L'emprise De L'amour

Chapitre 67

Quand le matin arrive, Andres a pu un peu dormir. Pas assez pour récupérer. Mais bien plus que les dernières nuits blanches qu'il a passées. Il tient le médaillon entre sa main, l'ouvrant et le refermant de temps à autres. Il a peur de les oublier. Peur de complètement se noyer. Il entend cette voix en lui de plus en plus régulièrement et distinctement, qui lui dit de lâcher prise et de complètement s'immerger dans le plaisir du passé qu'il a recommencé à côtoyer. Il se demande si ce n'est pas mieux à force. Ce serait plus simple pour tout le monde. Natalia et Lestia pourraient refaire leurs vies. Son frère y veillerait, s'il lui demande. Elles pourraient être heureuses, être loin du danger. Son gang pourrait se reconstruire avec Lorenzo et Roméo à leur tête. Ils n'ont pas besoin de lui plus que nécessaire, il en est convaincu. Rester chez C constituerait une porte de sortie d'une certaine manière.

Il est plongé dans ses pensées quand on cogne à sa porte. Il sait que ce sont ses gardes qui viennent le chercher. Il se lève et va ouvrir la porte. Il tombe avec surprise sur Lowig. Ce dernier semble aussi peu heureux de venir le chercher, que lui de le voir.

- Allons-y si tu es prêts. Je vais te guider à tes victimes d'aujourd'hui.

Andres suit Lowig en silence. Eux deux ont toujours eu une sorte de rivalité étrange. Lowig a toujours voulu que C le reconnaisse plus que tout. Il a toujours cru que c'était sa présence à lui qui l'empêchait d'atteindre son but. Il était chez C bien avant que lui-même n'arrive. Pourtant il avait été plus proche d'elle qu'aucune des personnes à ses côtés. Avec ses avantages et ses inconvénients. En dépit de son absence, sa dévotion n'avait toujours pas convaincu C de le prendre plus près d'elle. Il imagine bien qu'il doit être vert de rage actuellement. Il voit que leur binôme attire l'attention où ils passent. Les gens les regardent avec curiosité pour voir à quel moment ils vont rentrer en confrontation, leur animosité l'un envers l'autre étant bien connue. Surtout qu'après les 3 semaines de violence qu'a subi Andres par leur faute, il risque de leur faire payer cela en temps et en heures. Il n'oublie pas, et comme C lui a très bien appris. La vengeance est un plat qui se savoure lentement.

Ils finissent par faire un détour par son bureau. Lowig cogne avant de rentrer sous le regard des colosses qui protègent leur patronne. Quand ils entrent, il y a déjà une personne avec C. Il s'agit de Nino. Andres le pensait déjà reparti vaquer à ses occupations.

- Ceux que j'attendais. Je voulais vous dire que la nouvelle cargaison arrivera d'ici moins de 2 semaines. Lowig tu finiras de gérer l'arrivée avec Nino. Il t'expliquera les détails. Grâce à ton excellent travail, Andres, on va pouvoir en finir plus rapidement avec la précédente. On va organiser une célébration. Tout le monde a bien mérité une petite pause, de faire la fête, de boire et de profiter. Tu penses que le cas des dernières seront réglées d'ici quand ?

- Fin de semaine.

- Parfait. Tu organiseras cela également Lowig. Ce dernier hoche la tête en silence, mais Andres voit bien son bonheur que ce soit à lui que C demande de faire ce travail. C'est la première à le savoir. Il sourirait si la situation n'était pas telle qu'elle, de voir à quel point il lui mange dans la main aussi facilement. Nino, je pense que tous les deux, nous en avons fini. Ce dernier hoche de la tête également. J'ai encore besoin de Lowig pour les détails de la fête. Donc Nino, je ne pourrais pas te raccompagner et tu es chez toi ici, donc tu connais la sortie. Andres, tu dois te rendre dans la salle de torture 3 pour tes exercices.

Elle libère les deux d'un geste de la main. Seul Lowig reste dans le bureau tandis que les deux autres sortent en silence. Ils s'éloignent du bureau de C, sans pour autant se parler. Lorsque leur chemins se séparent, Nino fait signe à Andres de la tête et lui souhaite bonne chance avant de quitter la maison close. Lui doit se rendre aux sous-sols pour effectuer son travail quotidien. Il est plutôt surpris de savoir que Nino est autant impliqué dans les affaires de C. Il aurait cru qu'il partirait en même temps que lui. Ou en tout cas dans sa foulée. C'est ce dont il lui avait fait part des années de cela.