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Je traîne dans les rues souillées. Mes pensées divaguent tandis que mes jambes continuent de me mener où bon leur semble. Honnêtement je ne sais pas ce que je fou ici.

Cela fait une semaine la vie à quitter Haz.

Que Haz m'a quitté.

Et depuis, j'ai planifié de nombreuses choses. Des choses qui se doivent de rester exclusivement secrètes.

Intimes.

Cet après-midi est un tournant décisif dans mon entreprise. Je ne suis pas sûre d'y parvenir. Mais le simple fait de savoir l'avantage considérable que va me procurer cette petite visite me stimule.


Je chemine à présent sur une petite route de campagne extrêmement étroite. La végétation prolifère et aucune voiture ne passe habituellement ici. C'est un endroit plutôt paisible, avec la forêt au loin. La cime des arbres paraît effleurer le ciel. Aucun bruit si ce n'est ceux de la nature ne viennent perturber mon ouïe. C'est agréable.

Là, il faut prendre à gauche.

Je sais exactement où je dois me rendre. Même après tant d'années, mon subconscient ne semble pas avoir oublié ce lieu de ma vie. Un endroit pareil ne s'oublie pas.

Jamais.

En à peine quelques minutes, je me retrouve face à cette maison.

Rien, absolument rien n'a changé. Si ce n'est le fait que l'on constate les effets du temps et du manque de considération sur cette demeure. Elle paraît être ensevelie par la végétation abondante et incontrôlée. Les poubelles sont à leur place respective et manquent de se déverser sur le bas-côté. Le grand arbre qui a toujours fait de l'ombre à cette maison est planté dans le jardin. Immobile, silencieux et imposant. Ses longues branches viennent chatouiller la toiture qui manque de s'écrouler. L'herbe quant à elle, n'a cessée de pousser, recouvrant les galets qui autrefois dessinaient un petit sentier menant au seuil de l'habitation. Les volets sont fermés et des ronces commencent à s'y engouffrer. Je soupçonne une dizaine d'animaux sauvages de venir de soulager parmi les plantes du par-terre qu'autrefois ma mère entretenait avec précaution. Un sacré engrais. Les ardoises à présent verdâtres semble sur le point de céder à leur charge et de venir se briser au sol.

La nature tente de reprendre ses droits sur ce qui a autrefois été mon foyer.

J'ouvre le portail de ferraille entièrement rouillé. Mais celui-ci cède et tombe dans un fracas assez désagréable. Mais quelle merde ce truc.

Je m'avance alors qu'une nuée d'oiseaux effrayés s'envolent en un vacarme de battements d'ailes désordonnés. Mon cœur rate une pulsation. Mais en quelques enjambées je suis devant la porte. Si elle aussi se casse la gueule . . .

Je marque un arrêt. Hésitante. Sérieusement, suis-je réellement et fatalement contrainte de rentrer ? Après tout, je peux très bien faire demi-tour et me réfugier dans mon canapé devant une de ces séries addictives en mangeant un pot de glace. Personne ne me blâmera si ce n'est mon nutritionniste. Que je n'ai pas.

Tu rentres, tu cherches, tu trouves et tu sors. Ma conscience à raison.

Alors j'ouvre cette foutue porte en un grincement digne des plus grands films d'horreur. Un oscar pour cette porte s'il vous plaît. Mon cœur palpite. Mes mains tremblent, deviennent moites. Je sens que mon corps s'affole, inconfortable à l'idée de se retrouver en terrain ennemi.

Je suis maintenant dans le couloir. Bien qu'elle soit couverte de moisissures, l'horrible tapisserie qui couvrait tous les murs de la maison reste intacte. Honnêtement, qui eu l'idée du design de cette merde ?

DésaxéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant