Solstice d'hiver, le Royaume d'Uverin entier est en panique.
La nouvelle qui court les rues fait des ravages: le promis du Prince a disparu.
Alors quand sa retrouvaille promet une jolie récompense, certains citoyens s'hâtent un peu trop et le pauv...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
*.:｡✿*ﾟ'ﾟ･✿.｡.:**.:｡✿*ﾟ'ﾟ･✿.｡.:*
— Je trouve que c'est du gâchis, lâcha Mino en caressant l'encolure de sa monture, les yeux rivés devant lui.
Voilà maintenant une demi-journée que le groupe s'était mis en route. Une demi-journée à dos de cheval, à essuyer les secousses permanentes de la jument. Jimin était à deux doigts de craquer. Son corps entier le faisait souffrir, son dos était en compote et il ne sentait plus ses fesses ni ses cuisses. Mino lui, habitué aux longues chevauchées, ne bougeait pas d'un pouce. C'en était presque effrayant.
— Quel gâchis ? répondit-il en flattant à son tour le flanc de sa monture, étirant au passage son pauvre dos douloureux.
Mino lui jeta un regard mais son geste fut si rapide que Jimin pensait presque avoir rêvé. Un silence s'installa un petit moment avant que Mino ne reprenne la parole.
— De t'envoyer à la mort. Chez ce tordu de Prince.
Surpris par ses mots, Jimin resta quelques instants à fixer le dos du brun se balancer au rythme de leur avancée. Quelque chose remua en lui mais il ne saurait dire quoi. C'était chaud, et réconfortant.
— Pourquoi ? Je ne suis qu'un paysan.
C'était la vérité. Il était bien connu que les personnes de la haute société dénigraient les petites gens. Ils ne représentaient à leurs yeux pas plus qu'un animal, du bétail à tenir en vie pour se nourrir mais qui, s'il venait à devenir trop envahissant, ne représenterait aucune difficulté à éliminer. Jimin se doutait bien que c'était pour cela qu'il avait été choisi. Hyunsuk n'éprouvait aucun embarras à son encontre, il n'était qu'un pion dans son échiquier et s'il n'offrait pas un jeu convenable, il s'en débarrasserait et le remplacerait par un autre.
— Là n'est pas la question, cela n'a pas d'importance. Que tu sois paysan ou officier, tu vas mourir, lança Mino en donnant un petit coup de talon sur les flancs de son cheval.
Sa monture accéléra le pas, entraînant dans son mouvement la jument de Jimin.
— Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? répliqua-t-il alors que sa poigne se raffermit sur les rênes qu'il n'avait pas lâchés depuis leur départ.
Mino lui jeta un coup d'œil par-dessus son épaule.
— Dire quoi ?
— Qu'est-ce qui vous dit que je vais mourir ? répondit-il, la voix remplie de conviction mal-assurée.
Un blanc s'installa avant que Mino n'éclate de rire.
— Ne soit pas ridicule.
L'embarras tomba comme une lourde masse sur les épaules du blond et il regretta immédiatement d'avoir pu croire un seul instant qu'il allait s'en sortir. Il baissa la tête, l'esprit rempli de questions qui resteront sans réponses et d'espoir brisé. Il n'était pas dupe, l'issue de cette mascarade était presque certaine. Mais il était humain, il ne pouvait empêcher la pointe d'espérance qui logeait au creux de son ventre de lui murmurer qu'il allait s'en sortir.
