Solstice d'hiver, le Royaume d'Uverin entier est en panique.
La nouvelle qui court les rues fait des ravages: le promis du Prince a disparu.
Alors quand sa retrouvaille promet une jolie récompense, certains citoyens s'hâtent un peu trop et le pauv...
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En effet, Mino avait pris soin de se venger. Et si Jimin pouvait affirmer une chose, c'était bel et bien qu'il avait souffert. Que ce soit les réveils en pleine nuit, les croches pieds ou les insectes dans ses plats, Mino avait rivalisé d'ingéniosité. Jimin avait même retrouvé un rat mort placardé au mur de sa chambre. Un hurlement terrible lui avait échappé et la moitié de la maisonnée (qui s'apparentait plus à un palais) avait accouru jusqu'à lui sous les yeux rieurs d'un Mino fier de lui.
Ces deux se détestaient et un jeu très spécial s'était mis en place. Restait à voir lequel des deux flancherait le premier.
Les vingt jours passèrent à une vitesse ahurissante et chaque minute qui s'écoulait faisait monter un stress terrible dans l'estomac du blond. Si les farces de Mino avaient réussi à lui garder l'esprit occupé, les nuits sans sommeil étaient un moment propice à la cogitation. Passer des heures enfermé dans sa chambre et dans un silence des plus religieux n'avait fait qu'empirer son malaise. Il commençait à ressentir le lourd poids des responsabilités peser sur ses épaules.
Les rares moments où il était autorisé à sortir étaient lors de ses cours. En effet, Park Hyunsuk avait jugé bon de reprendre l'éducation de Jimin en main. Sa couverture devait être crédible aux yeux de la famille royale et il fallait dire que les manières aristocrates n'étaient pas innées chez le garçon. Si son langage était soutenu et qu'il avait réussi à camoufler son accent du Sud, il n'avait cependant aucune idée de comment agir face à son Roi et surtout, face à son fils. Comment saluer son souverain, quand et comment faire une révérence... L'atticisme de cette famille avait rendu la chose encore plus ardue. Ils aimaient la littérature, la poésie, l'art mais un frein principal se présenta :
— Je... Je ne sais ni lire ni écrire, avait-il avoué.
Jimin était un paysan, un roturier qui n'avait jamais eu la richesse nécessaire pour accéder à l'éducation. Il n'avait jamais eu besoin d'écrire ou de lire. Les récits, on les narrait à voix haute lors des fêtes du village. La littérature n'avait elle non plus jamais eu une grande place dans sa vie puisque les contes de son enfance se limitaient aux récits d'aventure chevaleresque inventées par son grand-frère. Si pour lui cela avait toujours été normal, une honte nouvelle l'avait traversé lors de son aveu.
— Un paysan illettré va épouser le Prince ? C'est risible.
Mino n'avait pas manqué le coche. Ses prunelles moqueuses et sa langue crochue l'avaient suivi pendant ces vingt jours. S'il n'avait pas aussi peur de lui, Jimin ne se serait pas gêné pour les lui faire ravaler. Cette cohabitation devenait infernale.
Comme s'il avait lu dans ses pensées, Mino lui murmura ces mots à l'oreille alors que le blond devenait rouge de rage.
— Et t'es pas près de te débarrasser de moi, Princesse.
