Un Amour Interdit: Tome 1

5.

Cela faisait une semaine que Roy était parti pour le sud du pays. Une semaine que je n'avais pas eu de nouvelles de sa part. A croire que je ne comptais pas autant pour lui. A plusieurs reprises, Laura m'avait dit que je n'avais pas à m'inquiéter, qu'il était peut-être trop occupé pour pouvoir me passer un coup de fil. Je n'avais pas réussi à parler avec ma meilleure amie de ce qu'il s'était passé avec Max. cela faisait quelques jours qu'il n'était pas rentré à la maison et ça me rendait un peu jalouse de me dire qu'il était peut-être avec Valérine. Pourtant, il n'avait rien promis et ce qu'on avait fait était la pire erreur de ma vie.

J'avais décidé de rentrer plus tôt de la boutique pour travailler tranquillement dans ma chambre. Ma mère était partie, depuis la veille, pour superviser les travaux de sa nouvelle boutique dans la capitale. Ce qui faisait de moi, la seule femme de la famille, encore présente dans la maison. Habituellement en son absence, ma mère souhaitait que je vérifie ce que les domestiques faisaient, notamment, les repas qu'ils nous servaient. Mais cette fois-ci, elle ne m'avait même pas adressé la parole avant de partir, ce qui ne lui ressemblait pas.

J'étais entrain de travailler sur une nouvelle commande que je devais expédier avant la fin de la semaine quand j'entendis du bruit provenir du couloir. Je me levai pour aller voir, j'espérais que ce n'était pas la femme de ménage qui avait cassé un des vases préférées de ma mère. Je sortis dans le couloir et je découvris Max couché contre le mur. Une bouteille de Whisky gisait à coté de lui. Je me dirigeai vers lui et m'accroupis pour voir s'il respirait encore. Alors que j'allais poser ma main sur lui, il la retint et leva la tête vers moi.

«  Je te déteste. »

Sa phrase me fit reculer, il y avait tellement de méchanceté dans sa voix. Une boule s'était formée dans ma gorge mais je refusai de pleurer devant lui. Je me ressaisis et l'aidai à se remettre sur ses pieds avant que son père ne le voie comme ça.

« - Lâche-moi. Tu n'as pas entendu ce que je t'ai dit. JE TE DETESTE.

- Tu es complètement bourré et tu as besoin d'aide. Alors laisse-moi t'aider. Je t'emmène dans ta chambre et je te laisse tranquille. Je te promets, ne plus t'adresser la parole. »

J'avais ravalé mes sanglots pour lui montrer que j'étais sûre de moi et que ce qu'il me disait ne m'atteignait pas. Je me dirigeai vers sa chambre, tout en le soutenant par les aisselles. Je le couchai sur son lit et commençai à le déshabiller.

«  Avec Valérine, on a rompu. Je lui ai dit que je ne pouvais pas continuer de sortir avec elle parce que j'étais attiré par quelqu'un d'autre. Mais en rentrant, je me suis rendu compte que cette personne ne quitterait jamais son copain pour moi. La preuve, quelques jours après avoir couché avec moi, elle est retournée dans le lit d'un autre qui l'a laissé tomber. Elle ne sera jamais avec moi... »

Il n'avait même pas fini sa phrase, parce qu'il s'était endormi. Comment il avait pu savoir que j'avais couché avec Roy, juste avant son départ. Je rabattis la couverture sur son corps à moitié nu et déposai ses vêtements sur une chaise avant de partir. Dans le couloir, je ramassai la bouteille que je descendis dans la cuisine, où le cuisinier était entrain de préparer le diner, pour la mettre dans la poubelle. Je passai inaperçue, les employés concentrés sur leur tâche. Je montai par la suite dans ma chambre pour aller chercher une boite d'aspirine que j'allai déposer sur la table de chevet de la chambre d'à coté. Max avait fini par se mettre à ronfler et marmonner des choses intelligibles. C'était à cause de moi s'il était dans cet état. Depuis qu'il était revenu, tout était devenu compliqué dans ma vie.

Lorsque je descendis pour rejoindre Oliver, dans la salle-à-manger où le diner était servi, je pouvais entendre les domestiques chuchoter sur mon passage. Je m'installai à ma place et attendis que mon beau-père ait reposé son journal pour commencer à manger.