Chapitre 16 : La confrontation

128 11 3
                                    

Chapitre 16

La confrontation

Mathilda laissa ses amis dans le couloir pour rencontrer à nouveau Mme Wheeler. Avant, elle n'était pas lâche, cependant, ces derniers jours, elle s'en prenait trop sur la tronche. C'était peut-être la seule à ne pas fuir dès qu'il y avait un souci dans la famille. Son oncle le faisait à travers l'alcool, Eddie avec la drogue... et elle ? Son seul moyen c'était de s'enfermer dans sa chambre et d'écouter sa musique. Sa tentative de suicide, elle le mettait à part, elle était simplement désespérée. Alors que si Mathilda avait pensé à fuguer c'était parce qu'elle désirait se refaire une nouvelle vie même si elle était encore mineure.

C'était si long pour elle d'attendre ces 21 ans et elle n'osait pas faire intervenir les centres sociaux pour éviter de créer d'autres problèmes à son frère et son oncle. Est-ce que même les policiers les avaient appelés étant donné que Wayne n'avait pas su les gérer ? Dans tous les cas, elle ne voulait pas se retrouver dans une famille d'accueil, elle craignait de se retrouver dans une famille qu'elle n'aimerait pas et qui pourrait être dix fois pire que la sienne.

Elle avait aussi pensé à l'argent, elle n'avait aucune idée de comment elle s'en serait procuré puisqu'elle ne pouvait pas bosser, mais elle aurait sûrement fini par trouver. Même si elle avait dégoté un job au vide club, elle avait simplement eu de la chance, Steve l'avait aidé et avait convaincu le patron de l'embaucher, sans ça, elle n'aurait pas travaillé.

Mais peut-être que cette fois, elle devait commencer par le début, résoudre l'affaire Mme Wheeler avant de continuer d'aider son frère. Pour le moment, c'était sa plus grande crainte. Même si la mère de Nancy ne lui pardonnera peut-être jamais de lui avoir piqué Billy, au moins, de se confesser à elle sur la situation, lui enlèvera un poids sur le cœur qui la pesait.

En se dirigeant vers la cuisine, elle y rencontra Mme Wheeler comme le lui avaient indiqué les garçons. Elle était assise et buvait une tasse de thé puisqu'elle reconnaissait l'odeur de menthe qui s'en émanait de la bouilloire. Mathilda resta à quelques mètres d'elle pour attendre son feu vert pour faire un pas de plus. Celle-ci ne manqua pas l'arrivée de Mme Wheeler dont l'expression de son visage était complètement fermé. 

Dans un premier temps, elle ne dit rien et observa Mathilda. Au fond d'elle, Karen ressentit plusieurs émotions telles que du dégoût, de la colère puis un sentiment de pitié. Lors de sa fuite, Nancy avait prit le temps de lui raconter certains détails sur sa vie comme pour le fait que son oncle était violent parfois envers ses propres enfants, qu'il ne prenait plus soin d'eux maintenant qu'ils étaient grands, mais malgré ça, sa rancœur envers l'adolescente était tellement forte qu'elle avait du mal à la voir que comme une enfant perdue dans sa vie. Pour elle, Mathilda restait son ennemie jurée.

- Je peux m'installer avec vous ? demanda nerveusement Mathilda.

Mme Wheeler jugea encore plus Mathilda après cette question laissant le malaise entre elles se creuser.

Remarquant qu'Mme Wheeler ne souhaitait vraisemblablement pas lui parler, Munson poussa un long soupir. Elle comprenait que c'était impossible pour elles de trouver un terrain d'entente.  Mathilda tourna les talons pour partir ailleurs quand soudain la voix de Karen s'éleva :

- Attendez, Mathilda...

Mathilda s'arrêta. Elle savait que trop bien que rien qu'à l'idée que cette femme prononce son prénom lui demandait un effort surhumain.

- Asseyez-vous, s'il vous plait, je crois que nous avons des choses à nous dire, finit.

Mathilda se posa sur une chaise vide que Mme Wheeler avait pointée du doigt. Elle aurait aimé boire une tasse de thé aussi ou un verre d'eau pour lui remonter un peu le moral, mais elle n'osait pas la lui demander de peur de se faire rembarrer direct ou bien de se faire traiter de profiteuse. Les mains de Mathilda étaient serrés sur ses genoux. Elle pouvait sentir les regards lourds de reproches de Karen sur elle, mais elle tint bon, refusant de le détourner.

Sweet Dreams  (17 chaps en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant