Chapitre 62

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Les jours qui suivent, se ressemblent. Pour l'instant, il a ordre de se reposer. Il ne peut pas retourner dans son gang et il est assigné à résidence dans son appartement. Il ne sait pas combien de temps cette situation va durer. Il n'a plus de téléphone, c'est la première chose qu'il a évité d'emmener ici. Il ne manquerait plus que C ou un de ses hommes décryptent son appareil et mettent la main sur des données confidentielles sur le fonctionnement du gang et ses contacts. Il en profite pour se reposer et reprendre des forces. Il a clairement conscience qu'une fois qu'on viendra le chercher, ce sera pour accomplir ses tâches habituelles. Plus si habituelles, comparativement à autrefois. Cela fait tellement longtemps qu'il n'a plus fait cela, mais il sait qu'il n'a pas perdu la main. Cet autre part de lui n'a pas disparu et plus le moment de la reprise s'approche, plus il la sent tressauter en lui. Elle est affamée, car privée depuis très longtemps. Il a l'impression qu'un rien pourrait la libérer. Pendant toutes ces années, il se battait contre elle, contre ses plus sombres pulsions pour tenir sa promesse à Ivan et Lorenzo. Il faisait tout pour la garder sous contrôle. Elle n'a jamais disparu. Elle était toujours là, prête à prendre le dessus. Cette nature profonde et sombre qu'il a développée, que C a fait grandir en lui, sur laquelle il s'est appuyé pour devenir la personne qu'il est actuellement. Il devait lui donner de quoi se repaître par moment, parce qu'il savait inconsciemment qu'en la privant trop, elle risquait de ressurgir subitement, sans qu'il puisse la contrôler. Il utilisait soit le sexe, soit la douleur qu'il infligeait ou qu'il s'infligeait à ces moments-là. Il se faisait peur parfois, mais s'il laissait cette peur prendre le dessus, ce serait la fin pour lui. En tout cas pour la version de lui qui souhaite être une meilleure personne.

Il est couché dans son lit, n'arrivant pas à trouver le sommeil, quand on cogne à sa porte 3 fois spécifiquement. Il se lève et son état d'alerte est maximal. Il n'a pas d'arme sur lui, mais s'approche avec prudence de la porte. Qui cela pourrait être à presque 3 heures du matin ? Il n'en sait rien. Il ouvre progressivement la porte, sans faire trop de bruit. Ce n'est pas le moment d'ameuter toute la concession. Ce qui est sûr, c'est qu'il se tient prêt à tuer la personne qui s'apprête à franchir l'entrée de ses appartements.

Il finit par ouvrir assez large pour laisser la personne passer et refermer derrière elle, quand il la reconnaît.

- Quelqu'un t'a vue rentrer ou t'a suivie ?

Devant lui sous une cape, Liméa vient d'arriver. Elle retire la cape et dévoile son corps dans une sorte de tenue élastique de couleur sombre. Sûrement une tenue de camouflage. Mais il ne sait pas si cela n'attire pas plus l'attention au contraire.

- Normalement non, j'ai fait bien attention. Quand il croise son regard, il peut voir de l'inquiétude naître. Elle s'approche de lui et prend son visage entre ses mains. Elle doit bien voir les séquelles de son traitement. Cela fait bien 1 mois qu'il les a quittés. C mérite de mourir dans les pires souffrances.

- Nous n'en sommes pas encore là. Ce n'est pas ce qui l'intéresse pour le moment. Comment cela se passe de votre côté ?

- Ce n'est pas la meilleure des situations. Ton départ a bouleversé énormément de choses. Lorenzo et certaines des équipes se sont faits attaquer. Andres serre la mine en entendant cela. Il n'avait pas conscience que la situation était aussi mauvaise. C'est pire qu'il l'aurait imaginé. Quand les gens ont commencé à apprendre ton retour chez C, beaucoup de nos ennemis se sont sentis pousser des ailes. Même Daniel doit gérer des crises de son côté à la frontière. Certains de nos alliés ont disparu également. Je pense qu'il est crucial que tu rentres de temps à autre. Mateo ne peut pas gérer la situation lui tout seul. Les autres font de leur mieux, mais ils vont se retrouver rapidement dépassés.

L'emprise De L'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant