Chapitre 66

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Il n'a pas fallu la semaine en question pour que C, le réintroduise petit à petit dans ses business. Il ne touchait pas encore le gros morceau, mais elle semblait assez satisfaite de ses résultats. Il fallait dire qu'il faisait un sans-faute. Comme s'il n'avait jamais arrêté de faire cela. Comme si c'était une seconde nature. Autant C se réjouissait et l'encensait, autant son cœur et son âme étaient détruits par cet amer constat. Il avait essayé de fuir, mais le monstre en lui était toujours là et il avait une facilité déconcertante à s'identifier à lui. Plus qu'à cet autre facette de lui qu'il avait tenté de développer toutes ces années. Moins cruelle, moins violente, moins sanglante. Pourtant l'appel du sang et de la violence, le goût des supplices de ses victimes et des cris de douleur faisait vibrer son être, comme rien d'autre au monde.

Il se rappelait encore une discussion qu'il avait eu un jour avec C. Elle l'avait appelé dans son bureau, après une matinée bien épuisante.

- Je vais te donner la permission d'aller dans ton gang, elle lui avait dit avec le sourire. Tu as fait un excellent travail. Bien au-delà de ce que j'aurais imaginé en aussi peu de temps. Les filles se disciplinent les unes après les autres. Je me demande ce qu'en penserait ta femme si elle apprenait tes agissements.

Elle le provoquait, il en avait bien conscience. Mais il n'avait pas pu s'empêcher de serrer le poing fortement. Il avait fait un effort pour ne pas réagir, mais s'il y avait une chose dont il ne voulait pas se souvenir c'est bien celle-ci.

- Je ne vois pas de quoi tu parles ?

- Ne joues pas à cela avec moi. Cette jeune femme que tu as épousée, elle ne semble pas faites pour notre monde. Elle ne semble pas vouloir s'y adapter. Elle préférerait sûrement que tu le quittes pour que vous soyez ensemble. Elle le fixe, un sourire sournois au visage. Il ne répond rien. Ou tu as en sûrement déjà pris conscience. Après tout, tu es perspicace. C'est pour cela que tu l'as envoyée à l'étranger pour la protéger.

- Peut-être...

- J'espère que tu as bien conscience qu'elle fera partie des poids dont tu devras te débarrasser, une fois de nouveau complètement en fonction.

- Elle n'affectera pas mes performances. Ni elle, ni la petite.

- Peut-être... Mais tu seras différent. La fille que je t'ai envoyé la dernière fois, tu l'as envoyée bouler. Tu n'aurais jamais fait cela avant. Je l'ai choisie spécialement parce qu'elle est l'une des plus douées. Et que tu mérites un moment de détente.

- J'ai changé également. Ce genre de chose ne m'intéresse plus. Je suis marié.

- Je n'aime pas trop cela. Est-elle comme Liméa à l'époque ? Toujours aucune réponse mais elle ne s'en formelle pas. Même Liméa ne contrecarrait pas autant mon travail. Tu sais bien qu'après toutes les horreurs que tu as perpétrées, tu ne mérites pas l'amour. Tu ne sais pas aimer. Tu ne sais que prendre et détruire. Tu ne sais qu'être égoïste. Tu feras toujours du mal à ceux, surtout celles que tu aimes. Que ce soit ta mère, Liméa ou encore cette Natalia aujourd'hui. Tu es brisé et toxique. Tu ferais mieux de les laisser, de la laisser avant qu'il ne soit trop tard.

Ces mots résonnaient profondément en Andres. Une part de lui savait que C avait raison. Il avait bien succombé aux charmes de Liméa. Il avait déjà failli à ses vœux maritaux une fois. Il avait brisé sa promesse envers sa femme. Il ressentait de la culpabilité, non pas que cette nuit puisse signifier un retour de relation entre Liméa et lui. Mais il avait failli la rendre malheureuse. Il s'était senti mal, rien qu'en l'imaginant. Mais beaucoup trop tard, il s'était rendu compte d'à quel point elle comptait pour lui et que voir une expression de tristesse sur son visage, lui faisait plus de mal qu'il ne l'aurait cru.

L'emprise De L'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant