Je suis spéciale ~ Teen Wolf

Chapitre 2

Le réveil fut dur. Mes yeux étaient gonflés et deux cernes violettes les encadraient. Je tends une mains vers mon téléphone pour stopper la sonnerie. Je nai pas envie de me lever, daller en cours, afficher un faux sourire et maintenir des discussions. Je nai pas besoin quon me reparle de ma crise dhier soir.

Je me lève dun pas lent. Je tente de trouver le courage de mhabiller correctement mais, comme à mon habitude, jattrape mon premier pull et jeans qui vient. En descendant pour prendre le bus, je dépose mon plateau de la veille à la cafétéria. Une fine pluie tombe doucement dehors. Mon pull commence déjà à se teinter différemment. Lorsque je monte dans le bus, une voix douce sélève dans mon dos.

— Bonjour.

Je me retourne et observe Liam. Jimagine, à la vue de ses petits yeux, quil a passé une nuit courte. Une hésitation me soulève le cur. Dois-je lui répondre ? Je devrais pas. Je nai pas le courage de lui faire face après son interruption dans ma chambre. Je lignore et part minstaller au fond du bus. Cest étrange dêtre seule dans ce dernier. Nadège me manque, la dispute nen est pas lunique raison. Ca fait bien des semaines que notre amitié sest brisée, quelque chose a changé.

Je la retrouve dans le hall du lycée pour la pause déjeuner. Noémie, mon amie denfance, nous attend déjà au côté de la belle Axelle. Nous formons un petit groupe au milieu de la pièce. On ne se regarde pas, on écoute les autres, on se tient juste compagnie. Noémie fixe le sol, Axelle observe ses chaussures et Nadège mord ses lèvres. Un mouvement furtif me fait baisser la tête vers sa veste. La main dans sa poche narrête pas de bouger, tournant et retournant un objet. Nos yeux se croisent et elle comprend mon interrogation silencieuse. Elle ouvre légèrement ses doigts pour me montrer un taille crayon vert, dont une des lames manquais à lappel.

— Pourquoi tu as ça dans ta poche ?

Le ton sec de ma voix attire lattention dAxelle. Elle prend à son tour la parole.

— Nadège.

Son simple prénom suffit à la faire frissonner. Elle sempressa de remettre lobjet à sa place avant de se défendre.

— Pour rien. Je voulais simplement savoir si vous laviez refait

— Non. Et vous deux, demande Noémie.

Machinalement, je touche mon avant-bras, où le pansement de Liam est toujours en place. Je décide de répondre la première et de détourner lattention de moi.

— Non.

— Non, déclare faussement Axelle.

— On voit encore les autres marques ?

— Un peu

— Montre ton bras.

Axelle me regarde avec les gros yeux. Soudain, la fureur prend possession de son visage et ses traits se déforment.

— Vous ne me croyez pas, sérieusement ?

— Si, bien sûr, bégayé-je, je veux simplement voir ce que donne ta cicatrisation.

— Cest faux, tu ne te sentirais pas coupable et ne te justifierais pas si tu le pensais vraiment !

Le ton de sa voix me fait sursauter. Elle se retourne et part en trombe, sans un mot. Les larmes me montent aux yeux, je ne sais plus quoi faire. Mes amies restent silencieuses ; elles me toisent comme si javais encore tout gâché. Cest à mon tour de partir. Je me réfugie dans le couloir de gauche et meffondre sur le sol, la tête entre les mains. Mon corps entier tremble, ma gorge me fait mal et ma poitrine se serre. Liam, me voyant de loin, arrive à ma hauteur.

— Amanda, quest-ce quil se passe ?

Sa présence me réconforte étrangement. Je le revois hier, à panser mes blessures sans question, sans jugement. Ses doigts, qui touchaient ma peau, mapaisaient. Il semblait sinquiété de mon état. Il avait lair triste et concerné par ma détresse. La mélodie désagréable qui sort de la bouche de Rachelle me fait relever le menton.

— Cest un cas désespérer, laisse tomber.

— Pas plus que toi, me défend Liam.

— Non mais tu as vu la tête quelle tire !

— La ferme !

Je me lève, au bord de limplosion. Je ne veux pas pleurer devant elle. Je passe devant Noémie et Nadège, avant de remarquer quAxelle nest toujours pas revenue. Je pousse les portes de la grande bâtisse et mautorise enfin à relâcher les larmes de mes yeux. Je fais quelques pas avant de masseoir sur un banc en pierre.