T R O I S

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Ce fut une douleur vive au crâne qui le tira de son sommeil forcé. Il n'ouvrit pas les yeux pour autant, il en était tout bonnement incapable. Son nez se retroussa, ses yeux s'agitèrent sous ses paupières et il prit lentement conscience du monde qui l'entourait. Son corps était secoué à des intervalles réguliers, d'avant en arrière, et quelque chose de doux mais de rugueux à la fois s'étendait sous le bout de ses doigts. Un cheval. Il se trouvait sur un cheval. Le bourdonnement dans ses oreilles mit plusieurs minutes à se dissiper et il se rendit compte que d'autres chevaux étaient à ses côtés et au nombre de voix qu'il arrivait à entendre, trois ou quatre hommes prenaient part à leur petite promenade.

Dans quel bourbier s'était-il encore fourré ?

Je viens de me faire kidnapper ! s'écria-t-il mentalement alors qu'il prenait conscience de la gravité de la situation.

— Ce type est vraiment le promis du prince ?

Jimin tendit l'oreille alors qu'une voix inconnue avait brisé le silence qui régnait depuis qu'il s'était réveillé. Il fallait qu'il récolte le plus d'informations possible pour mettre toutes les chances d'évasion de son côté.

— On dirait bien, répondit un autre homme qui se trouvait plus loin, du moins il le supposait.

Le prochain qui prit la parole, Jimin le reconnu immédiatement. Il s'agissait de Mino.

— On l'emmène au seigneur Park Hyunsuk, il verra lui-même s'il s'agit bien de son fils ou non.

Jimin n'arrivait pas à saisir le sens du moindre mot qui sortait de la bouche de ces hommes. La seule chose dont il était sûr, c'était que les évènements prenaient une tournure bien plus dangereuse qu'il ne le pensait. Et aussi que sa cheville était belle et bien foulée au vu de la douleur lancinante qui remontait de son pied jusqu'en dessous du genou. Il fut bien heureux d'être allongé sur ce cheval. Ses poignets étaient liés ensemble autour de l'encolure du cheval et ses pieds, eux, étaient attachés sous le ventre du canasson. Une position loin d'être confortable, surtout qu'il devait être perché là-haut depuis un long, très long moment.

Il devait trouver un moyen de partir, et vite. Chaque seconde qui s'écoulait l'éloignait du village, de sa maison, de son père. Il était tout ce qui lui restait, il ne pouvait pas l'abandonner comme ça, il avait besoin de lui. Cependant, ses yeux ne s'ouvrirent toujours pas et ce fut bercé par les mouvements répétitifs du cheval et des bourdonnements dans son crâne qu'il se sentit repartir dans un sommeil sans rêve.

Des heures, peut-être des jours passèrent et Jimin n'avait pas une seule fois ouvert les yeux. Sa conscience frôlait parfois la surface mais son corps ne semblait plus vouloir fournir d'effort pour le tenir éveillé. Mais il avait bien fallu descendre de ce cheval un jour ou l'autre.

Ce fut une claque sur les fesses qui eut raison de son état comateux. Ses sourcils se froncèrent alors que les liens autour de ses poignets se desserraient, jusqu'à disparaître totalement. Il fut alors brusquement soulevé du cheval, les membres ankylosés par l'immobilité qui avait durée bien trop longtemps. Lorsque ses pieds touchèrent enfin la terre ferme après ce qui sembla être une éternité, il tomba. Sa cheville, tuméfiée, était tout bonnement inutilisable. Le choc contre le sol lui fit enfin décoller les paupières.

La lumière l'éblouit et il mit plusieurs secondes avant de pouvoir discerner clairement ce qui l'entourait. Et clairement, il aurait préféré ne jamais se réveiller. Une main l'attrapa par le bras et le tira vers le haut pour le remettre debout alors qu'une centaine de paires d'yeux le fixait. Devant lui se dressait une demeure digne d'une résidence royale. Au pied des marches débutait un chemin composé de petits cailloux blancs et de chaque côté s'étendait une rangée de 50 hommes alignés. Son cœur s'emballa à mesure que l'angoisse montait en lui et une soudaine envie de vomir lui prit aux tripes.

— Un rang d'honneur rien que pour toi, chéri.

La main sur son bras se resserra et il ne remarqua que maintenant qu'il s'agissait de Mino. Ce gars ne semblait plus vouloir le lâcher. Encore abasourdi par tous les événements qui s'enchaînaient contre sa volonté, Jimin se laissa traîner jusqu'en bas des marches de pierres qu'il eut toutes les peines du monde à gravir. Soutenu maintenant des chaque côtés par une deuxième personne, il laissa tout son poids reposer sur leurs bras alors qu'il enjambait, marche par marche, la distance qui l'éloignait des portes du château. La pierre qui l'avait assommé n'avait rien arrangé non plus, il était certain qu'une partie de son cerveau ne répondait plus : il ne voyait plus clair ! C'est alors la vision floue et les membres tremblants de peur et de douleur qu'il se fit traîner par ses ravisseurs à l'intérieur de la demeure. S'en suivit une longue marche à travers tous les couloirs et dédales du château et si les deux hommes à ses côtés n'avaient pas été là, il serait sûrement mort de fatigue au détour d'une allée.

À y réfléchir, cette option n'était pas si désagréable en fin de compte.

— C'est ici.

La voix de Mino claqua l'air alors que l'escorte s'arrêtait devant une porte spectaculaire. Il avait l'air bizarrement familier avec les lieux pour quelqu'un qui était censé venir des montagnes du Sud. Si Jimin, lui, n'avait aucune idée d'où il se trouvait, la richesse des appartements ne pouvait signifier qu'une seule chose : il était au cœur du royaume, à la capitale. Ce n'était donc pas un jour ou deux qui s'étaient écoulés mais peut-être bien une semaine entière ! Une semaine entière où il avait été dans une léthargie complète, transporté à dos de cheval, la cheville tuméfiée, sans boire ni manger. Cette soudaine prise de conscience fit trembler son corps et ce fut comme si toutes les sensations s'emparaient de lui comme un tsunami. La faim, la soif, la fatigue, la douleur. Son corps entier le tiraillait à en pleurer mais plus aucune goûte d'eau ne traversait son corps. Tout ce qu'il pouvait sentir, c'était son cœur pulser vivement et douloureusement dans son torse alors que le sang séché lui collait à la peau. Ça n'allait pas, ça n'allait pas du tout.

— Eh, Princesse !

On lui secoua le bras alors qu'il tournait de l'œil.

— Reste avec nous, c'est pas le moment de clamser !

Il voulait juste rentrer chez lui.

Ils daignèrent alors enfin le nourrir et le soigner. On lui fit faire demi-tour et c'est perché sur le dos de Mino (il n'était plus capable du moindre effort physique) qu'il fut emmené dans une pièce servant certainement d'antichambre. Là-bas, on lui apporta une cruche entière d'eau, un plat chaud et on prit la peine de nettoyer ses blessures. Une serviette humide avait été passée sur sa peau pour retirer les traces de sang séché, que ce soit au niveau de sa tempe qui avait été ouverte sous la dureté de la pierre, ou encore de ses mains qui avaient soufferts de ses nombreuses chutes. C'était un miracle que toutes ces plaies ne se soient pas infectées.

Mais sa décision était prise : il allait reprendre des forces le plus vite possible et une fois qu'il pourra se tenir sur ses deux jambes, il s'enfuira.


28/07/2022

-KMYG_0

PROMIS ROYAL || JikookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant