I
FISSUREDÉPENDANCE MALADIVE
Cela faisait beaucoup trop de temps que ces deux là se côtoyaient. Deux être qui ne possédaient absolument les mêmes centres d'intérêt, qui ne percevaient pas la vie de la même manière et qui ne partageaient absolument pas les mêmes convictions. Beaucoup trop de temps. Un temps précieux qu'Inui avait l'impression de perdre au vu de la relation catastrophique qu'il entretenait avec ce perfide et redondant Kokonoi.
Une feuille marron qui, pourtant, portait encore quelques marques vertes, de vie, se fit détacher de son arbre puis emporter par ce vent insouciant de début d'automne. Cette feuille, morte depuis son décrochage de sa branche, valsait dans l'air jusqu'à fouler le sol de la ville peu animé en ce début de matinée. Comme si elle était dotée de volonté et ne souhaitait pas se faire écraser par un quelconque passant, la feuille roula dans un coin de rue qu'aucune personne ne foulerait du pied.
Un oiseau qui sautillait dans ce coin, entendit un soudain fracas, leva le bec et s'envola, probablement effrayé. Après ce bruit de métal fracassé contre une surface, ce fut au tour de deux voix de s'élever. Ces deux voix provenaient de la fenêtre la plus haute, dans ce coin où la feuille morte voulait se reposer.Les cris firent rage. Une voix parmi les deux semblait désespérée, fatiguée et pleine de ressentiments. Ces hurlements ne cessèrent pas avant quinze bonnes minutes où un des deux criards de si bon matin, le plus enragé, claqua furieusement la porte de chez eux. Cependant, il ne fit pas un pas de plus. Il s'accroupit derrière la porte, dépité, toujours un peu plus dégouté par l'être avec qui il venait de se prendre la tête.
Tant il n'en pouvait plus et ne ressentait plus aucune forme de tristesse, ses délicats yeux translucides ne parvenaient plus à produire une seule larme pour son "coloc".
Cet homme ne lui portait décidément aucune considération et, par-dessus tout, ne le dissimulait même pas un peu, pas même pour se donner un semblant d'humanité.
À cause de cela, Seishu peinait sincèrement à se dire qu'il était encore amoureux de Hajime. Sincèrement. Il n'aimait pas mentir et encore moins, se mentir. Il était réaliste.
Et quand bien même, il serait encore épris de cette créature pleine d'arrogance, ce dernier ne partageait pas le moins du monde ses sentiments. Si les gens lui disaient de quand même essayer pour en avoir le cœur net, il leur répondait que cela avait déjà été fait, et ce, à plusieurs reprises.Le blond platiné enfoui davantage son visage entre entre ses genoux et pris une inspiration pour faire le point. Oui, bien que Seishu Inui se montrait être une des personnes les plus "avec les deux pieds sur terre", il avait toujours eut cette petite touche de fantaisie un peu à côté de la plaque et s'était permis de penser qu'il pourrait construire des choses avec Kokonoi Hajime. Il l'avait cru, le croyait encore malgré lui et voulait arrêter d'y croire. Pour quelle raison ?
Cet homme, perfide et vide d'une once de morale le prenait pour un antidépresseur, un pansement qu'il usait quand bon lui semblait. Mais non. Inui possédait des sentiments. Ce n'était pas un objet avec lequel Kokonoi pouvait panser ses plaies.
Non.
Inui le refusait catégoriquement. Et pourtant, il ne pouvait y résister. Il était dans l'incapacité la plus totale de vraiment cesser de vivre avec lui. Sans son irrésistible sourire, sans sa douce présence, sans ses baisers, sans ses caresses, sans son assurance, sans ses paroles manipulatrices. Sans, Inui voyait mal exister. En un mot, il était maladivement dépendant.
Et en une phrase, Kokonoi était un homme terriblement mauvais.La situation se présentait ainsi : Kokonoi et Inui possédaient la relation la plus ambiguë du monde, ils avaient depuis longtemps atteint ce cap où ils partageaient des moments intimes et entretenaient de fréquents rapports sexuelles… et pourtant, toutes les avances émises par le blond au cours de leurs nombreuses années ensemble, furent sèchement déclinées par l'autre.
Inui se demandait, parfois, comme à cet instant précis de sa vie où il était accroupi dans le couloir de son immeuble, pourquoi il n'avait jamais écouté son ami Draken qui lui assurait qu'il pouvait trouver mieux comme personne à aimer.
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Fissure. Nous nous regardons souffrir. [Two-Shot Kokonui]
Hayran Kurgu« Mais regarde ! L'amour à disparu de mes yeux... » L'amour s'est éteint. Il a quitté ces yeux débordant de larmes. Qui elles, ces traîtresses, effacent les dernières traces de ce sentiment persistant. Un homme toxique. Une relation dévastatrices ...