça va aller, me suppliait cette voix tremblante et paniquée.

– Ils arrivent ! cria une autre voix.

– Ils vont arriver, vous entendez !? Mademoiselle, non !

Mes yeux venaient de se fermer...

Plus tard...

– Madame, vous m'entendez ? Madame ?

Je ne connaissais pas cette voix, mais elle était apaisante et calme.
J'essayais d'ouvrir les yeux, mais c'était très difficile ; j'avais la tête qui tournait et je me sentais perdue.

– Prenez votre temps, tout va bien. Vous êtes saine et sauve, n'ayez pas peur, me rassura cette même voix en serrant ma main dans la sienne.

– J... Je

– Doucement, prenez votre temps.

Je finis par complètement ouvrir mes yeux qui se posèrent sur un doux visage ; il avait des cheveux bruns et il me souriait, ce qui me fit sourire.

– Comment vous sentez-vous ? me demanda-t-il.

– Où... Où suis-je... ?

– Vous avez eu un accident hier soir et des piétons ont appelé les urgences. Une ambulance vous a conduite ici, sourit-il. Je suis le docteur Lewis.

– Un... Un... accident ?

– Une voiture vous a renversée, mais tout va bien à présent, ne vous en faites pas. Vous avez quelques hématomes, le bras et la jambe cassés et

– Renversée ? Moi ? le coupai-je.

J'essayai de me souvenir en plissant les yeux, mais à la place, un terrible mal de tête me foudroya celle-ci.

– D'après les examens, vous avez reçu un coup à la tête. Vos souvenirs reviendront progressivement, ne vous inquiétez pas. Toutefois, pour commencer, savez-vous comment vous vous appelez ?

– Je...

J'essayais de me souvenir, de me rappeler, mais rien, aucun son, aucune image ne me venait à l'esprit ; c'était noir, tout noir dans ma tête. Je secouai celle-ci.

– Vous rappelez-vous d'être mariée ?

– Ma... mariée ?

– Oui. Avez-vous un souvenir de ce genre ?

Je secouai la tête ; rien ne me venait à l'esprit et encore moins l'image d'un mari.

– Il y a un homme, dans ce couloir, commença-t-il en pointant la porte de la chambre avec son index droit, qui dit être votre mari.

– Un... homme ? Mon... mari ?

– Nous avons mené une petite enquête, sourit-il, et il semble que vous soyez son épouse. T/P Felton.

– Fel... Felton ?

Ce nom ne me disait rien... Mais, en même temps, il me disait quelque chose ; étais-je vraiment mariée à cet homme ?

– Oui. Il attend pour entrer. Voulez-vous le voir ?

– Je... ne sais... pas...

– Vous pouvez refuser, me dit-il.