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Depuis le soir où j'avais eu la discussion avec Maxime, je ne lui avais plus adressé la parole. Le matin, je descendais prendre mon petit déjeuner, une fois qu'il fut parti au bureau. Et le soir, j'essayais de passer le plus de temps possible en compagnie de Roy ou de Laura. Roy trouva normal que je passe du temps avec lui mais Laura se doutait de quelque chose. Ce matin-là, alors qu'on était entrain de courir, elle me le fit remarquer.

« - Alex, tu peux me dire ce qu'il ne va pas ? Ce n'est pas que je ne veux pas te voir tous les soirs mais tu ne trouves pas qu'il faudrait que tu passes un peu de temps avec ta famille.

- La seule famille que j'ai, c'est ma mère. Et puis, moins je suis dans ses pattes et mieux elle se porte. Cela doit lui faire plaisir de passer du temps en tête à tête avec Oliver.

- Tu oublies qu'il y a Maxime. »

Lorsqu'elle évoqua mon demi-frère, je m'arrêtai pour faire des étirements. Je n'avais pas envie de parler de lui. Il n'en valait pas la peine que je m'intéresse à lui. Laura s'arrêta en posant ses mains sur ses hanches.

« - J'ai compris, dit-elle. J'aurais du m'en douter. C'est Max, ton problème. Qu'est-ce qu'il a encore fait ?

- C'est un être abject. Je me demande comment j'ai pu un temps soit peu, pensé qu'il avait changé. »

Laura partit dans un grand éclat de rire. Je la regardais interloquer par sa réaction. Comment pouvait-elle trouver la situation aussi drôle ?

« - Je ne vois ce qu'il y a de drôle. Il est horrible avec moi et toi, tu trouves ça normal. J'aurais tellement aimé qu'il ne revienne pas.

- Mais tu te rends compte que depuis qu'il est revenu. Il n'y en a que pour lui. Je me demande comment Roy fait pour ne pas être jaloux.

- Ce n'est pas vrai, je ne parle pas tout le temps de lui. Et puis, c'est mon frère, c'est normal que j'en parle, non ?

- Peut-être mais on ne parle pas comme ça de son frère. Tu as cette petite lueur dans les yeux, qui fait penser que tu ne le vois plus comme ton frère.

- Je n'en sais rien. »

Je soufflai, je ne voulais pas continuer cette conversation avec elle. Je me remis à courir sans même regarder si Laura me suivait. C'était vrai que je voyais Maxime autrement que comme mon frère, il reste avant tout un homme, un bel homme.

Je ne m'arrêtai pas de courir avant d'arriver devant notre porte. J'avais du mal à respirer. Je n'avais pas bien repris mon souffle. Je me mis à tousser, mes poumons me brulaient. La porte s'ouvrit alors et quelqu'un posa sa main pour mon épaule.

« - Alexandra, est-ce que tu vas bien ? demanda Maxime.

- Ça va, j'ai juste besoin d'air, répondis-je difficilement.

- Il faut que tu boives de l'eau, dit-il en passant un bras derrière mes genoux pour me soulever.

- Mais qu'est-ce que tu fais ?

- Je t'emmène dans la cuisine, répondit-il naturellement.

- Mais je peux marcher toute seule. Repose-moi sur le sol.

- Non. »

Il m'avait dit ça d'un ton tranchant. Je me laissai donc faire, le cœur battant, en regardant au dessus de son épaule pour voir si j'apercevais ma meilleure amie. Maxime traversa le hall pour rejoindre la cuisine. J'avais repris un peu de souffle mais j'avais encore mal aux poumons. Une fois dans la cuisine, Max me déposa sur mes deux pieds et alla prendre une bouteille d'eau. Je pris un verre dans le placard au dessus de l'évier. Il me tendit la bouteille et je remplis le verre que je bus d'un trait. Maxime ne m'avait pas quitté des yeux, à croire qu'il avait peur que je ne fasse un malaise.

Un Amour Interdit: Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant